𝕕𝕚𝕟𝕖𝕣 𝕒𝕦 𝕔𝕠𝕚𝕟 𝕕𝕦 𝕗𝕖𝕦

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« Non c'est pas vrai... pas lui... »

Julia éclata de rire. Tu bondis et la dévisageas.

« Ça te fait rire, morveuse ! t'indignas-tu.

- Oi oi oi, les gamines, arrêtez de gueuler, intervint le caporal. Julia, qu'est ce que tu fous avec une marmite ? »

Ton amie, qui s'était brusquement calmée à l'arrivée de Livai, éclata de nouveau.

« Tch. Je savais que ça n'allait pas te plaire, Estia. Je guettais le moment où... »

Tu attrapas soudainement le col de ton patron.

« Tu te fous de moi, Livai ? Déjà que j'ai accepté de venir t'aider, c'est comme ça que tu me remercies ? »

Il te repoussa.

« Je sais. Mais mon travail est aussi d'assurer la cohésion entre les membres. »

Tu tentas de garder ton calme. Tu t'assois sur la boue humide. Julia reprit également conscience et te rejoignais, le regard inquiet.

« Tu savais très bien que ce gars me fout la gerbe...

- Je sais. »

Livai s'accroupît pour arriver à ta hauteur.

« C'était soi lui, soit Sieg.

- Et une femme, ça ne serait pas de refus ! répliquas-tu.

- C'est vrai ça Livai, c'est pas sympa, ajouta Julia.

- On avait pas assez de tentes pour vous séparer. Je jure qu'on a tiré au sort. Même Hanji n'était pas chaude sur ce coup-là. »

Tu soufflas.

« Bien. »

Tu te relevas, sentant tout ton poids redescendre au niveau de tes jambes.

« Préparons le repas. J'ai faim. »

Julia et Livai ne discutèrent pas plus, et s'éclipsèrent. L'un s'occupa du feu et repartit en direction de la forêt et l'autre de la marmite.

Tu retournas à tes occupations, et parallèlement tu tentais de trouver une solution à ce problème de taille, du moins pour toi. Tu pris quelques légumes à la va-vite et les apportas à Julia, qui dressas un sourire faussement joyeux sur son visage, probablement pour te rassurer ou je-ne-sais-quoi-d'autre.

Autour du feu, les gardes centraux se réunissaient. Ceux postés à l'extérieur de la forêt, obligés de rester à leur poste, voyaient bien leur soirée au chaud s'envoler.

Une quinzaine d'hommes se retrouvèrent et s'installèrent, suivis de la colocataire de Julia qui proposa son aide en cuisine. Elle servit le potage dans les bols et les distribua à l'équipe. Dix minutes plus tard, vous furent rejoints par Livai, qui traînait par le col de la chemise, un homme d'une vingtaine de centimètres plus grand que lui, qui donnait scène à une situation plutôt comique.

« Pas de potage pour ce bonhomme, annonça Livai en référence à l'homme blasé qui l'accompagnait.

- Hey ! répliqua l'autre. Je ne compte pas mourir de faim.

- Contente toi d'être encore en vie, abruti. Suces les cailloux, ça te fera les dents. »

À présent, tout le monde détournait le regard tueur de Livai, manquant de justesse de glousser de rire.

Livai s'asseya à côté de Julia et se servit un bol. L'autre, en face de toi, à l'écart, comme si le caporal lui avait ordonné sans lui dire un mot.

« Pourrais-je avoir l'obligeance d'avoir au moins de l'eau ? osa t'il demander.

- Je te conseille de te la fermer, sale merde. »

Tu pris la décision de te lever et de le servir, sachant pertinemment que Livai lui en aurait empêché coûte que coûte.

« Tu es vache, Livai.

- C'est rien, c'est Sieg, il ne mérite que de crever, de toute façon, lança un soldat au loin. »

Tu frétillas. Merde, c'était lui, Sieg ? C'est vrai que vu l'attitude qu'avait Livai avec lui, après ce qu'il avait infligé au major Erwin, elle était largement justifiée.

Tu fonças au bidon d'eau potable qu'on avait installé non loin du feu, et remplit une tasse. Tu l'offris au blond qui l'accepta sans broncher et qui l'a porta directement à ses lèvres.

« Estia, la prochaine fois que tu veux faire du caritatif, commença Ackerman, fais-le aux gens qui en ont vraiment besoin.

- Tu parles beaucoup, monsieur le caporal, commenta Sieg.

- Eh ! l'interrompa Julia. On est à une battle d'éloquence ou en train de manger là ! Ça va refroidir, mangez, au lieu de profiter du spectacle.

- Tch. »

Le brun s'éclipsa. Julia en profita pour servir Sieg, qui l'a remercia très grandement.

Le repas se déroula sans plus d'encombres et plus tard dans la soirée, tu rejoignis Livai au bord du lac. Assis dans l'herbe, il fixait l'eau qui stagnait, les poissons qui la remuait, et le chant des cigales qui ne semblaient pas se lasser.

« J'ai fais mon choix, caporal. »

Il se retourna, pas plus convaincu.

« A propos de la tente. »

Il semblait plus intéressé.

« Je ne peux pas accepter ce que tu m'as proposé. Non pas par caprice, mais pour son bien. Le voir, tout à l'heure, l'air insouciant, ça m'a coupé l'appétit. Je sais que tu donnes tout pour que l'équipe soit la plus solide possible, mais tu sais, toi. Tu sais ce qu'il a fait. Tu sais ce que ça représente, le fait que je me retienne.

- Hum, ça ne m'étonne pas. Prends Sieg, ça m'arrange, de toute façon. »

𝚘𝚛𝚒𝚐𝚒𝚗𝚜 / Sieg x OcOù les histoires vivent. Découvrez maintenant