Le cœur a ses raisons

Chapitre 28

Point de vue de Marie :

Je viens de déclarer à ma porte, fermée après qu'il soit sortit, que j'aimais James. Des mots que je n'avais encore jamais prononcé sont sortit de ma gorge et personne n'était présent pour les entendre. J'étais encore immobile, et seule. Les paroles de James retentissaient dans ce grand silence qu'était devenue ma chambre. Que voulait-il dire par "Je ne veux pas que tu penses que tu m'aimes." Pourquoi il ne veut pas ça ? Tout était flou dans mon esprit. Quelqu'un frappa à ma porte et ma mère passa sa tête par la porte.

- Viens manger, me dit-elle.

Elle ne parut absolument pas surprise de me voir ainsi debout en plein milieu de ma chambre. Elle s'en alla sans fermer la porte, sans attendre aucune réponse de ma part. Je me contentai de sortir, descendre, et m'asseoir à ma place habituelle autour de la table. James était déjà assis quand je m'installai. Il me suivit du regard et détourna les yeux quand je posai les miens sur lui.

Le repas se deroula ainsi, on se jetait des regards, puis évitait celui de l'autre. Ainsi de suite. Mes joues prenaient petit à petit un teinte rosée qui s'amplifiait à chaque fois que James baissait les yeux sur son assiette. Mes parents faisaient la discussion, parfois ils nous parlaient, à nous qui gardions le silence autrement. À chaque fois que James ouvrait la bouche pour répondre à mes parents mes yeux ne pouvaient se retenir de se poser sur ses fines lèvres roses. J'en bavais presque. Comment peut on attirer autant une personne ? Je crois que même pour Noah je n'avais jamais ressenti un besoin si fort de plaquer mes lèvres contre les siennes. Je fixais inlassablement son visage au traits si harmonieux que tout en devenait irréel. Le repas se termina très vite et j'avais l'impression que mon estomac était encore vide. Pourtant je ne dis rien car James monta dans ma chambre et j'avais une incontrôlable envie de l'y rejoindre.

Je fonçai à la même allure que lui à l'étage. J'ouvris la porte de ma chambre après avoir pris une grande respiration.

Que vas-tu lui dire au juste ? Que veux-tu qu'il se passe ? Est ce qu'il devrait savoir ce que tu éprouve ?

Malgré ces questions qui s'acharnaient dans mon esprit je passai le pas de la porte. James était dos à moi, torse nu. Il se retourna brusquement, s'apprêtant à mettre son t-shirt. Il me regarda un instant sans bouger puis repris son activité. Je me dirigeai vers le centre de la pièce, ne sachant quoi faire pour paraître naturelle. Je m'assis finalement sur mon lit, profitant que James n'y soit pas. Quand il eu finit de se changer il s'assit à côté de moi. Une bouffée d'air chaude me prit. Mais comment fait-il pour être aussi calme putain !? Il restait décontracté quoi qu'il se passe entre nous et ça m'énervais plus que tout ! Alors que moi mes joues prenaient automatiquement une teinte rosée qui trahissait tous ce que je tentai de cacher. Il tourna la tête vers moi et m'observa attentivement un moment. Il semblait hésiter quelques secondes.

- Tu... Est ce que ça te dis que demain... On passe l'après midi ensemble ?

- Tu... Quoi ?

Je n'en revenais pas. C'est forcément une blague. Il sourit à mon étonnement.

- Demain, après les cours, expliqua t-il en gardant son sourire et en reprenant confiance.

- C'est un rendez vous ? Demandais-je un sourire moqueur aux lèvres.

Il parut gêné et baissa les yeux.

- Non... Enfin, peut être.

Je ne pus m'empêcher de rire. Il leva les yeux vers moi un sourire en coin aux lèvres.

- Alors ? Demanda t-il.

- Tu n'as pas dit que je ne devais pas t'aimer ? L'interrogeai-je.

- J'ai dis que ce n'était pas moi que tu aimais, me contredit-il.