Chapitre VI - Naufrage

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N.D.A : D'après Wikipédia la nef n'est apparue qu'à la fin du Moyen-Âge, mais je n'ai pas trouvé de bateaux de la Grèce Antique qui fonctionnaient sans rameurs... désolée pour l'anachronisme mais du coup je parlerai de nef :((
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***

La troupe de mages avait mis le cap sur la péninsule d'Argolide qu'ils rejoindraient par la mer. Le chemin, ils le savaient, serait long et périlleux, mais leur courage anima leur dessein de rejoindre les terres du Lion de Némée. Sur la proue de la nef, Sting et Lucy s'abandonnaient à un moment de quiétude face au ciel de la nuit. Un ciel nu, plaisant théâtre de mille lumières. Zeus avait calmé sa colère, et le seul concert auquel l'ouïe était sensible n'était plus que celui de l'élégie du vent, qui bientôt se perdrait dans le Cocyte.

– Merci de m'avoir accompagnée jusqu'ici, Lucy brisa le silence apaisant d'un sourire timide alors que celui de Sting portait les couleurs de la malice.

– Je t'ai déjà dit de ne pas me remercier, Lucy.

La jolie blonde laissa ses yeux bruns retomber sur la valse des vagues. Considérait-il cette mission comme son travail ? Représentait-elle son travail ? Elle sentit son cœur se serrer à cette idée.

– Tu fais partie des nôtres, maintenant.

Un voile de tension passé inaperçu se leva à ses mots.

– D'ailleurs... sourit Sting, l'air rusé. Il faudrait penser à la couleur de ton emblème.

– Mon emblème ? répéta Lucy confuse.

– Je compte bien marquer ton corps.

Les joues de la constellationniste s'enflammèrent au sous-entendu.

– Du sceau de Sabertooth, Lucy.

L'état de Lucy au visage rougi l'amusa, et Sting se mit à rire.

– Je veux faire de toi une Tigresse, et ce avant que Fairy Tail n'essaie de te faire Fée.

– Et que tu deviennes mon maître ? Non merci, marmonna Lucy qui gonfla ses joues d'irritation.

Sting se mordit pensivement la lèvre.

– Ne sois pas de mauvaise foi, argua-t-il finalement.

Lucy laissa son air taquin s'envoler dans le silence nocturne. La Lune et les étoiles, veillant sur Ouranos dans le noir inconnu, paraissaient la conseiller. Puis, quand elle fut convaincue :

– J'ai-...

– Lucy ! hurla Sting par-dessus les caprices de la mer, qui s'était faite insolente, si bien que la nef s'était mise à tanguer violemment, que la constellationniste avait trébuché par-dessus bord, et subi un coup au crâne dans la foulée.

Il la retint par la simple force de sa main, et s'il avait lâché, le corps de Lucy se serait abandonné à la colère marine et les vagues impitoyables lui auraient pris la vie.

– Lucy, reste éveillée ! s'égosilla le chasseur de dragons par-dessus le cri de la tempête.

L'équipage entier accourut, témoins de Lucy qui s'accrochait à la main de Sting avec le peu de force qu'il lui restait, encore assommée par le vertige.

Les vagues portaient la colère de Poséidon, père de Polyphème, et celui-ci s'était vengé.

***

La nuit était encore noire quand Lucy revint à elle. Le courroux des vagues s'était de nouveau tapi dans les profondeurs glacées de la mer, reflet des étoiles. La vue encore trouble, les sens alanguis, la constellationniste découvrit les bleus et les esquintes qui creusaient sa peau de porcelaine. Alors éveillée par le danger, Lucy se redressa pour n'apercevoir qu'un radeau qui les guidait, elle et Sting, vers l'horizon incertain.

StingLu : La Constellation du Tigre AiléOù les histoires vivent. Découvrez maintenant