Akaashi avait finalement encore du mal à croire qu'il ne rêvait pas. Comment s'était-il retrouvé dans une situation pareille ? Assit dans l'ancien local abandonné, il pansait la main de la lycéenne. Éclairés par une lumière grésillant, les deux adolescents n'avaient pas ouvert la bouche une seule fois. L'atmosphère était rythmée par leur respiration plus ou moins lente.
À sa droite, Maeko paraissait à deux doigts de tourner de l'œil. Ses pommettes avaient viré au pivoine et ses iris s'agitaient dans tous les sens. La cause : le volleyeur tenait sa main gauche dans ses larges paumes cornées. Le sang de la jeune fille bouillonnait dans ses veines tandis qu'Akaashi enroulait minutieusement un bandage autour de la main meurtrie de la lycéenne.
Maeko était peu habituée au contact humain et encore plus lorsqu'il s'agissait d'un garçon. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine. Elle peinait à garder une respiration normale, prise de bouffées de chaleur. Elle se sentait profondément ridicule à s'affoler comme ça pour quelques parcelles de peau en contact. Surtout qu'à sa gauche, le volleyeur ne semblait absolument pas perturbé, concentré et délicat dans sa tâche. Comme souvent, il restait impassible.
Akaashi finit d'installer le bandage et le fixa avec une large bande de sparadrap. La boite de premiers secours qu'il avait été chercher dans le local lui était bien utile. Il avait pu désinfecter avec précaution la plaie pour éviter tout risque d'infection. Il découpa d'un coup de canine un nouveau morceau de collant pour s'assurer que le tout tiendrait. Après avoir fini son travail d'infirmier, il relâcha la main de la noiraude qui la tira vers elle à la hâte.
— Merci beaucoup, souffla-t-elle tout en inspectant le travail chevronné du volleyeur.
Le pansement était solidement fixé sans pour autant bloquer la circulation sanguine ou entraver les mouvements de ses doigts. Les mains habiles d'Akaashi n'en étaient pas à leur premier coup d'essai, habituées à confectionner des pansements pour ses coéquipiers blessés. La souplesse et l'adresse de ses longs doigts l'aidaient largement dans cette tâche.
Le brun hocha la tête avant de refermer la boite de premiers secours. Maeko l'observait, le dos bloqué contre le mur. Ses pulsations cardiaques s'accélèrent alors que son cerveau tournait à pleine vitesse. L'heure fatidique allait arriver, il allait la questionner.
L'ampoule grésilla, plongeant quelques fractions de secondes la pièce dans l'obscurité. Lorsque la lumière revint, Akaashi avait regagné sa place, à bonne distance de la lycéenne pour ne pas la brusquer. Il l'avait sentie tendue lorsque leurs mains s'étaient touchées, alors il lui redonnait son espace vital, sa zone de sécurité à laquelle elle semblait énormément tenir.
— Comment tu t'es fait ça ?
Parmi toutes les questions qui se bousculaient dans l'esprit d'Akaashi, certaines depuis des semaines, c'était celle avec le moins d'importance qui avait franchi le bout de ses lèvres en première. Maeko sembla aussi étonnée que lui et tourna la tête vers le brun, les yeux écarquillés. La faible lumière émise par l'ampoule reflétait dans ses yeux noirs où se confondaient pupille et iris.
— Ma réception du haut du portail était mauvaise. Mes mains ont absorbé la majorité du choc, souffla l'artiste.
Akaashi fronça les sourcils avant de lâcher un profond soupir qui interpella la noiraude.
— Minari-san, tu m'as dit que tu me dirais tout ce que je veux. Je veux la vérité.
Les iris semblables à des trous noirs de la lycéenne s'écarquillèrent de plus belle. Elle déglutit difficilement tout en détournant le regard du passeur. Son attention se porta sur ses mains qu'elle s'amusait à tordre pour évacuer le stress avant de porter le bout de son pouce à sa bouche.
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QUELQUES COUPS DE CRAYON ¦ k. akaashi
FanfictionAKAASHI KEIJI X MAEKO MINARI Depuis quelque temps, une rumeur court dans les couloirs de Fukurōdani : un fantôme circulerait la nuit dans l'établissement. On parle d'un fantôme aux traits féminins, vêtu d'un uniforme similaire à celu...