Encore une fois, la nuit d'Akaashi Keiji avait été courte, trop courte. Mais alors que ses nuits blanches précédentes étaient causées par le stress et son esprit en quête de réponses, celle-ci avait trouvé son origine dans l'excitation du garçon. Il avait passé la nuit à regarder inlassablement son réveil, désespérant face à la lenteur du temps qui passait.
Un bâillement lui déchira la mâchoire, qu'il s'empressa de masquer de sa main pour ne pas exposer ses amygdales au reste des élèves. Suivant le courant des lycéens, il arriva rapidement à son casier, dans lequel il déposa ses baskets pour récupérer ses chaussures d'intérieur, qui ne ressemblaient pas moins à une paire de chaussons achetée à moitié prix en grande surface. Mais là n'était pas la question.
Ses jambes le portèrent jusqu'au deuxième étage et il se glissa dans sa salle de classe, saluant au passage Hiwara en grande forme comme à son habitude. Il s'empressa de rejoindre son bureau, soupirant d'aise en s'avachissant sur la table, la tête dans ses bras. À sa droite, posé le long de sa chaise, son sac contenait le carnet qu'il trimbalait avec lui depuis quelques semaines, jour après jour.
Deux classes plus loin, Maeko se fondait parmi les élèves de sa classe, les yeux rivés vers le sol. Tel un serpent, elle se faufilait habilement, évitant avec minutie les contacts physiques qu'elle abhorrait.
Les larmes lui montèrent aux yeux alors qu'un énième bâillement lui déchirait la mâchoire. Elle s'empressa de se camoufler et de rejoindre discrètement sa place, 3ème rang côté porte. Elle avait veillé tard, au début incapable de trouver le sommeil après une crise de sa mère, puis prise dans un dessin dont elle n'avait relevé la tête qu'à 4h00 du matin.
Elle croisa les bras sur la surface en bois griffonnée de nombreuses petites esquisses et glissa la tête dans ses bras. Ses épais cheveux de jais serpentaient le long de son visage, camouflant les traits délicats de son visage, épousant le creux de sa nuque. Ses paupières se fermèrent tandis que sa respiration s'adoucissait, aussi régulière qu'un métronome. Maeko rejoignit le royaume des rêves, nullement inquiétée par les regards de ses camarades ou des professeurs qui la traversaient.
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Les ventres grondaient dans la salle de classe et les pensées des lycéens voguaient plus souvent vers leur bento que vers le terrible cours de mathématiques et les équations toutes plus complexes les unes que les autres écrites au tableau.
Alors, quand la sonnerie tant attendue retentit, chacun se rua hors de sa salle, armé de son repas, à la recherche de ses camarades des autres classes pour raconter son week-end. Akaashi ne fit pas exception et se glissa parmi les élèves en direction de l'extérieur. Heureusement pour lui, le temps était clément en ce mois d'octobre et malgré les nuages sombres, la pluie ne pointait pas le bout de son nez.
Il s'empressa tout de même de resserrer son écharpe autour de son cou, ramené à la réalité par une bourrasque de vent saisissante. Un sandwich triangle dans une main, une bouteille d'eau dans l'autre, le passeur avançait le long de l'allée des gymnases. À vrai dire, il ne savait même pas pourquoi il était passé par là, sachant qu'il devait retrouver Kyōko qui était à l'autre bout du campus, en bâtiment des arts. Mais ses jambes l'avaient porté jusqu'ici sans même qu'il s'en rende compte.
Il soupira et accéléra le pas pour rejoindre au plus vite son aînée. Ce n'était pas le moment de prendre des détours, Kyōko lui avait donné rendez-vous pour qu'il rencontre la mystérieuse artiste. Il coupa au niveau du gymnase numéro 1 pour filer en ligne droite vers le bâtiment des arts.
Mais alors qu'il tournait la tête, ses yeux se posèrent sur une silhouette adossée à un arbre. Il ne voyait que le profil de la jeune fille, dont les cheveux cachaient le visage. Sa chevelure noire s'agitait au rythme du vent que la jeune fille essayait de calmer de quelques mouvements de mains.
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QUELQUES COUPS DE CRAYON ¦ k. akaashi
FanfictionAKAASHI KEIJI X MAEKO MINARI Depuis quelque temps, une rumeur court dans les couloirs de Fukurōdani : un fantôme circulerait la nuit dans l'établissement. On parle d'un fantôme aux traits féminins, vêtu d'un uniforme similaire à celu...