𝕖𝕞𝕡𝕠𝕚𝕤𝕠𝕟𝕟𝕖𝕞𝕖𝕟𝕥

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Une brisée d'air frais s'infiltra dans tes vêtements, te provoquant un frisson général.

« Pourquoi tu m'as sauvé la vie, alors ? Pourquoi je vaux mieux que les autres ? »

Il te fit signe de le suivre. Tu t'exécutas, pensant que la réponse se cachait un peu plus loin. Vous vous enfonciez à nouveau dans les hautes herbes, silencieux. Le dos rougi et mutilé de Sieg ressortait dans cette végétation.

« C'est toi, qui les a tué, osas-tu demander. C'est toi qui les a rendus ainsi ? Allez... avoue-le, ça t'excite de tuer autant de gens ? »

Sieg ne répondait pas.

« Voir le sang couler de leurs plaies, les voir se transformer en monstres que tu es capable de contrôler, c'est ça que tu aimes vraiment, hein ? »

La satire que tu employais dans tes mots lui parurent insensible.

Tu t'approchais un peu plus de lui, augmentant la cadence de tes pas, afin de pouvoir toucher son dos de tes doigts fébriles.

« Allez... Sieg... tu peux tout me dire... »

Tu arrivais maintenant à lui parler à l'oreille. Tu ignorais le pourquoi de ses gestes sensuels, mais ils te rendaient plus forte. Tu savais, tu savais que c'était la seule façon d'avoir une emprise sur lui. Après tout, quel homme refuserait une femme à portée de main ?

La lumière se frayait un chemin entre les arbres, signifiant que vous arriviez à l'extérieur de la forêt. Une plaine se dressait jusqu'à l'horizon. Elle était minée de soldats et de chevaux, pouvant prendre en guet-apens à tout moment leur cible.

« Merde... j'aurais du m'en douter..., soupira le blond.

- Et oui, chéri... tu auras beau tout faire... tu restes coincé ici... »

Tu caressais à présent ses boucles blondes formées par la sueur et la boue.

Il se retourna brusquement et te toisas d'un air agacé.

« Qu'est ce qui te prend, Estia ! Arrête de jouer cet air de catin, la situation est déjà bien difficile comme ça ! s'exclama t'il. »

Tu rétorquais par un sourire mesquin. Il soupira.

« A vos ordres, capitaine Jäger. »

Tu ne pouvais plus te lasser de ce jeu de rôle que tu avais lancé.

Vos corps étaient déjà bien rapprochés, mais tu décidas de faire un pas supplémentaire.

Sieg t'attrapa par les épaules.

« On t'a drogué, c'est ça ? Estia ! Tu as les yeux rouges ! »

A peine tu voulus lui rétorquer que c'était complètement faux, tu t'effondras sur le sol. Tu ne sentais plus tes jambes, et tu eus la soudaine envie de fermer tes paupières. Tu entendais vaguement la voix de Sieg autour de toi, qui s'estompait aussi vite que le comprimé qu'on avait versé dans ton verre quelques heures plus tôt.

Tu te souvenais maintenant. Ce médicament qui supprimait les maux de tête, qu'on t'avait administré à cause de tes migraines répétitives. Tu te souvenais, oui, de cet arrière goût étrange qui ne lui ressemblait pas.

La chaleur d'un feu proche réveilla tes paupières encore lourdes et fatiguées. Tu te sentais entouré de draps, imprégnés d'une odeur qui te titillaient l'odorat mais que tu n'arrivais pas à reconnaître. Tu bougeas un peu, te détendis les muscles. Tu te sentais sale, comme une sensation d'humidité qui flottait sur ta peau. Tu mourras soudainement d'envie de prendre une douche.

Tu te relevas, ouvris les yeux. Tu scrutais et découvrit cette pièce monotone, avec cette cheminée qui dominait en face toi, ses meubles vaguement disposés, et la grandeur du lit où tu te trouvais.

Tu pris le temps de te lever. Tu ouvris fébrilement la porte, observas ce qu'il se passait à l'extérieur. Il y avait une autre pièce, s'apparentant à un salle à manger, coupé en sa moitié par une cuisine mal équipé. La rusticité du lieu donnait un air abandonné à la maison, mais tout avait été nettoyé pour y vivre le plus sainement possible.

Tu t'y avanças, cherchant la salle de bain.

« Hey, tu vas mieux ? »

Sieg s'avançait derrière toi. Tu te questionnas tout d'abord comment tu n'avais pas pu l'apercevoir avant. Tu te retournais, lui sourit brièvement avant de lui demander la direction pour la salle de bain.

« Hum.. par là... »

Il désigna une porte non loin d'ici...

« Mais.. comment dire... je n'ai pas réellement de vêtements pour toi...

- Ah... mince... »

Tu esquissas un mine gênée.

« Enfin, je peux te prêter les miens.. mais je ne veux pas... balbutiait-il. »

Cette situation te fit rire.

« Très bien, faisons ça. »

Il s'éclipsa.

« Bon, maintenant il faut que je trouve comment sortir d'ici, pensais-tu. Pas question que je reste ici une minute de plus.»

𝚘𝚛𝚒𝚐𝚒𝚗𝚜 / Sieg x OcOù les histoires vivent. Découvrez maintenant