Chapitre 15

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Point de vue de Julie :

Quand on rentra à la maison celle-ci était vide. J'avais perdu l'habitude de la voir vide. Agatha était d'habitude toujours présente. Louis posa mon sac sur le canapé et s'y allongea sans gêne. J'enlevais mes chaussures et posais mon sac près de la porte. Je m'approchai du canapé et découvris le visage paisible de Louis. Il avait les yeux fermés et sa respiration était régulière. Je m'assis sur l'accoudoir et entrepris à l'observer. Il ressemblait à un ange quand il dormait. Un sourire en coin se forma sur son visage et il ouvrit un œil en riant. Il me fit signe de venir. Je me couchai à côté de son corps. Il sourit de plus belle et me força à me mettre à califourchon sur lui. J'avais un peu peur d'être lourde et de lui couper la respiration mais il ne s'en préocuppa aucunement, il m'observait. Je me demandai qu'est-ce qu'il pouvait bien penser. Il semblait réfléchir à quelque chose, mais quoi ? Sa bouche était légèrement entrouverte et sa langue dans sa bouche caressait doucement ses dents. Je me rendis compte que moi aussi je faisais souvent ça quand je réfléchissais. On s'observait mutuellement et quand on s'en rendis compte on ne put s'empêcher de se sourire, ce qui, en réalité, bouleversa littéralement mon esprit. Rien que voir ses lèvres s'étirer pour moi me donnait envie de les mordre. Je me baissai sur lui et déposa un petit baiser au coin de sa bouche. Il parut plutôt surprit de la proximité de nos lèvres, car pour la première fois elles s'étaient frôlées. Ce n'était pas un baiser comme il l'espérait, c'était un simple bisou près des lèvres, mais il avait un sourire adorable plaqué au visage.

- Je t'aime, déclara t-il.

Je lui souris et me couchai complètement sur lui. Il ne sembla pas souffrir, ce qui me rassura. Je sentis ses bras autour de mon corps et immédiatement mon ventre fut envahi de petits papillons.

- Je t'aime aussi, dis-je après un long moment.

Ses mots étaient suspendus dans l'air car un silence s'était installé. Ce n'était pas un silence embarrassant, c'était le genre de silence qu'on apprécie. Celui où on réfléchit à plein de choses à la fois et où on sens que la personne en face de nous pense à la même chose. Ce silence où les deux interlocuteurs sont transportés dans une dimension où la pensée est une chose qui compte et où ils sont libres de ne pas parler. Mais pourtant quand ce silence se brisa je ne fus pas malheureuse, au contraire, ce que me dit Louis fit complètement fondre mon cœur :

- Je n'ai jamais eu autant envie de réentendre ces mots de toute ma vie.

Je relevai la tête pour mieux le voir et je découvris un magnifique garçon aux yeux pétillants de bonheur.

- Je t'aime, je t'aime, je t'aime... JE T'AIME !

Il sursauta en m'entendant crier mais se mit immédiatement à rire. Ses rires retentissaient dans l'immense maison vide. Mais bientôt on entendit le verrou de la porte tourner. Je me relevai précipitamment et en voyant la tête de Franck dépasser de la porte je me mis à crier.

- PLUS JAMAIS JE TE REPARLERAI LOUIS ! LÂCHES L'AFFAIRE !

Je lui fis discrètement un clin d'œil car il sembla ne pas comprendre de suite. Il me supplia alors pour de faux devant les yeux de son père. Je dis vaguement bonjour à Franck en gardant un air énervé et monta dans ma chambre. Il nous regardait, étonné. Avec le numéro qu'on venait de jouer c'était sur qu'il pense qu'on était encore fâchés.

Point de vue de Louis :

Elle monta dans sa chambre en serrant ses poings. Elle jouait vraiment bien le jeu. Je me retrouvai donc seul avec mon père. Il s'assit près de moi.

- Vous vous êtes réconciliés.

- Non elle m'en veut toujours, mentis-je.

Il tourna lentement la tête vers moi et ses yeux bleus me regardèrent avec amusement.

Le cœur a ses raisonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant