T'aimer En Vers

16| mettre à nu ses faiblesses

You - Regard, Troye Sivan & Tate McRae

❝ Les rencontres les plus importantes ont été préparées par les âmes avant même que les corps ne se voient.❞
— Paulo Coelho

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— Entre, Clara, je t’en prie.

La blonde pénètre dans le cabinet et s’assoit sur le siège en face du bureau. La jeune femme qui lui fait face, sort un dossier de son tiroir et commence à prendre des notes. La trentaine, les cheveux châtains et les yeux bruns, elle lui sourit puis pose ses mains sur le bureau.

— Alors, Clara, comment vas-tu en ce moment ? Honnêtement, je précise, évidemment. Raconte moi un peu comment tu te sens.

Cela fait plusieurs années maintenant que l’adolescente consulte cette psychologue. Les rendez-vous hebdomadaires puis mensuels ont permis de développer une certaine complicité et une relation de confiance entre la docteure et sa patiente. Mme Cottie est une des rares personnes à connaître le passé de la blonde, qui n’hésite d’ailleurs pas à retourner la voir, lorsqu’elle se sent mal, qu’elle a besoin de parler sans avoir peur du jugement. En effet, c’est avec la plus grande bienveillance et en instaurant respect mutuel que la psychologue traite chacun de ses patients. Excellente dans son domaine, c’est donc avec professionnalisme et sagesse que cette dernière a écouté chacune des blessures de Clara durant toutes les épreuves qu’elle a traversé.

— Franchement, ça va bien en ce moment. Maud, une fille de mon lycée, m’a présenté à sa bande de potes. Ils sont très gentils avec moi, je me suis tout de suite bien entendue avec eux, et pour la première fois depuis longtemps, je me sens entourée quand je vais en cours.

— Tu leur a raconté ?

— Non… C’est trop tôt encore. Ils sont super sympas, mais je… Je ne me sens pas prête à tout leur confier…

— Ce n’est rien, Clara. Il ne faut surtout pas te mettre la pression pour ça. Si ce sont de véritables amis, ils comprendront.

La blonde sourit timidement.

— Bon, en tout cas je suis contente de voir que tu vas bien, Clara. Tu as l’air d’être dans une bonne période. À quand remontes ta dernière crise ?

— Deux mois.

— Ok, ça a l’air de s’améliorer. Je pense que plein de facteurs sont en train de faire changer ton esprit. Est-ce que tu as pu parler à ta mère ? La dernière fois tu m’as dit que sa décision te peinait beaucoup.

— Ça va un peu mieux, oui. C’est pas encore totalement ça, mais on s’est un peu réconciliées. Il y a quelques temps, un soir, on avait beaucoup parlé avec maman, et elle s’était excusée pour son comportement, ne pas avoir été présente pour moi, m’imposer de devoir m’occuper de tout. Elle dit qu’elle veut changer et aller de l’avant, elle recherche même un travail stable. Je pense qu’elle remonte la pente petit à petit.

— Tant mieux alors. Toutes les deux, vous avez tellement souffert du passé, qu’il est peut-être temps d’apprendre à vous faire confiance. Ça m’a l’air d’être en bonne voie, en tout cas. Au théâtre, tout se passe toujours aussi bien ? Avec tes amis ?

— Oui, parfait. Je vous avais dit que j’avais eu le rôle principal féminin, il me semble ?

La psychologue hoche la tête et prend des notes dans son dossier.