☆Chapitre 11☆

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  Evan jetta un regard incompréhensif à Maëva.
-Ne dis pas ça Gaëlle, tous les enfants ont un père.
-Maëva, on peut se parler? demanda Evan.
  Elle remarqua que son regard était devenu dur et son visage était fermé.
  Elle se leva et il l'entraîna dans la chambre.
-Je croyais que tu avais parlé à Gaëlle de son papa?
-Oui je l'avais fait et je ne comprends pas pourquoi elle a dit qu'elle n'avait pas de papa.
-Tu ne comprends pas non plus pourquoi elle avait dit que je suis le frère de l'homme qui a causé la mort de sa maman?
  Les yeux de Maëva s'écarquillèrent de surprise.
-Quand t-a t-elle dit ça?
-Hier soir.
  Maëva fit les cent dans la chambre.
-Mais je ne comprends pas Evan.
-Tu as très bien compris Maëva. Tu as monté la tête de la petite contre sa famille.
-Je n'ai rien fait de tel, s'écria t-elle.
-Tu détestais ma famille, Maëva. Tu voulais peut-être que ma nièce la déteste aussi. Comment Maëva a t-il su qui j'étais?
-Comment pourrais-je le savoir? Elle m'avait dit que tu es venu la chercher à l'école avant que je te rencontre.
-Je n'ai rencontré Abigaëlle que le matin où je suis venu chez toi.
  Maëva lâcha un rire sans joie.
-Tu vas me faire croire aussi que tu ne nous avais pas espionné quand nous nous rendions au cimetière?
-Oui je vous ai suivi, pas une mais plusieurs fois. Je trouvais ça morbide de faire un enfant se rendre dans une cimetière tous les mois.
  Maëva frissonna à l'idée que Evan les avait épié pendant des mois sans qu'elle s'en rende compte.
-Mais nous nous écartons du sujet, reprit Evan.
-Je n'ai jamais révélé à Gaëlle qui tu étais. Et pourquoi tu ne m'avais pas rapporté ce que Gaëlle t'avait dit hier soir?
-Quand?
-Entre le temps de mon réveil et le temps où tu me coinçais dans la cuisine, dit-elle d'une voix froide.
-Il n'y avait pas eu beaucoup de résistances de ta part quand je te coinçais dans la cuisine, répliqua d'une voix mordante.
  Elle le fusilla du regard.
-Je ne vois pas la raison qu'on continue à se voir si tu n'as aucune confiance en moi.
-Comment puis-je avoir confiance en une personne qui déteste ma famille et qui me ment?
  Elle lui assena une gifle.
-Sors d'ici et ne reviens jamais.
-Je vais veiller à ce que le tribunal accorde la garde de Abigaëlle à ma mère non pas pour pour une question de vengeance mais parce que tu montes Gaëlle contre ma famille.
-Je savais depuis le début, tu n'étais qu'en mission pour ton père. Que vas-tu dire au juge? Que je suis incapable d'élever ma fille? Que je la maltraitais? Je n'aurais jamais dû te faire rentrer chez moi. Je ne veux plus te voir.

   Quand Maëva revient dans la cuisine, elle remarqua que Gaëlle a terminé avec son repas et était de bonne humeur.
-Tu as vu maman, j'ai tout mangé...
-Bien ma puce.
-Pourquoi tu es si triste? Je déteste te voir si triste ma petite maman.
-Je ne suis pas triste Gaëlle. Allons te préparer.
-Où est Evan?
-Il est parti.
-Sans me dire au revoir?
  Maëva lui fait un sourire triste.
-Allons-y, il commence à se faire tard.

  Evan passa chez lui pour prendre une douche et se changer puis se rend au bureau.
  Quand il arriva même Lucie n'était pas encore présente à son poste. Il se dirigea directement vers son bureau et soupira de soulagement en voyant Simon présent à son bureau comme il l'avait demandé ou du moins exigé.
-Je suis ravi que tu sois déjà là, lança t-il en guise de salutations.
-Tu ne m'as pas laissé le choix, répondit Simon en lui lançant un mauvais regard.
-Vu la tête que tu fais, je t'ai arraché dans les bras d'une de tes poupées russes.
-Et toi, tu vas me faire croire que tu as passé la nuit seul dans ton lit glacé.
-C'est le cas, mentit-il.
  Simon éclata de rire.
-Je ne te crois pas Evan. Tu as plutôt la tête d'un homme frustré qui n'a pas eu ce qu'il voulait. Chaïma ne t'a pas accordé ta dose du matin.
-Je ne t'ai pas appelé pour discuter de mes prouesses sexuelles. Je veux que tu surveilles la maison de Maëva Tardieu.
-Encore?
-Cette femme se moque de moi.
-Dis-moi, qu'est-ce qui s'est passé avec elle? Quand j'ai vu que tu as fait publié ta liaison dans le journal avec Maëva, je savais bien que c'était un mensonge.
-Qui a révélé être vrai quelques jours.
-Quoi? Maëva et toi...
-Ça suffit Simon. Fais ce que je te dis.
-Je suis ton ami, Evan. Qu'est-ce qui s'est passé avec elle?
-Elle déteste ma famille.
-Qu'espérais-tu après tous ce que ton père et ton frère ont fait à Abigaëlle?
  Simon se rendit compte qu'il a trop parlé et décida de se taire.
-Simon, qu'est-ce que tu sais que je ne sais pas?
-Je ne peux rien te dire Evan.
-Je sais que tu as été ami avec Javier...
-Jusqu'à ce que je découvre ses véritables activités, lui coupa Simon. Après j'ai coupé les ponts avec ta famille à part toi bien sûr.
-Pourquoi tu ne me racontes pas ce que mon père et mon frère avaient fait à la sœur de Maëva.
  Son ami secoua la tête.
-Ce n'est pas à moi de te le raconter, dit-il en secouant la tête.
  Evan lui lança un regard frustré.
-Je finirai par découvrir ce qui s'est passé.
-C'est pour ça qu'avant sa mort, la sœur de Maëva lui a confié la garde de la petite et lui avait interdit de donner l'enfant à ta famille.
-J'ai bien remarqué que Maëva reproche quelques choses à mon père et mon frère, quand je lui demande si elle les a déjà rencontré, elle me répond non et mon père déteste Maëva au plus haut point.
-Bien sûr,  il a peur qu'elle t'avoue tout.
-Qu'elle m'avoue quoi?
  Simon haussa les épaules, Evan lui fusilla du regard.
-J'aurais bien aimé tout te dire Evan mais il y a des moments qu'on doit se taire.
-D'accord. Avec ou sans ton aide, je finirai par découvrir ce qui s'est passé.
  Après le départ de son ami, il sortit et rencontra Lucie.
-Oh Monsieur, vous êtes déjà là. Je suis content que vous êtes venu travailler aujourd'hui.
-Oui mais je vais partir.
-Mais vous avez beaucoup de rendez-vous ce matin...
-Pas maintenant Lucie.
  Lucie regarda son patron partir d'un air frustré.

Abigaëlle, la gamine capricieuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant