Chapitre 20

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 De légères secousses et un bruit sourd et constant. C'est avec ceci que Mélandrie s'éveilla peu à peu. En ouvrant les yeux, elle fut immédiatement gênée par la lumière et les referma en gémissant légèrement. Un mal de tête horrible lui donnait l'impression d'avoir la tête coincée dans un étau. Elle se souvenait parfaitement des derniers instants où elle était restée consciente. Mise à part les filaments dorés qui l'avaient totalement recouverte, le forendyr ne l'avait pas blessée. Elle devait s'être cognée la tête lorsqu'elle s'était évanouie.

Malgré ça, elle n'avait pas l'impression qu'il s'agissait d'une attaque de la part de la bête. Comme si sa perte de connaissance était due à une extrême fatigue plutôt qu'à une quelconque blessure.

Mise à part ses maux de tête et un très léger mal de dos, la jeune démone se sentait plutôt bien. La chose sur laquelle elle était allongée était confortable et elle ne devait sûrement plus se trouver dans le dédale de tunnels. Elle entendait aussi qu'il y avait une légère agitation autour d'elle depuis qu'elle avait tenté d'ouvrir les yeux. Elle tenta donc de les ouvrir de nouveau, cette fois-ci plus doucement, et vit de suite ses deux amis penchés sur elle.

— Mel ? appela Mahat.

— Où est-ce qu'on est ?

— Dans ma caravane, indiqua une voix qui était sans aucun doute celle de Bahiat. Le nouveau transport d'Amyr est certes confortable, mais très peu pratique pour transporter des personnes inconscientes.

— Comment est-ce que je suis arrivée ici ? Demanda-t-elle.

— Wisha parti chercher toi, répondit Kimiri.

— Nous l'avons suivi et nous t'avons retrouvée allongée, inconsciente au milieu d'un tunnel.

— Toi tenir bâton bizarre dans mains.

— Cette chose était la raison de la présence du forendyr.

Devant l'étonnement de ses compagnons, Mélandrie s'assit et leur expliqua tout ce qui s'était passé pendant le combat et de son point de vue. Pour une raison inconnue, elle entendait un son extrêmement désagréable que les autres ne percevaient pas.

Ce sifflement était en réalité perçu par la bête. Celui-ci était tellement insupportable qu'il l'empêchait de quitter ces tunnels. Il ne s'était pas installé là, il était prisonnier. Par elle ne savait quel moyen, elle avait créé un lien entre eux deux, ce qui lui avait permis de comprendre son problème, de lui proposer son aide et de le régler.

Cet étrange sceptre était en réalité la cause de ces sifflements et sa destruction avait permis au forendyr de s'enfuir. Dans son récit, la seule chose que la jeune démone omit fut son passage sous la bête ainsi que les filaments dorés. Elle prétendit donc avoir oublié la raison de son évanouissement et acheva son récit en abordant son réveil et les maux de tête et de dos qui la tiraillaient.

— Donc, si je comprends bien, c'est à cause de toi que je n'ai pas pu avoir ma carcasse de forendyr, conclut la succube. Quand je pense à toutes les commandes qui avaient été passées. Je vais passer un temps fou à expliquer à mes clients pourquoi je ne peux pas leur fournir ce que je leur avais promis et demandé de payer en avance.

— Désolée, s'excusa-t-elle. Je dois bien avouer que j'avais autre chose à l'esprit lorsque je me suis jetée devant le forendyr pour essayer d'éviter que Kimiri et Wisha se fassent dévorer.

— Je veux bien te pardonner si tu me donnes ceci, répondit Bahia en montrant l'objet que Mélandrie avait brisé pour libérer le forendyr et qui trônait sur la table.

— Si vous voulez, je ne sais même pas ce que c'est, avoua-t-elle en haussant les épaules.

— Il s'agit d'une balise de repoussement. Elles étaient nombreuses lorsque les mondes souterrains étaient encore habités et servaient justement à repousser les créatures telles que les forendry. Après tout, cela aurait été désastreux si l'un d'entre eux pénétrait dans une grotte qui abritait une ville.

Mélandrie Tome 2 : Le plan démoniaqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant