Invisible

14 - Jared

« Mieux vaut avoir aimé et perdu ce qu'on aime, que de n'avoir jamais connu l'amour. »

– Alfred Tennyson.

Assumez vos actes.

Car personne ne le fera à votre place.

Il n'y a pas trente-six façons de voir le monde ; n'essayez pas de vous dédouaner si vous êtes responsable, n'inventez pas d'excuses pour justifier votre façon d'agir.

Si vous l'avez fait, j'espère que c'est parce que vous aviez une bonne raison.

Alors ne le cachez pas, dîtes le tout haut, expliquez-le clairement.

Et priez pour que, même si certaines personnes ne comprennent pas vos choix, qu'au moins, ils les respectent.

– Alors cette Zola... commença Coal, assis en face de moi, à trois heures du matin, dans notre vielle cuisine, Elle te plaît ?

Ses yeux plissés me scrutaient, attendant patiemment une réponse.

– C'est mon amie, exposai-je en attrapant mon verre d'eau pour en boire une gorgée.

– L'un n'empêche pas l'autre, opposa-t-il en me dévisageant.

– Ecoutez, je ne sais pas vraiment ce qu'il en est. Pour l'instant, le plus important c'est de s'assurer qu'elle est en sécurité.

Clyde et Eleanor acquiescèrent dans un même mouvement.

– Qu'est ce qui se passe ici ? nous interrompis une voix.

Ed entra dans la cuisine, tout habillé, le regard inquiet.

– Clyde, Eleanor, qu'est-ce que vous faîtes là ? reprit-il en s'avançant pour les enlacer, Il y a un problème ? J'ai reçu un message d'urgence de Zola. 

– Pas de problème. Par contre, je lui ai dit de t'envoyer ce message il y a, au moins, trente minutes, mec, lui fis-je remarquer en regardant la pendule.

– Effectivement, il aurait peut-être fallu prévenir quelqu'un d'autre. J'étais chez Mercy et elle habite à l'autre bout de New-York.

– Mince, oui, c'est vrai j'avais oublié. Excuse-moi.

–  Pas de soucis, me répondit-il avant de se pencher sur le landau, Regardez-moi ce bonhomme s'il n'est pas adorable.

Eleanor déposa Thomas dans les bras de Ed qui le berça délicatement, le regard attendri.

– Il est à croquer. Bon alors, qu'est ce que vous faîtes là à cette heure de la nuit ? reprit-il en s'asseyant à mes cotés, Vous êtes bien loin de chez vous.

– Et bien, peut-être que l'on serait arrivé plus tôt si Clyde ne roulait pas à deux à l'heure, railla Eleanor en jetant un regard ironique à ce dernier.

– Excuse-moi de ne pas vouloir prendre de risques alors que mon bébé et ma future femme sont dans la voiture, chérie.

– On s'est fait dépasser pas un gamin en tricycle. C'est sûr que que tu ne prenais pas trop de risques, chéri.

– Attendez ! Quoi ?! les interrompis-je, Est-ce que j'ai bien entendu : « ma future femme » ?

– Tu lui as fait ta demande, mec, s'exclama Ed à l'adresse de Coal en souriant.

– Ça ne s'est pas exactement passé comme ça, déclara  Eleanor.

– Ce n'est pas moi qui lui est demandé, c'est elle, expliqua Clyde.

– Bien joué, ma fille, approuva Ed.

– Tu t'es mise à genoux ? lui demandai-je.

– Oui, mais pas pour lui faire ma demande, répondit-t-elle en me faisant un clin d'oeil.