𝕒𝕗𝕗𝕒𝕚𝕣𝕖 𝕕𝕖 𝕘𝕣𝕒𝕟𝕕𝕤, 𝕡𝕥.𝟙

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« Monsieur Algyr, je doute que ce soit une bonne initiative... »

Le concerné soupira. Ça ne lui faisait pas plaisir de sacrifier sa fille, mais son ambition l'avait contraint à continuer.

« Estia doit hériter de mon titan, persévéra t'il. »

Le général Magath soupira à son tour.

« Nous avons plein de recrues qui n'attendent que leur tour. Donner un titan à un enfant qui a des compétences inférieures, c'est risqué...

- Ce sera la prochaine détentrice du titan marteau ! Je l'ai décidé, et à ce que je sache, vous êtes mal placé pour me contredire, général. »

Magath baissa la tête. Lui qui avait prévu d'accorder le titan à la famille Tybur, tout devenait complexe pour lui.

« Votre titan sera désigné à Lara Tybur quand elle en aura l'âge, point. Je n'engagerais pas à nouveau de négociations, annonça fermement le général. »

Nicolas Algyr se rua sur lui, le martyrisant de coups sur le visage. Magath couinait sous la douleur, tentait de se débattre et d'esquiver, en vain.

Un soldat qui passait par là les sépara. Le visage en sang, le général jurait dans sa barbe, ce qui contrariait encore plus son adversaire.

« Tu verras, toi, si mon titan sera donné aux riches ! »

Le général, dépourvue de la moindre rétorque, laissa le silence répondre. Algyr partit de son plein gré, furieux et les poings ensanglantés.

« Et puis quoi encore... c'est moi qui déciderai de ma descendance, et ils auront rien à me dire..., marmonnait-il sur le chemin du retour. »

De retour au foyer familial, la mère Algyr résonna son mari encore contrarié. Habituée à ce genre d'événements, elle savait exactement ce qui l'apaiserait. L'alcool.

« Tiens mon chéri, je suis allée t'acheter des bières tout à l'heure. »

Il prit la bouteille sans aucun remerciement, l'ouvrît avec difficulté et porta le goulot à ses lèvres.

« Il faut qu'on parte d'ici, entreprit-il.

- Où veux-tu aller ? Ils ne nous lâcheront pas, ici. »

L'homme ingurgita une nouvelle gorgée.

« Que dis-tu de Paradis ? Au moins, on sera avec les nôtres, des démons comme ils les appellent. »

Sa femme bondit.

« Mais enfin, tu es fou Nicolas ! On va se faire dévorer !

- Mais non, sotte. Tout se passera bien. J'ai entendu dire que quelques courageux de Paradis se lancent à des expéditions extras-muros. On aura juste à revêtir les uniformes des morts et à s'infiltrer... ça sera simple, tout mon plan mûrit déjà depuis bien longtemps. »

Celle qui l'avait épousé ne le reconnaissait plus, désormais. Obsédé et avide de pouvoir, son regard avait changé. Il était devenu froid, presque insolent.

« Chéri... tu as pensé à Estia ? Tu as pensé ce que tu es prêt à lui faire subir pour garder le pouvoir ? Ce n'est qu'une enfant ! Tu comptes détruire le fruit de notre amour, c'est ça ?

- Pauvre idiote, notre amour ? Contente toi de m'apporter une autre bière. »

Madeleine sentit ses propres émotions prendre le dessus. L'eau s'infiltrait dans ses yeux, noyant alors son regard dans ses larmes.

« C'est toi l'idiot, Nicolas. Je ne te laisserais pas prendre Estia. Jamais, tu m'entends ! »

Le mari se releva peinement du siège sur lequel il s'était installé.

« Dommage pour toi, c'est moi qui décide dans cette maison. Fais tes valises, on part demain. »

Elle écarquilla des yeux, à la fois surprise et révoltée.

« Allez, ma chérie, on sera heureux, là bas. Ce sera un mal pour un bien. »

Sa femme serra les dents, et enfonça ses ongles dans le creux de ses mains.

« Tu... payeras... sale chien ! »

Elle lui balança alors le vase qui trônait sur la table à manger. Il esquiva, quelque peu habitué des coups bas.

« Tu ne prendras pas ma Estia ! cria t'elle.»

Il l'attrapa aux épaules et la plaqua contre le mur, lui brisant la colonne vertébrale.

« Alors je ferais sans toi. »

Il l'a rua à son tour de coups, quelques fois dans le visage, une autre fois dans la mâchoire. Elle ne se débattait plus. Elle pensait sans doute que ce n'était qu'un excès de fatigue et de colère. Encore un. Il allait encore la laisser s'effondrer, puis s'excuser, se raviser, et à nouveau la couvrir de baisers. Ça avait toujours été comme ça, pourquoi ça changerait ?

« Elle est morte sur le coup. »

Les deux inspecteurs se tenaient là, debout ; démunis et dépassés par les événements.

« Le cadavre doit dater d'hier, pas plus. Le corps ne s'est pas encore décomposé, poursuivit l'un d'eux.

- On a retrouvé le père et la fille ?

- Ils ont disparus sans aucune trace. Ce départ précipité était prévu, c'est certain.

- Alors, c'était un acte de rébellion ?

- Sans aucun doute. »

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Hey hey hey !
Merci d'être arrivé(e) jusque là ! Dans ce chapitre et dans celui qui suivra, vous aurez toutes les explications au sujet du titan d'Estia ! J'ai mis très longtemps à essayer de trouver un script cohérent, excusez-moi si il y a des incohérences 😅
Si vous ne trouvez pas ça clair, je vous expliquerai dans les coms ;)
On approche des 1k de vues, merci beaucoup de votre fidélité <3

-helloiamhappy

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𝚘𝚛𝚒𝚐𝚒𝚗𝚜 / Sieg x OcOù les histoires vivent. Découvrez maintenant