Chapitre 11

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 Tandis que le jour se levait peu à peu au travers de la fenêtre de la chambre, Mélandrie, qui n'avait pas dormi de la nuit, observa le ciel noir prendre peu à peu sa teinte rouge. Le ciel du plan mortel lui manquait, se dit-elle. Contrairement à celui du plan démoniaque, il avait un côté apaisant avec ses nuages blancs dont on pouvait s'amuser à y retrouver, dans leurs formes, des objets ou des créatures existantes. Ici, les nuages noirs ne donnaient certainement pas cette envie, mais inspiraient plutôt une grande dépression.

À côté d'elle, la jeune démone sentit le lit bouger et, un instant plus tard, aperçut Kimiri dans son champ de vision. Le petit démon la regarda un instant et vit de suite qu'elle était déjà réveillée.

— Bonjour, murmura-t-elle.

Sans un mot, Kimiri se rendit jusqu'à la table, se saisit d'une chaise et la poussa jusqu'à l'amener en face de son amie. Il s'installa ensuite dessus devant l'air étonné de Mélandrie qui ne comprenait pas vraiment ce qu'il faisait.

— Toi dire moi quoi toi arriver maintenant, ordonna-t-il en posant ses mains sur ses hanches.

— Qu'est-ce que tu veux dire ?

— Moi pas bête, moi savoir toi pas glissé dans salle de bain. Quelqu'un faire mal à toi !

Si son ton se voulait réprobateur et quelque peu vexé, ses gestes, eux, trahissaient son inquiétude. Plutôt que de garder ses mains sur ses hanches ou de croiser les bras sur son torse pour montrer son mécontentement, Kimiri alla chercher la main de Mélandrie sous la couette et la prit dans les siennes.

— Je ne veux pas que tu aies des problèmes, tenta d'esquiver la jeune démone.

— Si toi pas dire, moi avoir problème. Maître dire que moi devoir suivre et veiller toi. Toi aider moi hier quand moi aller mal. Maintenant, moi aider toi.

— D'accord, je vais te dire ce qui s'est passé, céda-t-elle. Dans la salle de bain, j'y ai rencontré Anidanya. Elle a d'abord essayé de me noyer, puis m'a contrainte à aller la voir dans les jardins. Là-bas, elle m'a attaqué avec une épée.

— Pourquoi elle faire ça ? Elle gentille d'habitude.

— Elle pense que je suis une espionne au service des dieux.

— Pourquoi elle penser ça ? Ça bête !

— C'est ce que je me suis efforcée de lui dire. J'ai déjà eut du mal à la convaincre que je n'étais pas un ange. À présent, elle veut que je reste dans le palais, sinon elle pensera que je pars pour faire un rapport ou je ne sais quoi. Quand je pense que je n'ai même pas choisi de me trouver ici.

— Mais ça pas logique ! Moi trouver toi quand toi presque morte !

— Ça aussi je lui ai dit. Enfin, j'ai au moins pu lui prouver que je n'étais pas un ange, c'est déjà ça. Pour la suite, j'espère qu'elle entendra raison rapidement.

— Elle intelligente. Elle vite voir erreur à elle.

— Je l'espère, souffla-t-elle.

À peine avaient-ils terminé cette discussion que la porte de la chambre s'ouvrit. Augustin, le majordome, se présenta alors, un plateau à la main. Sur celui-ci se trouvait une fiole qui contenait un liquide vert clair dont la jeune démone se douta de son utilité.

— Bien le bonjour mademoiselle, j'espère que je ne vous ai ni réveillée ni importunée.

— Bonjour. Vous ne me dérangez pas le moins du monde, répondit-elle en se relevant sur ses coudes.

— Je viens vous apporter la potion que vous devez prendre. L'alchimiste qui me l'a remise a indiqué qu'il fallait que vous buviez toute la fiole.

Mélandrie Tome 2 : Le plan démoniaqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant