QUELQUES COUPS DE CRAYON ¦ k. akaashi

06 - Entre étirements et confessions

     Le son des ballons frappés avec force contre le parquet avait cessé, tout comme les cris d'encouragement ou les conseils des coachs. La nuit était désormais bien installée au-dessus du gymnase dans lequel se trouvaient quelques irréductibles joueurs des différentes équipes.

— T'es vraiment une encyclopédie du volley Odayaka-senpai ! s'exclama le petit roux en s'agitant dans tous les sens.

Kyōko éclata de rire avant d'exercer une pression un peu plus forte sur les épaules du volleyeur pour lui faire comprendre de rester en place. Un petit cri plaintif s'échappa du central qui se laissa tout de même faire.

— T'as vu ça Hinata, Kyōko-chan est super forte, se vanta Bokuto, les deux poings en l'air.

Le meilleur des feinteurs hocha rapidement la tête pour approuver les dires du champion de Fukurōdani. Le second central de Karasuno soupira tout en défaisant avec minutie les bandages de ses doigts.

— J'aime bien qu'on me jette des fleurs, ria Kyōko avant d'expliquer à Hinata de nouvelles techniques d'étirements pour différents muscles.

Hinata buvait avec avidité les conseils de l'ex volleyeuse, imitant les différents exercices qu'elle lui montrait. Lev les avait rejoints et prenait lui aussi part à ce cours improvisé. Pendant ce temps, Kuroo et Bokuto discutaient joyeusement, sous couvert de piques dissimulées à l'attention du match qui allait les opposer en novembre. Akaashi écoutait d'une oreille la conversation, couché sur ses genoux pour étirer ses muscles rudement sollicités. 

— Ne forcez pas trop non plus, et si vous avez le temps, vous pouvez refaire quelques exercices après manger, sur muscles froids, conseilla l'unique fille du gymnase.

Les deux première année hochèrent vivement la tête et remercièrent chaleureusement Kyōko. Leur aînée leur sourit avant de partir rejoindre ses camarades de promotion. A peine s'assit-elle à quelques mètres d'Akaashi que Kuroo posait la question qui lui brûlait les lèvres depuis un bout de temps déjà.

— Alors comme ça vous avez un fantôme qui rôde.

Il n'en fallut pas plus à Bokuto pour que le champion s'enflamme de nouveau. Entre peur et excitation, Bokuto s'empressa de raconter toute l'histoire au capitaine de Nekoma. Akaashi levait les yeux au ciel devant les multiples exagérations de son capitaine tandis que Kyōko affirmait certains dires d'un mouvement de tête.

— Et voilà pourquoi le lieu d'entraînement a dû être changé au dernier moment, finit d'expliquer Bokuto après d'interminables explications.

Kuroo porta la main à son menton en signe de réflexion. Son esprit faisait rapidement le tri entre les éléments vrais et ceux qui relevaient sûrement de l'imagination du champion de Fukurōdani. 

— C'est vraiment étrange votre histoire.

— J'te le fais pas dire, souffla Kyōko. J'ai hâte qu'on démêle cette histoire pour pouvoir reprendre une vie normale. De plus en plus de lycéens cèdent à la panique, et ça explose depuis hier avec la découverte de la trace de main.

Cette fois Akaashi hocha verticalement la tête. Le passeur avait relevé la tête, arrêtant un court instant ces étirements pour se concentrer sur la conversation de ses aînés. Une atmosphère plus sombre entourait désormais les plus âgés, témoignage de l'inquiétude, ou du moins de la préoccupation, que produisait cette histoire de fantôme.

— Vous parlez de quoi senpais ?

La voix fluette d'Hinata retentit dans le gymnase, rompant l'air morose à peine installé. Tel un rayon de soleil, Hinata fit réapparaître le sourire de Kyōko. La brune se retourna vers le première année puis se leva pour avancer dans sa direction. D'un mouvement presque maternel mais aussi un poil taquin, elle ébouriffa la chevelure rousse de son cadet.