Chapitre 24

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Pdv L

Pourquoi avais-je décidé de le lui dire ? J'aurais pu faire comme si de rien n'était et laisser les choses se faire. Non, c'est parce qu'il m'avait envoyé un message, je ne peux pas l'ignorer.

« - Qu'est-ce qu'il y a mon cœur ?

- C'est au sujet de ces trois semaines d'absence que j'ai eue au début de notre relation.

- Tu sais, si tu n'es pas encore prêt à m'en parler, je peux attendre.

- Non, un événement est arrivé, je ne peux donc pas l'ignorer et je ne veux pas te mentir parce que tu es trop important pour moi.

- Dans ce cas, je t'écoute. »

Bon, Erwin est l'homme de ma vie, j'en ai la certitude. Je veux passer tout mon temps à ses côtés et cela passe par la sincérité.

« - J'étais fiancé lorsque je t'ai rencontré.

- Com...

- Laisse-moi parler s'il te plaît. Après, j'aurais peur de ne plus avoir le courage de te le dire.

- D'accord, pardon.

- Donc je disais. Lors de notre première rencontre, j'étais fiancé. J'ai 28 ans et cet homme a fait partie de ma vie pendant 12 ans. Nous étions meilleurs amis au lycée, avec une autre fille, Isabelle. C'est à la sortie du lycée que nous avons commencé à sortir ensemble. Un jour, ton père nous avait vu en train de nous embrasser, au début de ma première année de fac, et c'est à partir de ce moment qu'il a commencé à me persécuter. Bref, là n'est pas le sujet. Nous vivions une histoire merveilleuse, il était doux et attentionné, nous faisions régulièrement des sorties, des soirées et des balades tous les deux. »

Malgré la faible luminosité, je crus voir Erwin blêmir.

« Nous vivions ensemble la plus belle histoire d'amour de ma vie (elle n'était rien à côté de celle que je vis avec toi, pensais-je). Après cinq ans de relation et la fin de nos études, nous avons pris la décision d'emménager ensemble. J'avais donc 23 ans. Mais c'est en emménageant avec la personne que l'on se rend compte de certaines manies dont nous n'avions jusqu'alors pas connaissance. Mon côté maniaque l'agaçait et pour ma part, c'était la routine. Une routine s'était installée entre nous, il ne me faisait plus de surprise, nous ne sortions presque plus ensemble et Hange ne pouvait pas le supporter. Furlan disparaissait donc à chaque fois que ma meilleure amie me rendait visite, à savoir, très souvent. À mon anniversaire de mes 27 ans, il m'a demandé en mariage. Que devais-je faire selon toi ? C'était le seul homme avec lequel j'avais eu une relation. J'étais persuadé de l'aimer et que tout allait s'arranger si nous nous marrions. J'ai donc accepté. Était-ce une erreur de ma part ? Oui. »

Ma vision se brouilla et des larmes se mirent à couler sans le consentement de ma raison (note de l'auteur : le bac de philo me monte vraiment à la tête). Erwin me serra plus fort dans ses bras.

« Plus d'un an passa et à la fin d'un de mes concerts, je vis une espèce de géant blond en pleine sieste. »

Il me fit un sourire et se mit à me faire des papouilles dans les cheveux, semblant m'inciter à continuer.

« - Au début, je te prenais un peu comme un grand machin sans cervelle. Un genre de capitaine d'équipe de rugby qui ne sait pas compter au-delà de 30. Ne le prends pas mal...

- T'inquiètes pas, je te prenais pour un garde du corps qui a raté sa carrière.

- Très bien, on est quitte. Bref. La suite de l'histoire tu la connaît. On s'est revu plusieurs fois, au départ par hasard puis volontairement. En tout cas, j'étais toujours fiancé à Furlan et je ne lui avais rien dit de l'homme merveilleux que j'avais rencontré. L'embrasser me dégoûtait de plus en plus. J'avais déjà parlé de toi à Hange et elle m'avait fortement conseillé de rompre avec lui avant que les choses n'avancent plus entre nous, ce que je souhaitais par-dessus tout. Je ne te cache pas que je n'ai pas eu tout de suite le courage de lui parler et quelques semaines sont passées entre temps. Finalement, j'ai trouvé la force de rompre avec lui un soir. Nous étions tous les deux malheureux de la situation et notre rupture s'est plutôt bien passée. Mais c'est lorsqu'il m'a dit « Comment il s'appelle ? L'homme qui te rend aussi joyeux. » que mes sentiments pour toi se sont concrétisés. Il n'empêche que Furlan est quelqu'un pour qui j'ai beaucoup de respect, j'ai donc pris le temps de l'aider à déménager et de m'assurer qu'il allait bien avant de te reparler. Je ne savais plus quoi faire, mes sentiments étaient confus et j'avais peur que tu ne veuilles plus de moi...

La musique vient du coeur [eruri]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant