La musique vient du coeur [eruri]

Chapitre 1

Je vous prie d'être cléments avec moi... c'est ma première fan fiction et je ne sais pas trop si ce genre d'histoire peut vous plaire. N'hésitez pas à me donner votre avis ou à me signaler les potentielles fautes d'orthographe !
(J'essaierai de publier deux chapitres par semaines mais je ne sais pas si j'arriverais à tenir ce rythme...)
Bonne lecture ☀️
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Pdv E:
Cela fait déjà deux heures que je tente une
opération des plus complexes. Depuis mon dernier exploit, de nombreux patients me sont tombés dans les bras. Cette femme dont je réussi à greffer le cœur dans les derniers instants d'espoir, eut désormais la possibilité de mener une vie. Jamais elle ne sera normale après l'accident traumatisant qu'elle avait dû subir. Il n'empêche que c'est grâce à ce pauvre gamin de 17 ans que j'ai pu la sauver. C'est quand même paradoxal de se dire que pour sauver une personne il faut qu'une autre y laisse la vie...

C'est cette même opération que j'étais en train d'effectuer, pour la seconde fois, et pourtant, le stress ne cessait de me tenailler les entrailles. Cette fois c'était un père de famille, d'une quarantaine d'année, qui avait toujours eu un cœur défectueux. La greffe ne lui avait jamais été proposée à cause des risques de mortalités qu'elle pouvait entraîner. Et pourtant, il était venu me voir, résigné et pleinement conscient des risques. Il me disait qu'il ne voulait pas quitter sa famille à cause d'une anomalie génétique et que s'il y avait une chance, aussi infime soit elle, d'avoir la possibilité de vivre plus longtemps, alors il la saisirait.

Je me suis donc mis en tête de l'opérer quand un donneur potentiel se présenterait. Et c'est à la suite de cette promesse que je le rappela pour lui dire que l'opération allait avoir lieu.

18H : après une courte pause pour reprendre mes esprits et me rafraichir, je me présenta à nouveau au bloc. Simplement vêtu de mon éternelle blouse verte, de gants, d'un masque et de ma magnifique charlotte assortie. Ma petite nièce m'avait fait un superbe badge à paillettes avec écrit, d'une main maladroite, « votre gentil dokteur, tonton Erwin ».

J'avais repris courage. J'allais la finir cette opération, et j'allais la réussir ! Je ne pouvais m'empêcher de me mettre à la place de cet homme qui était prêt à risquer sa vie pour pouvoir passer plus de temps avec ceux qu'il aimait. Jamais je ne pourrais me pardonner d'avoir faillit à cette mission.

C'est enfin après avoir passé les cinq dernières heures dans cette pièce sans fenêtre dont les néons commençaient à m'aveugler, que je fis mon dernier point de suture. Le patient allait rester endormi encore quelques heures avant que l'anesthésie ne fasse plus effet. Je compte bien garder un œil sur lui et prendre toutes les précautions nécessaires pour éviter un rejet de la greffe. Pour l'instant j'étais soulagé et heureux d'être parvenu à un tel exploit.

A peine venais-je de me rhabiller que je sentis mon téléphone vibrer dans la poche de mon pantalon. Je le pris et vis le visage de cette femme qui m'est si chère, apparaître à l'écran. Je fis glisser la flèche vers la droite avant d'entendre une petite voix.
«  - Alors tonton, t'as bien réussi ? Comment c'était ? Je suis sure qu'il y avait plein de sang... beurk
- ... rends moi mon téléphone je dois parler à mon frère.
- Mais maman je...
- Il n'y a pas de « mais », pour qui te prends-tu petite insolente ? »

J'entendais Rose glousser à l'autre bout du combiné.

«  - Bon Erwin... attends, est-ce que tu m'écoutes?
- Oui oui ne t'inquiètes pas, dis-je légèrement somnolent.
- Ok très bien, je voulais savoir comment tu allais... je n'ai pas osé t'appeler plus tôt comme tu devais être en pleine opération.
- Tout va bien ne t'en fais pas, cette fois ce fut un peu plus court, elle n'a duré que 5h34. Et je pense qu'il va se réveiller.
- Oh super ! Je suis vraiment fière de toi ! Si tu veux je peux annuler ta place pour ce soir si tu souhaites te reposer...
- Non c'est bon je vais y aller, ça va me faire du bien.
- D'accord mais nous nous n'allons pas nous y rendre... Rose a finalement été invitée à une soirée pyjama et je dois aller la récupérer un peu plus tard dans la soirée. Tu sais à quel point c'est important pour elle.
- Oui oui je comprend très bien, ne t'en fais pas pour moi.
- Dans ce cas, passe un bonne soirée Winwin !
- Bonne soirée. » et sur ces mots, je raccrocha.

Non, je n'avais pas envie d'échanger ma place parce qu'après une telle opération je ressentais le besoin de me vider la tête. Seule la musique pouvait me calmer et comme personne ne m'attendait à la maison, je me permettais de rentrer tard de temps en temps.

Une fois sorti du centre hospitalier, je m'engouffrai dans ma voiture et mis le chauffage en route. J'aime l'hiver mais sincèrement cette saison n'est pas pratique pour la conduite, entre les vitres gelées, le verglas sur la chaussée et le froid glacial qui y règne, je m'en serais bien passé.

C'est une soirée assez spéciale étant donné que pour la première fois j'ai décidé d'aller écouter un pianiste que je ne connaissais pas. Ce n'est pas tellement dans mes habitudes de changer de musicien. J'aime bien ceux que j'écoute et sortir de ma zone de confort musicale me met mal à l'aise. Mais bon, pour cette fois ça ira.

Je me dirigea donc vers la salle de concert en tentant, tant bien que mal, d'y voir quelque chose entre la nuit d'une obscurité totale et cette tempête de neige qui ne cesse...
Après une vingtaine de minutes de route, j'arrive enfin sur le parking du théâtre. Le concert commence à 21h, je suis donc légèrement en avance et pourrais espérer avoir une bonne place. Je sens que ça va être une bonne soirée.

21h05 : c'est sous un tonnerre d'applaudissements qu'un petit homme d'environ 1m60 s'avança sur la scène. Il portait un costume noir et blanc ainsi qu'un foulard de cette même couleur, noué autours de son cou. Ses cheveux rappelaient le noir jais de sa veste et étaient coupés au bol, avec une raie au milieu et un léger dégradé sur les côtés. Il arborait un visage d'une neutralité des plus totales. Ses yeux gris bleutés étaient dénués de toute expression. C'était un étrange personnage. Jamais je ne me serais douté qu'il faisait de la musique. Enfin je l'aurais vu dans un métier nécessitant plus de présence comme garde du corps ou je ne sais pas quoi. C'est vrai qu'il me fait un peu peur malgré notre grande différence de taille. Mais il dégage un truc, je ne saurais pas dire quoi, ça me fait bizarre.

Le concert pu enfin commencer, lorsqu'il s'assit sur son tabouret et que le Steinway se mit à résonner dans toute la pièce, je me sentais déjà partir dans un autre monde. Ses doigts voltigeaient avec aisance sur les touches bicolores du clavier et son regard restait impassible. Je cru tout de même déceler un reflet de satisfaction et de plaisir dans ses yeux.
Quelques morceaux s'étaient déjà écoulés quand je sentis mes yeux s'affaisser. Je me permis de les fermer pour de bon afin d'apprécier au maximum cette douce mélodie...