𝚘𝚛𝚒𝚐𝚒𝚗𝚜 / Sieg x Oc

𝕡𝕒𝕟𝕥𝕚𝕟

« Estia ? Eh oh réveille toi ! Sieg, t'as intérêt de me trouver une bonne excuse parce que si tu viens de faire claquer notre seule infirmière c'est pas que les membres que je vais te couper ! »

La voix de Livai faisait écho autour de toi, comme si elle était lointaine, comme si on t'avait interpellé sans réellement avoir eu envie de le faire.

« Aide moi à la porter. »

Tu n'étais pas réellement inconsciente, ce serait complètement disproportionné à ce qu'on t'avait fait subir. C'était comme si ton corps s'était éteint, mais que ta réflexion restait éveillée. Les mots qu'avaient prononcés Sieg résonnaient encore et toujours, sans que tu puisses y trouver une explication rationnelle. Pourquoi partir ? Que se passerait-il si tu laissais Livai et Julia ? Le pire, c'est que tu n'arrivais pas à distinguer si ses ordres était pour ton bien ou pour ton mal. Ça te foutait en rogne, malgré tout. Il te prit l'envie de sauter sur lui, le frapper jusqu'à recevoir toutes les réponses à tes questions. Impossible. Destinée à être un pantin.

Tu pouvais sentir Livai et Sieg te porter. Livai peinait à la tâche -mais tu pensais sûrement que c'était dû à sa flemmardise- et s'occupait du bas de ton corps, à contrario de Sieg qui ne semblait pas être dérangé par ton poids et qui se chargeait du haut.

On te déposa sur ta couverture. Cette sensation d'être coupé du monde mais de tout ressentir et entendre autour de toi t'inquiétait. Tu te remémorais tes années d'études, de mettre un mot sur ce phénomène. Un malaise ? Peut-être. Mais dû à quoi ? De la fatigue ? Peu probable, tu dormais plutôt bien. La nourriture ? Non, les repas se ressemblaient tous et tu n'as jamais eu aucun problème avec. En revanche, le vin. Ce dernier t'interpella. C'était la première que tu y goûtais, et la saveur ne t'ayant pas déçue, tu avais sûrement dû insister un peu trop sur la bouteille. Mais deux verres, était-ce vraiment excessif ? Après mûre réflexion, en boire ne fut pas plus intelligent. Tu ne connaissais en aucun cas sa provenance, les mercenaires l'ayant importé depuis leur arrivée.

« Estia ! »

Tu sentis les pas de Julia s'approcher.

« Qu'est ce qu'elle l'a ?

- Sors d'ici, Julia, s'énervait Livai. »

Soudain, tu eus la sensation que ton corps t'appartenait à nouveau. Tu ne compris pas tout de suite ce qui s'était passé. Tu ouvris les yeux, sceptique. Julia, penchée au dessus de toi, te fixait, les yeux écarquillés par l'inquiétude. Sieg se tenait à ta gauche, les bras croisés, l'air maussade. Livai, lui, s'était mis à l'écart et observait la scène.

« Elle s'est réveillée ! s'écria Julia. »

Livai parut plus intéressé et s'approchait.

« Estia ! Estia ! Tu m'entends ? persistait ton amie.

- Julia, pousse toi, lui ordonna Livai.

- Pas question, refusa t'elle. Estia doit être rapatriée aux murs dès maintenant ! Je m'occupe d'elle ! »

Livai insista pour qu'elle lui laisse sa place. Il fallait absolument que Livai s'oppose à ton rapatriement, autrement, toutes les chances de cerner Sieg s'effaceraient.

« Hum, elle n'est pas en forme, ça se voit. »

Sieg restait silencieux.

« Julia, prépare ton cheval. On la fait sortir de là. »