StingLu : La Constellation du Tigre Ailé

Chapitre XIV - La marque

Coucou !

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Sting se tourna vers Lucy ; il lui sembla que son sang s'était glacé. Elle n'avait pas le visage de quelqu'un qui n'avait pas compris la question. Au contraire, la constellationniste semblait bien au courant, et si cela avait du le rassurer, l'effet fut tout autre.

— Lucy ?

Elle se figea ; son corps était aussi froid et silencieux qu'une statue de marbre dont l'artiste avait négligé l'âme. Elle resta inanimée sur son piédestal lourd de secrets, et Sting la contemplait comme Pygmalion si son œuvre avait pris vie, mais la silhouette de Lucy s'était meurtrie.

— Le temps passe, constellationniste. Si tu ne réponds pas, toi et ton ami mourrez.

Alors qu'elle semblait réfléchir, elle brandit une clef inattendue vers les cieux.

— Ouvre-toi, porte des Esprits, viens à moi : Lyra !

La jeune femme chuchota quelque chose à l'oreille de celle-ci, et l'Esprit se mit à jouer de sa lyre. La musique profana l'ouïe de Sting, tant et si bien qu'il n'entendit pas la réponse de Lucy, et n'eut part de la voix maligne du Sphinx que lorsque le concert libéra ses sens :

— Tu es bien maligne, chère enfant, grommela-t-il alors que Lyra s'en était allée, mais souviens-toi que nul n'échappe à la Fileuse Clotho. Aujourd'hui, je te laisse passer, mais plus tard, Il te rattrapera.

C'est sur ces mots empreints de rancune que la bête quitta l'entrée de Thèbes, la queue bien haute.

Lucy se tourna vers le dragon blanc. Son simple regard exigeait une explication à son comportement, et elle la lui devait bien.

— Ce n'est qu'une énigme idiote. Je suis désolée, mais si tu avais entendu la réponse, on ne serait pas passés. C'est ce que le Sphinx voulait.

La jeune femme s'approcha de son compagnon pour bercer ses mains dans l'étreinte des siennes.

— Fais-moi confiance ?

— J'ai pas trop le choix, grogna Sting qui ébourrifa sa propre tignasse l'air embarrassé.

Le maître des Tigres devança Lucy pour enfin pénétrer Thèbes.

— Sting, attends ! Il faut d'abord te trouver un médecin.

— À cette heure-ci ? Il vaut mieux trouver un endroit où dormir.

Lucy gonfla ses joues de mécontentement.

— Tu ne feras pas la nuit si on ne te trouve pas un médecin.

Elle s'approcha du mage blanc pour atteindre sa joue.

— T'es tout pâle !

Mais le dragon blanc attrapa son poignet fin pour se dégager de son emprise. Il se sentait trahi par Lucy, comme si elle lui cachait quelque chose, une information capitale qu'elle était la seule à détenir. Elle le mettait à l'écart.

— Excusez-moi, j'ai entendu que vous cherchiez un médecin !

— Pourquoi les gens écoutent-il toujours nos conversations ? bredouilla-t-elle.

— Il se trouve que je tiens une auberge, et ma fille est médecin. En ce moment, les affaires sont rares avec le Sphinx qui limite le tourisme. S'il vous plaît, venez vous réchauffer, ma fille s'occupera de vous !