Chapitre 7

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 Après la scène de Kimiri surpris en robe dont Mélandrie avait eut du mal à s'en remettre, tout deux avaient passé l'après-midi dans la chambre, à parler. À présent qu'elle pouvait se déplacer et avait une meilleure connaissance du lieu où elle se trouvait, les sujets étaient bien plus divers que lorsqu'elle était allongée dans la cabane du petit démon.

L'un des sujets que la jeune démone voulait aborder en priorité était Anidanya. Mélandrie voulait en savoir plus sur cette personne qui semblait spéciale pour le prince démon. Sur ce point-là, elle ne s'était pas trompée. Si les succubes étaient de simples concubines d'Amyr, cette personne, elle, pouvait être considérée comme étant sa femme. Au même titre que le prince démon, toutes les personnes qui se trouvaient en ces lieux lui devaient obéissance.

Malgré la première impression froide qu'elle lui avait donnée, Kimiri lui assura qu'il ne s'agissait pas d'une mauvaise personne. Elle était loin d'être tyrannique et se contentait la plupart du temps de faire sa vie dans son coin sans rien demander à personne, mis à part aux serviteurs du palais.

Une autre question qui lui brûlait les lèvres était la race d'Anidanya. Elle ressemblait à une humaine, mais Mélandrie était bien placée pour savoir que l'on pouvait bien avoir tous les traits physiques de cette espèce sans pour autant en faire partie.

Sur ce point-là, Kimiri n'eut malheureusement pas de réponse à lui apporter. La seule chose qu'il put dire à ce sujet est que, tout comme elle, il ne pensait pas qu'elle était une damnée.

Par la suite, les sujets divers s'enchaînèrent. Ils abordèrent la vie d'un démon au sein de ce territoire qui n'était pas géré comme les autres, comment tout ceci était perçu par les démons, qu'ils soient au service du prince ou non, l'exploit de faire pousser autant de plantes et d'en faire des jardins entiers sur ce monde stérile, le rôle des damnés et la manière dont ils étaient traités.

Avec ce dernier sujet, Mélandrie parla de la tentative d'assassinat dont elle avait été témoin. Elle confia à son ami son étonnement face à la réaction du prince démon. Pour Kimiri, cela n'avait rien d'étonnant. Ça n'était pas la première fois qu'une telle chose arrivait. Il était même courant qu'un nouveau serviteur croit que tout ceci soit un piège.

Comme Amyr lui avait conseillé, la seule chose qu'elle avait à faire était d'éviter cette servante le temps qu'elle se fasse à l'idée que rien ne se cachait derrière la chance qu'on lui donnait.

Le soir venu, alors que les sujets de conversation commençaient à manquer, un serviteur ouvrit la porte et se présenta devant la jeune démone. Il ne s'agissait pas de n'importe qui, mais d'Augustin, le majordome qu'elle avait rencontré plus tôt dans la journée et qui, même si on lui proposait une vie sur le plan des dieux, refusait de quitter le palais.

— Mademoiselle, le maître m'envoie vous informer que le dîner va bientôt être servi. Il souhaiterait que vous preniez part à ce repas à ses côtés.

— C'est vrai qu'en plus de prendre l'architecture humaine, il a aussi assimilé leurs habitudes, sourit-elle en se rappelant de la discussion qu'elle avait eut avec le prince à ce sujet. Je vous suis.

Se dirigeant vers la porte, Mélandrie s'arrêta avant de sortir et se retourna vers Kimiri. Celui-ci était resté sur sa chaise et ne bougeait pas.

— Tu ne viens pas ?

— Moi pas invité, répondit-il.

— Si Kimiri vient, il pourra se mettre aussi à table et manger ? questionna-t-elle.

— Je crains que non. Comme il l'a dit, l'invitation est pour vous et non pour lui.

En entendant cette réponse, la jeune démone fut tiraillée. D'un côté, il devait normalement la suivre comme son ombre, mais d'un autre, elle ne voulait pas lui imposer de rester tout un repas auprès d'elle sans pouvoir manger. De plus, être en sa présence la rassurait. Dans cet endroit sophistiqué, la simplicité du petit démon était une bouffée d'air frais pour elle.

Mélandrie Tome 2 : Le plan démoniaqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant