Chapitre 21

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Point de vue de Julie :

J'étais paisiblement allongée dans le jardin, sur une chaise longue. On était samedi, enfin. Les oiseaux chantonnaient gaiement autour de moi. À vrai dire je mourais de chaud, mais je n'avais pas la force de me décaler pour me mettre à l'ombre. Louis était assit à côté de moi il y a quelques minutes mais il s'était levé pour chercher une bouteille d'eau. J'étais donc seule, et un grand silence s'était installé. Mais ce silence apaisant et reposant fut perturbé par la sonnerie de mon téléphone. Cette fois je regardais le numéro : inconnu, mais pas masqué. Je décrochai.

- Allô ?

- Julie ! J'ai bien crus que tu ne répondrais pas cette fois.

C'était une fois de plus le même mec de la dernière fois. Qui est-ce ? Qu'est ce qu'il me veut ? Comment il me connait ? Comment il sait qui je suis ? Je décidai de jouer le jeu, espérant en découvrir un peu plus sur lui.

- Salut, soufflais-je

- Comment tu vas aujourd'hui ?

- Bien. Mais j'aimerais bien savoir qui tu es avant de te déballer ma vie.

- Inutile de me déballer ta vie, je la connais déjà.

What ?

- Je sais que au moment où on parle tu es dans ton jardin, allongé sur une chaise longue, continua t-il.

Je me levais brusquement et me mis à chercher du regard au delà des palissades qui séparaient notre jardin de celui des voisins.

- Inutile de chercher, tu ne me verra pas.

- Mais t'es qui bordel ?!

Au moment où je criai cette phrase Louis revint avec deux verres d'eau. Il m'interrogea du regard, et très vite comprit que c'était le même mec qu'auparavant. Je mis en haut parleur.

- Ça me blesse que tu ne me reconnaisse pas, ma pupuce, dit l'inconnu.

Cet air ironique. Ce timbre de voix en prononçant ces mots. Ce surnom qui resurgit. Ce surnom tant entendu. J'en reste paralysée alors que Louis m'arrache des mains mon téléphone et se met à crier.

- Elle ne sait pas qui tu es, laisse la tranquille maintenant ! Cria Louis.

- Bonjour, dit Il à l'autre bout du fil, comment tu t'appelle ?

- Ta gueule et laisse Julie tranquille ! Dit-il sèchement.

Une larme coula sur ma joue, tout doucement. Les souvenirs se ravivèrent, petit à petit. Ils dévoilèrent la petite partie de ma vie que j'avais tant fuis, plus encore que la mort de Betty. Ces moments que je voulais définitivement effacer. Mais un rien suffit à tout me faire revivre en détails, toute cette souffrance. Personne n'a jamais rien su. Personne.

Louis avait continué à crier, mais je n'écoutais plus, j'étais ailleurs. Finalement Louis raccrocha. Il m'observa ensuite, attentivement et remarqua la larme qui s'était logée au coin de ma lèvre.

- Julie, tout va bien se passer, si tu veux on peut avertir la police et...

- Non. Pas la police, je ne veux pas que tout recommence.

- Qu'est ce qui va recommencer ?

- Tout.

Je n'avais pas la force d'expliquer, ni la volonté. Qu'est ce qu'Il voulait ? Il va continuer à me harceler ? Le passé ne lui à pas suffit. Louis me réveilla de mes pensées en me faisant me relever. Mon corps dégoulinait de sueur. La chaleur ou la peur ? Aucune idée.

Le cœur a ses raisonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant