Tsukishima s'appuya sur son lavabo froid, les paupières closes, le sang battant à ses tempes. S'il restait plus longtemps ici, Eigishi allait se poser des questions. Il prit donc une longue inspiration, se saisit de la ô promise serviette de toilette pour qu'elle sèche sa tignasse trempée, et retourna face à sa chambrée. À défaut de pouvoir croiser ridiculement les doigts, il y entra en espérant transpirer le flegme. Car Eigishi-san a autre chose à faire que de supporter un énergumène aussi bas que...
« Tu n'as rien de naze ! T'es bête, ou quoi ?! »
Et les paroles de Yamaguchi de percer son crâne. Il s'immobilisa un court instant en le revoyant lui crier dessus après le match contre Shiratorizawa. Face à son bureau, Eigishi le gratifia d'un air surpris : il s'assit sur son lit et lui lança la serviette.
— Cadeau.
Elle la rattrapa de justesse ; même lorsqu'elle se frotta les cheveux, et que le tissu blanc cacha son visage, ses gestes laborieux trahirent sa légère fatigue. Jusque-là, le côtoyer n'avait pas l'air de l'avoir dérangée, si ses deux-trois capacités pour sociabiliser n'étaient pas parties à la poubelle. Il déglutit avec discrétion, la gorge nouée.
— Jolie... maison, hésita-t-elle enfin. Je ne pensais pas que j'allais rester.
— Qu'est-ce que tu y peux ? Ce n'est pas l'apocalypse non plus : tu ne vas pas rester confinée ici trois heures.
Elle laissa échapper un bref rire.
— Dans tous les cas, je n'aurais certes pas pu décamper aussitôt. Navr...
Elle toussota un instant. « Navrée », encore ?
— Mon arrivée était subite, se corrigea-t-elle. J'aurais dû faire le lien entre les vacances, l'adresse de ton frère et toi.
— Tu es différente qu'à l'écrit, fit-il remarquer. Quoique, tu gardes ta... politesse.
— Je n'ai pas de fusil dans la vraie vie..., songea-t-elle. Et il paraît que je suis peu expressive et assez molle. Donc j'ennuie les gens.
Elle haussa les épaules dans un sourire résigné.
— Mais au moins, l'écrit pallie à ça.
C'est honnête.
— Donc, tu te crées un autre personnage ?
— Quoi ? s'affola-t-elle aussitôt. Non : c'est mon moi normal, mais deux fois.
Il arqua un sourcil. Ça veut dire quelque chose, au moins ?
— Je ne pense pas que ce soit une mauvaise chose, reprit-il toutefois.
Eigishi laissa ses mains agitées en suspens ; il détourna le regard sur ses propres chaussons.
— Quelqu'un qui saute partout pour rien..., développa-t-il, le nez froncé. Ça, c'est une personne qui me taperait sur les nerfs.
— Du vécu ?
— Tu as vu la sauterelle rousse dans notre équipe, non ?
— Ah, le numéro dix ! Lui t'irrite ?
— Accordons-lui au moins le fait qu'il marque des points, railla-t-il.
Elle jeta une œillade à côté de sa porte : son haut de sport de Karasuno pendait sur un cintre. Son beau « 11 » inscrit en blanc tranchait avec bio avec le noir et orange au milieu duquel il baignait.
— Tu es le numéro d'au-dessus..., songea-t-elle.
— Et c'est à peu près tout.
Eigishi hocha la tête, un petit sourire aux lèvres.
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ᴅᴇ́sᴀsᴛʀᴇ ⌜ᵗˢᵘᵏⁱˢʰⁱᵐᵃ ˣ ᵒᶜ ,ᵗᵒᵐᵉ ¹ ⌟ [TERMINÉ]
FanficUn simple jour d'octobre, Tsukishima se fait traîner par son frère dans une conférence de chimie : sur les devants de la scène, durant un pauvre quart d'heure, participe une lycéenne du nom de Kana Eigishi. Peu savait-il qu'une simple maladresse pou...