Nos âmes liées.

IX.

Elle trouve ça romantique à mourir, elle adorait.

Mais elle n'avait personne d'autre dans ces yeux, quand elle passait du temps avec ces hommes, aucun ne ressortait du lot. Elle était littéralement ensorcelée par cet homme.

Le sixième jour, l'avant-dernier jour avant qu'ils prennent cette décision, Imane n'en pouvait plus, cette attention était ridiculement adorable mais elle savait qu'il était le seul alors pourquoi attendre aussi longtemps ?

Elle n'avait pas besoin d'être voyante pour comprendre que lui aussi était charmé, son regard, son attitude envers elle ; sa servante personnelle l'avait même prévenu qu'elle avait entendu le prince chanté les gloires de la princesse devant son accompagnateur.

Elle n'arrêtait pas d'y penser, mais elle ne voulait pas détruire cette simple promesse alors elle n'y pensa plus.

Ce jour-là, il l'amena dans un champ pas très loin, ce n'étaient pas quelques choses de luxueux mais c'était extrêmement intime ; ils étaient allongés autour des fleurs, il lui lisait à voix haute un de ces livres préférés et partageaient une tasse de sa boisson préféré.

A son tour, elle avait pris un de ces livres de sa collection, une petite nouvelle de quelques pages et lui raconta, la tête du garçon posée sur ces genoux alors qu'elle caressait doucement ces boucles douces.

Ils en parlèrent, partagèrent leurs découvertes, la veille ils s'étaient proposés d'échanger un livre qu'ils pouvaient lire pendant la soirée pour se découvrir mutuellement, un livre qu'ils ne pouvaient pas lire à haute voix, qui décrivaient leurs sentiments.

Imane lui offrit un vieux livre, l'histoire d'une fille qui rêvait d'une meilleure vie, une vie palpitante, elle tomba dans un rêve qui devint réel mais qui tourna petit à petit au cauchemar, la morale était assez simple.

Avant de se quitter, ils s'échangèrent donc le livre, il lui tendit un bouquin avec une couverture rouge en cuir, c'était assez fin. Elle fut excitée par ce partage et passa chaque moment à lire : dans le bain, en mangeant, en s'habillant et dans le lit.

Elle termina le roman quand la lune était au plus haut dans le ciel, essuyant une larme qui coulait : l'histoire était touchante, elle racontait le quotidien d'un homme extrêmement fort mais seul, il devait s'occuper de tout, avait des responsabilités de partout et pouvait à peine vivre.

On le forçait à faire des milles et des cent, l'envoyer à l'autres bouts du monde pour se battre contre des monstres, sauver des princesses, protéger des populations mais lui, il ne voulait qu'une vie paisible, une vie égoïste où il vivrait que pour lui.

A la fin de l'histoire, il perdit la seule fille qui l'avait aimé pour ce qu'il était et non pour ce qu'il faisait à cause d'un choix égoïste, la première et dernière fois où il avait refusé de sauver un village d'un monstre.

La morale n'était pas forcément joyeuse mais elle comprenait ce que Timothée vivait depuis son enfance : on lui avait donné toutes les responsabilités étant donné qu'il était le seul enfant de la famille, son royaume était petit mais posait beaucoup d'espérance sur les épaules.

Le fait qu'il soit venu pour épouser Imane faisait parti de l'une de ces demandes et s'il rentrait chez lui sans réussir, il décevrait ces parents et ce n'était pas ce qu'il voulait. Mais il ne voulait pas l'épouser pour ces raisons-là, son père pouvait penser que c'était une envie égoïste de passer les sentiments de la princesse au-dessus du Royaume.

Elle se coucha, pensant encore et toujours à la même personne.

C'était enfin le dernier jour, cela se déroula toujours de la même manière, elle partageait un thé imbuvable avec les princes. Midi sonna, elle partagea le repas avec toute sa famille, pour une fois depuis longtemps ; quand le dessert arriva, Imane éclaircira sa gorge, créant un silence dans la pièce.

« J'ai choisi mon prince. »

« Imane, pas besoin de faire un aussi grand suspense, on sait tous avec qui tu passes tes après-midis et tes soirées. »

Les joues de la princesse prirent une couleur rouge, elle détourna le regard des yeux fixant de ces parents, elle savait que ce n'était pas un grand secret mais elle aurait aimé que cela soit plus secret.

« Imane, déclara son père d'une voix grave qui l'a fit sursauter. Je pense que ton cœur est trop tourné vers ce garçon, n'as-tu pas remarquer le nombre de princes qui disparaissent de jours en jours ? »

« Comment ça ? »

« Hier, j'ai vu le prince du Sud Est partir ! Déclara l'un des petits frères, heureux de participer à la conversation. »

« Et il y en a bien plus, continua la reine. Depuis le début de la semaine, cinquante princes sont partis, ils sont partis d'eux-mêmes et ne vois aucuns problèmes sur le fait de ne pas être choisi heureusement. »

« Le royaume a échappé à une guerre grâce à leurs bienveillances, termina le roi. »

« Mais surtout car ils savent que nous sommes plus puissant, rigola la femme plus âgée. Bien, je ne vois aucun désaccord pour votre union, nous allons envoyer une lettre à son Royaume pour qu'ils viennent nous visiter et voir certaines conditions. »

« Attendez ! Stoppa Imane. Nous n'avons pas encore eu le temps de parler, je ne sais même pas s'il dira oui. »

« Pourquoi dirait-il non alors que nous possédons l'un des plus grand Royaume ? »

« Ce n'est pas toujours une question de puissance, père. »

« Les personnes royaux n'ont pas le temps de penser à autre chose : la puissance arrive en premier, l'amour suit après. »

Imane souffla, sachant qu'elle n'allait pas gagner ce débat, ils terminèrent le repas en promettant de manger tous ensemble avec le prince Chalamet ce soir, s'il acceptait bien sûr.

Bien sûr, dés que le Soleil fut bien haut dans le ciel, elle sortit du château, le prince l'attendit là où ils se rejoignaient depuis un long moment : à côté des chevaux. En revanche, pour cette fois, l'homme tenait un beau bouquet de rose blanche, elle ne savait pas quoi dire et quoi faire et accepta seulement le cadeau.

« Elles m'ont fait penser à toi. »

« C'est un peu cliché, rigola-t-elle. »

« C'était le rendez-vous cliché que ton personnage principal rêvait. »

« Oh, elle fit les connexions, désolée ça me fait extrêmement plaisir ! »