Chapitre 5

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Élémentaire des plantes: Manipulation des végétaux. Peut accélérer leur croissance et se servir des grimpantes au combat.

Sakura se cogna violemment la tête au sol lorsqu'elle fut jetée dans une pièce sombre. Elle ne comprenait pas. Elle pensait qu'elle allait être menée dans un endroit particulier où elle serait examinée pour faire avancer la science et comprendre d'où venait Palamoria, mais elle ne s'attendait pas à être jetée dans une sorte de cellule sombre et humide.

Elle tenta d'appeler les gardes, mais la porte semblait être épaisse et étouffer tout bruit venant de l'intérieur. En cognant des poings contre la porte, elle remarque un détail inhabituel sur son poignet droit. Sur celui-ci se trouvait une étrange bande de cuir noir fermé par un étrange dispositif. Sakura ne se souvenait pas qu'on lui avait mit quoi que ce soit autour du poignet, si bien qu'en réfléchissant, elle se rendit compte qu'une partie du trajet semblait avoir été effacé de son esprit. Avait-elle été droguée pour qu'elle ne sache pas où on l'emmenait? La jeune femme tenta de l'enlever mais n'y parvint pas. Elle tenta de glisser ses doigts entre sa peau et le cuir afin d'arracher le bracelet, sans plus de succès, ce qui eu pour effet de la faire paniquer.

«On ne peut pas l'enlever» chuchota une voix faible provenant du fond de la pièce.

Sakura se retourna, effrayée, et vit une femme d'une trentaine d'année recroquevillée contre le mur du fond, face à la porte, juste à côté d'un lit à l'aspect peu confortable.

«Qui... Qui es-tu? Murmura la jeune japonaise.

- Je n'ai pas de nom... enfin... je n'en ai plus. Ils... ils m'ont brisé. Ils vont me le prendre.»

Pendant que l'inconnue parlait, Sakura essaya de se calmer et observa son interlocutrice. Vêtue d'une blouse d'hôpital sale, elle semblait être là depuis un moment. Elle serrait contre son cœur un étrange paquet emmailloté dans un tissu crasseux.

«Qui? Qui va te prendre quoi? Pourquoi...»

Sakura s'arrêta net. La femme se recroquevilla un peu plus sous l'assaut des questions. La japonaise tenta de contenir le flot d'interrogations qui la submergeait et s'approcha lentement de sa co-détenue. Lorsque le paquet que cette dernière tenait gémit, Sakura recula d'un coup, effrayée, avant de se rapprocher de nouveau.

«Qu'est-ce que c'est?» fit elle en posant doucement sa main sur l'épaule de l'inconnue. Celle-ci se détendit perceptiblement, comme si elle avait eu peur de recevoir un coup. Elle desserra les bras, et le visage angélique d'un nourrisson apparut entre les langes.

«Oh...

- Ils vont me le prendre...» gémit la femme.

Ne sachant comment réagir, Sakura caressa du bout des doigts la joue si douce de l'enfant.

Elle observa un moment la femme qui le tenait. Très amaigrie, sa peau était pâle et ses cheveux, courts, étaient parsemés de mèches vertes. Ses yeux bouffis brillaient d'un bel éclat doré. Il y a peu de temps, cette femme avait dû être magnifique, mais le chagrin et la peur avaient ravagé, pour un temps, sa beauté.

Le regard de Sakura continua de parcourir le corps de la jeune femme. Qui était-elle avant d'être touchée par le virus? Comment s'était-elle retrouvée ici?

Autour de son cou pendait un collier orné d'une plaque militaire. Trois lettres y figuraient, certainement des initiales; J. N. D..

Sakura demanda:

«Ton fils, il a un prénom?»

La femme secoua la tête.

«Et toi?»

Elle secoua de nouveau la tête, les yeux emplis de tristesse et de désespoir.

«Je ne veux pas utiliser mon nom. C'était ma vie d'avant le virus, je l'ai perdue, je veux l'oublier.

- D'accord, je comprends. Je peux me servir des initiales de ta plaque pour qu'on puisse se nommer? J.N.,Jane pour toi, et D., Day pour le petit. Cela te conviendrait?»

Les yeux de la femme brillèrent. Elle acquiesça. Une larme coula sur sa joue lorsqu'elle frôla le nez de Day en souriant.

«Au fait, moi, c'est Sakura.»

Après plusieurs minutes de silence, Sakura reprit la parole:

«Jane... Peux-tu me dire pourquoi ils nous ont mis ici? Et qu'est-ce qu'ils veulent faire à Day?

- Je... Comme tu le vois, je suis atteinte par ce satané virus. Ça fait un mois que j'ai été emmenée, murmura Jane.

- Un mois? Mais... Day... il était né?

- Non. Justement. J'étais en fin de grossesse au moment où le virus s'est déclenché chez moi. Je vivais dans le bidonville de l'ancien Lille, et attendre un enfant... Je n'avais pas de quoi le faire vivre et je n'avais pas les moyens de me faire avorter. Les premières contractions m'ont fait paniquer et le virus a pris le dessus.

- Tu dois être l'une des premières touchées...»

Jane regarda Sakura, pensive. Elle déposa un baiser sur le front de son fils, qui ouvrit les yeux doucement. La jeune japonaise eu un mouvement de recul. Les yeux de l'enfant étaient entièrement dorés.

Jane reprit:

«Il était atteint avant même de naître. Voilà pourquoi ces pseudo-scientifiques veulent faire des expériences sur lui. Ils ont déjà prélevé beaucoup de fioles de sang pour l'analyser. Ils nous considèrent comme des monstres.

- Comment t'ont-ils repérée? La maladie n'était même pas encore connue... demanda Sakura.

- Je suis venue de moi-même. Quelle idiote j'ai été! J'ai eu peur pour mon bébé. Je n'aurai jamais pensé être traitée comme un rat de laboratoire...»

La haine se mit à brûler dans les yeux dorés de la femme.

«Ce n'est pas de ta faute Jane. Tu ne pouvais pas savoir...»

PalamoriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant