H-9 heures
Kana s'était assise sur un siège. Elle avait regardé le match. Quelque chose l'avait tirée en bas. Et désormais, deux mains fines se posaient avec soin sur ses épaules.
Elle rouvrit les yeux, confuse. Sa vision floue lui offrit une pièce isolée, un calme olympien ; elle reposait sur quelque chose de mou et ferme. Mais la seconde d'avant, elle était toujours suante et vacillante face au match. S'était-elle téléportée comme les balles que Tsukishima et compagnie malmenaient ?
Elle discerna alors le visage d'Ayaka ; celle-ci poussa un très long soupir et porta une main à son cœur. Puis elle se tourna vers deux inconnus et leur laissa la place. Un grand brun imberbe passa lentement une main devant le visage de l'adolescente : elle la suivit du regard avec lenteur.
— Comment t'appelles-tu ? lui demanda-t-il alors.
Hein... ? Ayaka ne lui a pas dit ?
— Kana Eigishi, peina-t-elle.
— Où te trouves-tu ?
— Tokyo. Stade olympique.
— Pour quelle raison ?
— J'assistais au Karasuno versus Inarizaki, mais... Ah, comprit-elle mollement.
Elle saisit enfin qu'on l'avait mise en position latérale de sécurité, loin de tout bruit parasite. Elle ouvrit la bouche, sa tête tourna, elle serra discrètement les dents avant de se forcer à parler de nouveau.
— Et on est le six janvier 2013, matin, souffla-t-elle. Je ne sais pas quelle heure exactement. Combien de temps... ?
— Elle est tout à fait consciente, confirma-t-il à sa collègue.
Cette dernière prit sa place.
— Tu as fait un malaise dans les gradins, lui expliqua-t-elle.
Elle articule le plus possible... Good job.
— Trois jeunes filles ont alerté la sécurité et nous avons pris le relai. Nous t'avons éloignée du public et couchée ici. Tu es restée inconsciente durant cinq minutes.
Eigishi nota qu'on l'avait bordée avec une petite couverture.
— Hypothermie... ?
— Non. Cela dit, pour l'heure, nous allons te surveiller et te garder loin de tout lieu animé.
Le match... La déception et la culpabilité la rongèrent. Cette secouriste ne les rata pas.
— Un spectacle a bien meilleur goût quand on peut le vivre à fond, sourit-elle chaudement. Si tu y retournes en bonne et due forme, imagine à quel point ça sera palpitant ?
— Vous marquez un point..., rit Eigishi avec faiblesse.
Mais des larmes incontrôlées lui montèrent aux yeux. Du coin de sa vision mise à mal, elle remarqua Ayaka pincer fort les lèvres.
— Kana, ta santé vaut tout l'or du monde – au moins pour moi et d'autres proches. Et puis, Tsukishima t'engueulerait si tu y retournais.
Ses muscles se raidirent ; elle manqua de se lever, pour mieux retomber sur le lit de l'infirmerie.
— Est-ce qu'il a vu ? s'étouffa-t-elle. Il était juste concentré sur le match, ou il a détourné le regard vers les gradins ? Il joue comme d'habitude ? Il n'a pas remarqué la...
Et une vive douleur d'agresser ses tympans. Mauvaise idée, de m'agiter. Malgré toute son amertume et sa frustration, elle se résigna à se recoucher correctement. Elle n'avait plus qu'à prier pour que son malaise soit passé inaperçu.
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ᴅᴇ́sᴀsᴛʀᴇ ⌜ᵗˢᵘᵏⁱˢʰⁱᵐᵃ ˣ ᵒᶜ ,ᵗᵒᵐᵉ ¹ ⌟ [TERMINÉ]
FanficUn simple jour d'octobre, Tsukishima se fait traîner par son frère dans une conférence de chimie : sur les devants de la scène, durant un pauvre quart d'heure, participe une lycéenne du nom de Kana Eigishi. Peu savait-il qu'une simple maladresse pou...