II.

880 42 4
                                    

Elle put entendre des chuchotements quand elle arriva près de l'endroit, une magnifique musique de guitare résonnait, donnant une ambiance douce. Elle galéra un peu à monter l'échelle avec sa robe en soie mais elle fut heureuse de retrouver ces amies.

Elle fut accueillie joyeusement par la belle bande avant de s'installer entre Aya et Lucie qui discutaient sur un des garçons de leur école.

Elles commencèrent une discussion banale sur le futur mariage du boulanger avec une fille noble, un scandale qui avait fait parler pendant de longues semaines dans la ville. Quand la conversation s'éteignit doucement, l'attention du groupe se tourna vers la princesse qui n'avait pas dit un seul mot depuis qu'elle était présente.

« Alors Imane comment tu te sens ? »

« J'ai peur, avoue-t-elle. Je n'ai pas envie de me marier. »

« Je suis sûre qu'il y en a au moins un qui est gentil ! Affirma Ida pour la rassurer. »

« J'ai mangé avec les premiers arrivants, j'avais l'impression d'être un morceau de pain au milieu du bande d'affamée. »

« Fallait s'y attendre, ce ne sont que des hommes en manque de pouvoir, s'exclame Wendy. »

« Ton pays est l'un des plus puissant, c'est littéralement une porte ouverte à dominer le monde. »

« J'espère que ton père a bien choisis les hommes présents, sinon dans un an tu te retrouves dans une guerre mondiale. »

La princesse souffla, voulant changer de sujet : tout le monde lui en parlait constamment, chaque semaine, chaque jours, chaque heure on lui demandait comment elle gérait ces émotions, comment elle se sentait. Elle en avait marre, elle demanda de changer la conversation et les filles parlèrent des derniers potins de la grande ville.

Chacune des filles venaient de la ville contrairement à Imane qui était la seule dans la noblesse, leurs rencontres dataient à de longues années auparavant : un bal avait été déclaré pour le dixième anniversaire de l'enfant et tous les jeunes avaient été accepté.

L'histoire était simple finalement, le feeling était bien passé entre elles et maintenant elles se retrouvaient presque chaque soir dans une cabane pourrie pour partager des histoires, si quelques-unes étaient dans la même école, elles ne se voyaient pas toutes constamment : la ville était grande et leurs quotidiens étaient toutes bien remplis.

L'horloge de la ville sonna les deux heures du matin, signe qu'il fallait rentrer et enfin aller se coucher ; Imane fut la seule à partir de l'autre côté, elle l'a salua avant de courir en direction du château.

Habituellement, elle passait directement par l'écurie mais elle fut plus prudente. Cela faisait des heures que les chevaliers étaient arrivés, elle connaissait leurs habitudes de boire énormément pendant une longue période.

Heureusement, elle entendit seulement le bruit des animaux, elle pouvait passer le plus rapidement possible, elle prit l'escalier de foin pour atteindre le toit avant d'atteindre petit à petit la chambre légèrement ouverte de sa chambre.

Encore une fois, personne ne l'avait attrapé dans sa fuite du soir, elle pouvait soufflée de soulagement. Avant d'aller se coucher, elle prit un petit bain rapide avant d'enfiler sa tenue de nuit, elle put enfin s'allonger dans son énorme lit.

Le matin, elle fut réveillée quand le soleil fut bien haut dans le ciel : un cadeau de ses parents pour qu'elle tienne le plus longtemps au bal de ce soir : habituellement, son devoir de princesse était d'être réveillée à l'aurore pour commencer ces activités.

Elle ne pouvait quitter ces appartements jusqu'à ce soir pour ne voir aucun de ces hommes, pour qu'elle soit neutre face à son choix.

Ironique vu qu'elle avait rencontré quatre de ces hommes durant un repas mais il fallait qu'elle se montre au moins une fois pour que les hommes parlent d'elle et créer une rivalité entre eux.

Elle resta donc dans son lit pendant une demi-heure, lisant les nouveautés du journal local, bouquinant un de ses livres préférés « Call me by your name » qu'une de ces amies lui avait offert pour son anniversaire. Quand midi sonna, une domestique déposa le repas de la princesse sur la table de chevet, cette dernière était considérée comme une sœur pour Imane.

Elles avaient été éduqué ensemble dans le but de créer des liens forts comme chaque personne de la royauté vu qu'il ne pouvait pas aller à l'école et s'amuser avec n'importe qui. Leila s'assit sur le matelas moelleux, soufflant finalement.

« Ma journée était infernale, j'ai dû me lever alors qu'il faisait encore noir pour préparer le déjeuner des hommes ainsi que de m'occuper de leurs linges sales. »

« Désolée, chuchota la futur reine. »

« Tu l'as pas choisis, je pense que finalement c'est toi qui vas le plus subir, ces hommes sont si... dégueulasses, puants et disgracieux en privée. Peu m'ont donné envie de me marier avec. »

« J'en ai déjà marre, je pourrais pas juste être une fille des campagnes, je ferais pousser des pommes de terre pendant l'année et je marierais mon meilleur ami. »

« Tu en rêves et pourtant je suis sûre que dans ce quotidien, tu t'ennuierais continuellement, tu adores les grandes histoires. »

« Pas forcément quand je suis le personnage principal. »

« Trêve de bavardage, j'ai peu de temps à passer avec toi malheureusement, le château doit être impeccable dans chaque petit recoin. »

Avant de quitter la pièce, la jolie brune embrassa tendrement son amie sur la joue, laissant Imane seule avec son plateau remplie de ces plats favoris ; elle ouvrit la fenêtre et fut accueilli par la joie des villageois face à la nouvelle d'un mariage royal. 

Nos âmes liées.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant