7| l'école de cinéma

290 53 86
                                    

Complicated - Olivia O'Brien

❝ Le cinéma, c’est l’écriture moderne dont l’encre est la lumière. ❞
Jean Cocteau

— Place des fêtes. Correspondance avec la ligne 7B. Attention à la marche en descendant.

La voix féminine électronique qui grésille dans les hauts parleurs du métro fait sursauter Roméo et le tire des pensées dans lesquelles il était plongé. Le brun attrape aussitôt son sac, replace correctement son casque audio et sort du wagon. Une fois sur le quai, il jette un œil à la montre accrochée à son poignet gauche. Huit heures trente-sept minutes. Cela lui laisse largement   le temps de finir le chemin pour se rendre à son école en marchant.

Comme il a choisi les cours de jour, il a la chance de ne commencer qu’à neuf heures voire neuf heures et demie chaque matin. L’adolescent profite donc toutes les semaines de l’aurore pour aller courir, se promener dans les parcs ou dans la capitale lorsqu’elle s’éveille ou juste rester plus longtemps au lit. Roméo a toujours été quelqu’un de très matinal et il fait parti de ces gens qui trouvent leur journée davantage productive s’ils se lèvent tôt.

La musique vibrant dans ses oreilles, le brun se dirige vers la sortie de la station de métro. Une fois en extérieur, il inspire un grand coup et se dirige vers la route le menant au conservatoire, celle qu’il emprunte tous les matins depuis le début du mois et qu’il commence à connaître sur le bout des doigts.

Tandis qu’il avance le long des ruelles parisiennes, les souvenirs de son admission remontent à l’esprit du jeune homme. Tout d’abord, l’entretien passé au téléphone avec le directeur de l’école. Cet appel, qui l’a quelque peu angoissé mais finalement à  sa plus grande surprise s’est tout de même bien déroulé, a été son véritable ticket d’entrée pour le conservatoire. En effet, même si la conversation ne s’est pas portée uniquement sur les études qu’envisage Roméo, le directeur a décelé l’étincelle de passion qui anime le jeune homme et son dossier a été retenu parmi des centaines d’autres. Le directeur a su laisser une chance à tout le potentiel dont dispose le brun, et pour cela, ce dernier lui en est reconnaissant.

Depuis que son père lui a montré Forrest Gump lorsqu’il était petit et par la même occasion, lui a fait découvrir la magie des films, Roméo a toujours su qu’il travaillerait dans le domaine du cinéma plus tard. Fasciné par la réalisation, les effets spéciaux, le jeu d’acteur des interprètes, il a grandi en regardant le plus de films qu’il a pu. Tout ce qui un jour ou l’autre tombait entre ses mains finissait dans le lecteur de DVD de ses parents. Roméo a même fini par rayer le disque de Billy Elliot, son film préféré, à force de le regarder durant toute son enfance.

L’adolescent soupire. Le monde du cinéma est un vaste domaine et il ne sait toujours pas vers quel corps de métier il souhaite s’orienter. Il sait pertinemment qu’il devra vite choisir d’un jour à l’autre mais il hésite encore. Peut-être devenir scénariste, car il aime écrire, ou plus vers le tournage en étant cadreur, il ne sait pas trop. Heureusement, il a choisi une formation plus générale au CLCF, qui lui permet de découvrir, la première année, les différents métiers avant de faire son choix pour les deux années suivantes obligatoires de cours.

Les nombreuses heures de recherches pour trouver la bonne école lui ont valu quelques crises de stress et d’angoisse. À ce moment là, l’adolescent était en première année de classe prépa hypokhâgne en attendant de partir par la suite en BTS audiovisuel. Dans ce cas, il ne s’agit donc pas d’une réorientation mais juste d’un  suivi de dossier. C’était son souhait personnel de faire en premier temps une classe prépa avant de partir sur un projet plus professionnalisant et l’adolescent ne regrette pas ce choix. Même s’il a abandonné la fac, Roméo en est ressorti grandi, organisé et enrichi. Atteindre la perfection constamment dans l’espoir de satisfaire ses professeurs et lui-même a permis à Roméo d’acquérir des compétentes qu’il n’aurait jamais eu sans cette prépa.

T'aimer En VersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant