Mélandrie Tome 2 : Le plan démoniaque

Chapitre 15

 Suite à son idée de faire prendre un bain à Wisha, Mélandrie était retournée dans sa chambre. Le chien démoniaque avait pris tout son temps pour se baigner et était revenu à elle une heure plus tard. Chose surprenante, la bête arborait à présent un pelage argenté et non sombre aux reflets rouge. Cela devait faire des années que la poussière du plan s'était accumulé et avait changé sa couleur.

Son odeur très désagréable avait pratiquement disparu et ses poils étaient devenus bien plus soyeux. Encore quelques petits soins et elle pourrait le faire ressembler à un chien tout à fait normal, avec juste une taille démesurée et des crocs plus nombreux et tranchants.

Cette soudaine propreté semblait beaucoup plaire à Wisha qui appréciait visiblement de pouvoir s'approcher et se faire caresser par Mélandrie sans qu'elle n'ait besoin de porter des habits spéciaux. Dans cet état, cela donnait encore plus envie à la jeune démone de s'occuper de lui.

Malheureusement, l'évènement qui l'avait conduit à avoir cet aspect n'avait pas été apprécié par tout le monde. Au repas du soir, Mélandrie s'était retrouvée face au prince démon, furieux à la fois envers elle et le chien. Les trois succubes avec qui elle s'était confrontée avaient fini par sortir en panique des bains et étaient allées se plaindre à Amyr de ce qui leur était arrivé.

Si savoir que Wisha était allé se baigner dans son bassin le mettait en colère, ce qui l'énervait d'autant plus était que ses concubines avaient débarqué en trombe dans son bureau alors qu'il était sur une affaire importante. Après les avoir dégagées et terminé ce qu'il avait à faire, Amyr s'était rendu aux bains et avait retrouvé son bassin totalement noir. Toute l'eau était à changer !

Pendant plus de dix minutes, la jeune démone avait essuyé les réprimandes du prince. Une seule phrase avait cependant réussi à la sauver. Lorsqu'il avait demandé pourquoi elle avait fait en sorte que Wisha saute dans le bain, Mélandrie avait répondu que, chez les humains, s'occuper des animaux de compagnie en les lavant ainsi était quelque chose de très répandu.

À cet instant, l'expression de colère d'Amyr s'était transformée en intérêt et en curiosité tandis qu'Anidanya le regardait avec un air désespéré. Elle avait parfaitement compris comment manipuler son mari et arrêter de se faire disputer.

Comme si la discussion avait glissé naturellement vers ce sujet, Amyr lui demanda de lui parler plus amplement des humains et de leurs animaux de compagnie. Le meilleur exemple qu'elle avait était Zoé et ses brumares. Pour elle, ces animaux étaient des membres à part entière de sa famille. Elle décrivit longuement la relation qu'elle avait avec eux et tous les petits gestes anodins qu'elle faisait pour eux.

Pour terminer, Mélandrie alla jusqu'à justifier ce qu'elle avait fait dans l'après-midi en listant tout ce qu'elle trouvait bien mieux chez Wisha depuis qu'il avait pris son bain. Ses arguments étaient d'autant plus impactant que le chien démoniaque l'avait suivie et s'était installé dans un coin au début du repas.

Il put donc constater de lui-même tout ceci et admit qu'il avait bien meilleure mine. Il aimait particulièrement la couleur de ses poils ainsi que leur douceur et trouvait qu'il avait une certaine prestance qu'il n'avait pas avant.

Étrangement, pendant la suite du repas, le sujet de Kimiri et du forendyr ne fut pas du tout abordé, comme s'ils ne voulaient pas influencer son choix. Les sujets étaient d'ailleurs très légers comparés au combat qui les attendaient. Ils parlaient de leurs dernières envies pour les jardins ou pour la décoration intérieure, des discussions qu'ils avaient eu avec un peu tout le monde, du fait d'aller chercher une nouvelle âme à un marché aux esclaves pour en faire un serviteur.

Ce dernier sujet rappela à Mélandrie son premier jour où l'une des damnées fraîchement arrivée avait tenté d'empoisonner Amyr. Elle ne l'avait que très peu recroisé ensuite, mais en abordant son cas pendant le repas, les deux dirigeants lui apprirent qu'elle avait fini par s'intégrer et réaliser la chance qui lui était donnée.