Chapitre 2

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Point de vue de Julie

Il est 12h00. Je me suis levée le plus tôt que j'ai pus. Je me suis préparée. J'ai dis au revoir à mes parents. Et maintenant je suis dans le train. Je regarde distraitement le paysage défiler devant moi. Dire que je quitte ma ville natale pour un an. Je n'arrive pas à croire que mes parents me lâchent ainsi dans la nature. Ils ne m'ont pas parlé de leurs amis, je ne sais pas qui ils sont, ni comment ils sont. Je ne sais même pas leurs noms. Mon père m'a dit qu'ils m'attendaient avec une pancarte où serait écrit mon prénom.

  Une jeune fille s'assit en face de moi. Elle me dévisagea avant de me faire un sourire extra. Je tentai de lui rendre en vain. Mon visage était crispé. Voyant que je ne réagissais pas elle regarda par la fenêtre et soupira.

Depuis la mort de Betty j'étais devenue une fille froide. Je ne voulais plus rire, sourire ou même parler. Je gardais au fond de moi l'espoir de me réveiller de ce cauchemar qu'était ma vie.

  Quand le train s'arrêta, une boule s'installa dans mon ventre. Je n'avais pas vraiment pensé que je pouvais déplaire à ma nouvelle "famille". Cette idée avait traversé mon esprit une milliseconde, ce qui avait largement suffit à instaurer la terreur dans mon cerveau. Je me levai , cette boule toujours présente. Et c'est avec cette boule que je descendis du train. Je vis plusieurs types de famille. Une famille fausse, celle qui souriait sans s'arrêter d'une manière qui me donnais envie de vomir. Une famille déprimante, ou parents et enfants se disputaient si fort que j'appris que la mère avait été mise enceinte par le petit ami de sa fille. Une famille coincée, le genre à ne pas avoir un seul défaut et une hypocrisie impressionnante. Je passai devant un couple de ce genre. Ils portaient une pancarte, dessus il y avait marqué : "Julie Jones".

  Julie Jones, c'est moi.

 

  Je m'approchai d'eux et la boule dans mon ventre s'accentua légèrement. La femme m'aperçus et me toisa d'un œil méprisant avant de donner un léger coup de coude à son mari. Il m'observa un moment avant de chuchoter "C'est elle ?" à sa femme. Elle lui répondit "Oui." avant de m'adresser un sourire hypocrite qui me pétrifia. L'homme fit de même. Ils s'avancèrent tandis que j'avais envie de partir en courant et de retrouver Betty. Je n'avais aucune envie de passer un an en compagnie de ces gens. Ils n'avaient même pas ouvert la bouche que je les haïssais déjà :

- Bonjour ma belle, me dit la femme de sa voix horriblement mielleuse, je suis Anne, tu es bien Julie, la jeune fille que nous devons héberger ?

- Euh... Oui c'est moi.

Je ne te tentai aucun sourire et me contentai de cette simple réponse. Je jetais un coup d'œil à l'homme qui me dis

- Bonjour, je suis Franck, suis moi on va à la maison.

  Je les suivis jusqu'à une grande voiture luxueuse. Les fauteuils étaient en cuir noir et je m'y assis comme s'ils étaient un petit nuage. Un instant, j'oubliais tout les soucis. Le paysage de la petite ville défila sous mes yeux. Et très rapidement nous arrivâmes devant la grande maison dans laquelle j'allais désormais habiter.

  Anne me fit visiter pendant que Franck montait mes bagages dans ma future chambre. Anne, après avoir fais le tour de la maison m'abandonna à cette immense chambre.

- Installes toi, je demanderais à Louis de t'appeler quand il sera l'heure de manger d'accord ?, me dit elle en quittant le pièce.

Louis ? Ne me dîtes pas que cette famille de bourgeois a un majordome !? Décidément cette famille n'était vraiment pas faite pour moi. Je ressemblais à une tache parmi cette déco luxueuse. J'entrepris de mettre les objets trop chers à mon goût dans un tiroir, dans les autre j'y plaçai mes livres et autres bibelots. Je rangeai mes vêtements dans mon armoire et je plaçai sur le grand lit mes dizaines de peluches, plus abimées les une que les autres.

Le cœur a ses raisonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant