Chapitre XXI - Le Tigre Ailé

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Depuis le bureau de la cabine, Lucy avait lâché son livre pour observer Sting. Il faisait face au hublot, et séchait silencieusement l'eau qui s'évanouissait de ses cheveux sur sa nuque. Elle perdit ses regards curieux dans le dessin sublime de ses traits sveltes. Mais elle voulait voir son visage calme qui contemplait le ciel, dont la tumeur avait rétréci mais menaçait toujours l'horizon.

— Ça ne va pas ? demanda la belle.

— Tu n'as pas l'air aussi enthousiaste que je l'aurais cru, avoua-t-il.

La jeune femme posa son livre pour le rejoindre devant la fenêtre.

— Ça te surprend ? Ça m'étonnerait pas que Zeus nous joue un de ses tours, prétexta-t-elle.

Il lui offrit en guise de réponse un regard sérieux, qui
cherchait à déceler ce que celui de Lucy aurait pu lui cacher. La jeune femme sourit à l'horizon.

— Il y a quelque chose que je ne t'ai pas dit, avoua-t-elle sans lâcher de vue le royaume de Poseidon.

Sting avait-il vu juste ? Son instinct s'était-il révélé plus vrai qu'il ne l'aurait espéré ? Depuis leur passage à Thèbes, il lui avait semblé que Lucy couvait un secret bien plus grand, dont même le Sphinx avait pu entendre les plus tristes détails. Mais à Sting, elle ne disait rien.

— Tu m'as demandé si j'étais amoureuse de toi, avant qu'on ne descende aux Enfers.

Sting ricana nerveusement alors que Lucy le baigna dans les reflets d'or inquiet de ses yeux.

— J'ai un peu menti, admit-elle le regard fuyant.

Un sourire narquois fendit les lèvres du dragon blanc.

— Qu'est-ce qui te fait sourire ? marmonna Lucy embarrassée.

— Tu n'oses même pas me le dire en me regardant dans les yeux.

La belle leva les yeux vers lui, l'air agacé.

— C'est tout ce que t'as à me dire ? Espèce de sale prétentieux, grogna-t-elle.

Sting rit ; il avait le don de l'énerver.

— Pourquoi tu ne me regardes pas dans les yeux ?

Elle n'allait tout de même pas lui dire qu'il était si intimidant que dès lors que ses yeux bleus la noyaient, elle peinait à prononcer autre chose qu'un souffle d'extase. Non, à la place, elle croisa les bras sur sa poitrine, et le dévisagea mécontente.

Son comportement enfantin provoqua le sourire amusé du dragon blanc. Il se pencha pour déposer sur les lèvres sucrées de Lucy un baiser chaste.

— T'es plus très jolie quand tu fais cette tête, taquina-t-il.

— Si c'est comme ça que tu crois que je vais te dire que je t'aime, tu te trompes, marmonna la belle.

— Je n'essaie pas de te le faire dire.

Il ricana.

— Mais si tu préfères...

Il la plaqua dos à lui contre le mur de la cabine.

— Tu peux me le dire comme ça.

Le souffle de la blonde se coupa. Son sang bouillonnait soudainement jusqu'à brûler sa peau de porcelaine ; la température venait d'augmenter brutalement. Elle entendit son cœur résonner jusque dans son âme. Le plus gênant, c'était qu'elle était bien consciente que Sting l'entendait aussi.

— Sinon, tu peux me dire d'autres choses, murmura Sting qui s'attaqua au lobe sensible de son oreille rosie.

Lucy s'accrocha au bras du mage blanc qui la retenait prisonnière, avide de contact. L'autre main de Sting remonta sous le haut de la blonde, et quand il eut volé à travers la pièce, elle sentit son torse brûlant contre son dos. Il caressa ses hanches nues, et contempla la chute de ses reins avec envie. Même lorsqu'elle lui tournait le dos, il était complètement subjugué par la beauté de ses courbes. S'il se délectait de son regard sage et timide, ses joues rougies, il apprécia tout autant sa silhouette dont il devina les détails sublimes.

StingLu : La Constellation du Tigre AiléOù les histoires vivent. Découvrez maintenant