Prise d'une quinte de toux, Mélandrie sortit de l'inconscience. Sa gorge, sa bouche et ses lèvres étaient sèches. Ses paupières s'ouvraient avec difficulté et la moindre once de lumière lui faisait refermer immédiatement. Heureusement, l'endroit dans lequel elle se trouvait était plongé dans une quasi-obscurité. Les seules sources de luminosité provenaient de l'écart entre les planches de bois qui constituaient la cabane dans laquelle elle se trouvait.
Le bruit à l'extérieur ressemblait à celui qu'une ville où l'on allait et venait dans les rues. Ce son, bien que lointain, était un véritable supplice pour la jeune démone. Elle était totalement désorientée et ne se souvenait presque de rien.
L'endroit dans lequel elle se trouvait lui était inconnu et elle n'était clairement pas en état d'en sortir. Si seulement elle ne sentait plus son corps, cela l'aurait fait relativiser, mais là, c'était tout l'inverse qui se produisait, pour son plus grand malheur.
Chaque muscle, chaque os, chaque fibre de son corps lui donnaient l'impression de se trouver sur un bûcher pendant que des dizaines de personnes ne cessaient de lui donner des coups de lance dans chacun de ses organes.
Pourquoi s'était-elle réveillée si c'était pour ressentir des douleurs aussi atroces ? Elle était enfermée dans une salle de torture qui n'était autre que son corps et ne pouvait même pas crier. Le seul son qui sortait de sa bouche était un sifflement pénible à chaque inspiration, succédé par une lente et tout aussi difficile expiration.
Que lui était-il arrivé ? Que faisait-elle là ? Les souvenirs de la lance d'un démon qui lui transperçait le cœur ressurgirent et réveillèrent une douleur à la poitrine qui s'ajouta aux autres. Elle lutta intérieurement pour la rendormir, puis se concentra de nouveau sur les éventements qui l'avaient menée à un état aussi critique.
Elle était donc morte et, suite à cela, s'était réveillée au beau milieu d'un marécage du plan démoniaque. Après avoir évité, parfois de justesse, tous les dangers de ce lieu, elle avait fini par atteindre l'orée du bourbier et... La plante ! Une plante l'avait mordue juste avant qu'elle franchisse le pas et pénètre dans le désert !
Son calvaire avait commencé à cet instant. Elle avait marché un long moment tout en luttant contre le poison qui se répandait dans ses veines et avait fini par tomber dans l'inconscience. Après ça, seules quelques images floues et des sons brouillés lui parvinrent. Rien d'assez précis pour reconstituer un autre souvenir.
Soudain, alors qu'elle avait réussi à oublier un tant soit peu la douleur pour se concentrer sur ses pensées, un grognement la fit revenir à la réalité. La jeune démone était incapable de bouger ne serait-ce que la tête pour observer les environs. Malgré tout, elle vit rapidement quelque chose s'approcher dans son champ de vision. Une créature massive, noire, pourvue de deux yeux qui luisaient d'un rouge malsain et d'une gueule gigantesque dont la bave coulait à flots entre ses dents acérées.
Bien qu'extrêmement difficile, sa respiration s'accéléra et ses yeux s'écarquillèrent tandis que la bête s'approchait lentement d'elle. Allait-elle finir ainsi ? Dévorée par un chien démoniaque ? Il n'y avait rien à faire. Elle était incapable de bouger et ses appels à l'aide ne se formaient même pas dans sa gorge sèche.
La bête avança jusqu'à se trouver au-dessus d'elle. La bave de la créature lui dégoulinait sur le visage et dégageait une odeur pestilentielle qui, si elle avait eut le contrôle de son corps, l'aurait sans aucun doute fait vomir.
Soudain, le chien démoniaque cessa de grogner, posa sa tête massive sur la poitrine de la malade et poussa de petits couinements. C'était à n'y rien comprendre. Cette bête ne voulait pas la tuer ? Placé ainsi, il lui faisait presque penser aux brumares de Zoé.
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Mélandrie Tome 2 : Le plan démoniaque
Fantasy/!\ Attention, ceci est le tome 2 de l'histoire de Mélandrie. Il est fortement conseillé d'avoir lu le tome 1 avant de lire le synopsis de cette histoire /!\ De retour sur le plan démoniaque, Mélandrie est en fâcheuse posture. L'empoisonnement qu'el...