Mélandrie Tome 2 : Le plan démoniaque

Chapitre 25

 Suite au sauvetage de Mélandrie par ses parents, la jeune démone, ou plutôt la jeune ange, avait voulu rester auprès de ses amis jusqu'à ce qu'elle soit certaine qu'ils soient en sécurité. Elle n'avait cependant pas eu son mot à dire. Shed avait eu bien trop de mal à la retrouver pour la laisser derrière lui et avait décidé de la ramener à son palais en attendant que les préparatifs soient terminés.

Si elle n'avait pas été d'accord au départ, tous préféraient qu'elle soit là-bas en sécurité plutôt que dans la ville des démons qui n'était à présent plus sûre. De toute façon, vu le caractère de Shed, elle aurait pu se débattre autant qu'elle le voulait, il aurait fini par avoir le dernier mot, quitte à l'emmener de force et enchaînée.

Au moins, elle pouvait se consoler en se disant qu'elle pouvait passer du temps avec sa mère vu qu'il lui restait du temps avant qu'elle ne doive repartir. Elle lui apprit que tout le monde s'était inquiété et qu'après sa mort, chacun avait cherché un moyen de la retrouver par différentes manières. Malacine était allé jusqu'à retourner sur le plan de son père pour avoir des informations, mais s'était fait jeter dehors vu qu'il n'avait rien à faire là-bas et que le fait de la retrouver n'était pas une raison suffisante.

Shed avait remué ciel et terre et mobilisé ses anges pour arpenter le plan démoniaque afin qu'ils la retrouvent, mais ce monde était grand et elle avait malheureusement atterrie à l'opposé du point de départ de ses recherches. Avec les effectifs réduits qui étaient en sa possession, il n'avait pas eu le temps de la retrouver avant que le messager de Bahia ne lui indique sa position.

Quant à elle, Lief avait passé le plus clair de son temps à veiller sur elle depuis son monde. Elle avait suivi avec assiduité tout ce qui lui était arrivé, si bien qu'à chaque fois que sa fille voulait lui parler de quelque chose, la seule réponse qu'elle avait été « je sais ».

En s'en rendant compte, Mélandrie avait le rouge qui lui était monté aux joues en se disant que sa mère l'observait tout le temps, même lorsqu'elle se trouvait avec Mahat. Ils n'avaient pas été plus loin que de dormir enlacés, mais rien que ça suffisait à ce qu'elle soit gênée devant sa mère. Surtout qu'elle se rappelait très bien que, de son vivant, elle était du genre protectrice à chercher la moindre information sur ses amis masculins pour être certaine de leurs intentions.

En la voyant réagir ainsi, Lief avait deviné ses pensées et l'avait rassurée. Tout d'abord, elle ne comptait pas le faire passer par un interrogatoire ni intervenir dans quoi que ce soit. Elle était assez grande pour choisir ses compagnons. Elle la rassura ensuite en expliquant qu'elle respectait son intimité et sa vie privée et avait arrêté de l'observer dès qu'il semblait se passer quelque chose.

Si elle avait dit cela pour la rassurer, la réaction de sa fille n'avait été que bafouillements, défense bancale et promesse qu'il ne s'était rien passé. Tout ceci faisait rire Lief, mais elle lui conseilla tout de même de ne rien révéler de cette relation à Shed. Vu qu'il semblait avoir à peu près accepté son rôle de père, il était possible qu'il développe un côté sur-protecteur, surtout après avoir dépensé tant d'énergie à la retrouver.

Vu qu'elles étaient toutes les deux et que Shed était occupé, Mélandrie en profita pour la questionner sur lui. Elle en apprit donc plus sur la vie qu'ils avaient lorsque tous deux étaient encore des anges rouges au service des dieux. Après une seconde explication qui portait, cette fois-ci, sur le caractère de son père lorsqu'il était l'empereur vagabond, la jeune démone s'étonna de ne retrouver ni l'un, ni l'autre dans ce Shed qui n'était ni un ange, ni un démon, mais un dieu.

Il n'était pas bienveillant à la manière du Shed archange, pas sadique comme le démon primordial, mais il avait gardé un certain sens du devoir du premier et un caractère difficile du second. Et pourtant, il ne semblait pas agir de la même manière avec tout le monde. En questionnant les anges aux ailes noires qui étaient à son service, ceux-ci peignirent un portrait bien différent. Il était exigeant, mais juste.