LUNE CURIEUSE

A

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— VAS-Y. Explique-moi en quoi l'obsession de Kurapika pour la vengeance n'est pas une mauvaise chose.

      Leorio ignorait si son jeune ami lui facilitait la tâche en le guidant, ou au contraire, la rendait plus corsée. Probablement les deux à la fois.

      « C'est vrai qu'il a une personnalité qui le pousse à vouloir se venger. Que dis-je ? Sa vengeance est sa raison de vivre... » remarquait-il tristement.

      L'étudiant en médecine était contre la vengeance. Bien sûr, Kurapika avait des raisons plus que valables, et la Brigade Fantôme méritait pire que la mort aux yeux de beaucoup de monde. C'étaient des monstres et le destin ou passé tragique des Kurta n'en était qu'une preuve de plus. Le désir de vengeance du garçon blond était évidemment malsain pour lui. Leorio redoutait ses prochaines actions, se sentait anxieux et complètement malade à cause des motivations de son ami. Maintenant qu'il était hunter, il avait sûrement déjà agi. Qu'avait-il bien pu faire ? Est-ce qu'il allait bien ? Ses inquiétudes ne faisaient que se matérialiser de plus en plus, tout comme les chaînes qui étouffaient petit à petit son cœur à chaque fois qu'il imaginait le pire.

— Kurapika est bel et bien obsédé par la vengeance, conclu l'amoureux de l'argent, à haute voix.

— Je ne m'attendais à rien mais je suis quand même déçu, soupira Killua.

— Mais, est-ce vraiment de sa faute ? Est-ce vraiment un défaut, quelque chose qu'on pourrait lui reprocher ?

      L'assassin n'avait pas l'impression qu'il ait terminé de parler, alors il attendit silencieusement la fin du discours de son aîné.

— Dis, Killua, as-tu déjà tenté de plonger dans son regard écarlate et vengeur ? Moi, j'ai déjà essayé. C'était difficile de maintenir le regard, de rester à la surface et j'ai bien failli me noyer dans l'intensité de ses yeux enragés plusieurs fois. Mais en apprenant à le connaître, j'ai aussi appris à nager dans l'étendue rouge sang de ses iris. J'ai alors compris qu'il n'était qu'un petit garçon solitaire, dont les rêves ont été anéantis en même temps que son clan.

      Le silence qui suivit l'avait inquiété. Le Zoldyck en était resté bouche-bée. Qui s'attendait à ce que Leorio soit aussi poétique ? Il fallait croire qu'il ne le connaissait vraiment pas. Le garçon n'avait jamais été réellement intéressé par lui, n'apercevant que sa façade ridiculement imposante, énervante et idiote. Bien que son côté attentionné soit ressorti plusieurs fois, Killua n'y avait jamais prêté attention jusqu'à cet instant. Le docteur en herbe était bien plus attachant que ce qu'il pensait. Cet homme idiot attendait d'ailleurs encore une réaction de sa part, depuis un long moment, maintenant.

— Wah, vieil homme, tu m'épates ! Faut croire que quand tu parles de quelque chose que t'aimes, tu deviens vraiment passionné, fut sa manière unique de complimenter Leorio.