Chapitre 23

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Point de vue de Easter :

Je dormais paisiblement en un dimanche matin des plus normal, quand soudain la porte de ma chambre s'ouvrit brusquement. J'entendis une toute petite voix crier mon nom, suivie d'une sorte de séisme dans mon lit.

- THÉA ! criai-je sans vraiment être en colère.

Je criai pour surpasser les cris de ma petite sœur. Ma mignonne petite sœur, semblable à un ange tombé du ciel... Ou pas. Elle arrêta de sauter sur mon lit, mais continua à crier fort mon nom, si bien que mon petit frère rappliqua aussitôt.

- EASTER ! DEBOUT ! cria t-il de sa petite voix.

Pourquoi me font t-il ça un dimanche matin ? Pourquoi à moi ? Mon frère et ma soeur sont des jumeaux de 9 ans. On peut dire que avec eux, la maison est très calme, surtout quand ils me réveille de la sorte. Chouette.

J'entrouvris un œil, et vis le visage de ma sœur que me fixait de un peu trop près. L'heure de la vengeance a sonné. Je tendis les bras et chatouillai énergiquement son petit ventre. Elle se torda de rire alors que mon frère Tommy courrait à sa rescousse. Malheureusement pour lui mes doigts chatouillèrent également ses côtes et un fou rire le prit, sans qu'il ne puisse rien faire. Ils se débattaient sur mon lit quand quelqu'un frappa timidement à ma porte. Je levai les yeux et vis Alex, au pas de ma porte, attendant une réaction de notre part. Quand Théa et Tommy virent Alex ils se jetèrent immédiatement dans ses bras. Ils l'adorent, pour une raison qui m'est inconnue, depuis toujours.

- Hey, soufflais je en lui faisant signe d'avancer.

Il me fit un sourire en coin en désignant mon frère qui s'était accroché à sa jambe, l'empêchant de faire tout mouvement. Je fus obligée de me lever de mon confortable lit, d'un pas paresseux. Je pris mon frère dans mes bras, et le fit doucement sortir, suivit de ma sœur. Je leur conseillais d'aller réveiller mon père et ma mère. Ils vont me haïr. Une fois que j'entends Théa et Tommy faire le même boucan que pour moi dans les oreilles de mes parents je me retournai, fière de moi. Alex était toujours sur le seuil de ma porte. Je lui dis de rentrer et il s'assit sur mon lit. Je m'assis près de lui et un silence gênant s'installa. On se regardait, timidement, comme si on venait de faire connaissance. Pourquoi il y a une telle gêne entre nous ? Il prit ma main dans la sienne, en évitant mon regard. La chaleur de sa main sur la mienne me fit comme un tremblement au creux de mon ventre. Mon poux s'accéléra. Il se rapprocha lentement, puis il chuchota à mon oreille.

- Je dois rompre.

...

...

- Pardon ?

Je ne comprenais pas ce qu'il venait de dire, du moins, je ne voulais pas comprendre.

- Je romps Easter.

Qu'est-il advenu du discours qu'il m'a fait l'autre jour ? Il s'est envolé ? Encaisse, Easter. Ne lui montre aucune faiblesse.

- Tu...

- Je suis désolé, il murmure ses mots, comme si je ne devais pas les entendre.

Ma main est toujours dans la sienne, il la presse, me transmettant encore la chaleur de son corps.

- Lâches ma main, dis-je en tentant de garder le visage le plus stoïque possible.

Ses yeux se levèrent vers moi pour la première fois depuis qu'il a prononcé cette phrase. Il chercha dans mes yeux quelque chose. Quoi ? J'imagine que mon visage neutre n'est pas rassurant. Il m'observa un moment alors que je fixais un point dans ma chambre. Et finalement je le regardai, répétant ma phrase.

Le cœur a ses raisonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant