Chapitre 6

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Pdv Nagisa

Mais QU'EST CE QUE, par le BON DIABLE, je venais d'accepter?!
Je ne pouvais pas laisser cette fouine diabolique s'immiscer dans ma vie!
Avec un gémissement, j'enfonçais ma tête de le coussin.

      Malheureusement l'image du torse d'Akabane s'était imprégné dans mes rétines et dès que je fermai les paupières les lignes brutes et nettes du torse de Karma se retracèrent, redessinant les abdominaux saillants et les biceps puissants.

Le Doc m'avait bien dit de me méfier des beaux garçons ! Il m'avait rabâché pendant toute une après-midi sur le fait que j'étais beaucoup trop indulgent et simple d'esprit face aux corps musclés.

Mais ce serait mentir, si je disais que je m'intéressais qu'à ses abdos brillants ou ses biceps saillants. Les parties de son torse qui m'avaient le plus attirés malgré moi étaient ses clavicules, terriblement tentantes, et son cou incurvé. Mes lèvres avaient été parcourues de milliers de fourmillements et une image de mon invention avait fugacement traversé mon esprit me laissant sur mon faim. Mes joues étaient devenues brûlantes et j'avais du détourner la tête.

" Je me demande quelle est son orientation sexuelle..."

J'appuyais plus fort contre le coussin avec un nouveau glapissement, n'en pouvant plus de moi même.
        Finalement, je laissais un long soupir traverser la barrière de mes lèvres. Maintenant que j'étais loin de la maison et d'elle, j'avais une grande envie de m'amuser et de tout balancer en l'air, de vivre sans penser à l'existence d'un lendemain. C'était un besoin vital de rébellion, de changement brutal qui ne m'était encore jamais arrivé et qui me donnait l'impression de ne plus avoir de souffle.

Comme nous étions partis pour un mois de voyage, j'avais le temps de me laisser aller, jouer et profiter avant de devoir rentrer. Ça ne pourrait pas me faire plus de mal. Je pouvais essayer d'oublier que j'avais une mère violente et plein d'autres problèmes.

         Je me redressai, augmentais le son de ma musique et rangeai en un éclair mes affaires dans un des placards avant de sortir un sweat oversize d'un blanc tirant sur le bleu claire et un slim noir plutôt confortable et moulant. Je m'habillais en vitesse et entrepris de raplatir mes cheveux avant de prendre deux "mèches" épaisses à partir des tempes et de les nouer en une queue de cheval basse avant de passer une bague d'oreille en forme de vipère sur mon oreille droite.

Pour finir, j'enfilai des Vans noires et m'adossais au mur en regardant les nouvelles sur mon téléphone en attendant mon camarade de chambre.

        Karma ne tarda pas à sortir et je le détaillais sans gêne du regard. Il avait mit un jean noir avec une veste, noire elle aussi, ainsi qu'une chemise qu'il avait laissé entrouverte.
Ses yeux de chats s'agrandirent légèrement quand il me vit et un sourire diabolique s'installa sur ses lèvres.

- Tu avais hâte de sortir avec moi à ce point ?
- Je veux juste m'amuser. Qui te dit que c'est avec toi forcément que je voulais sortir ?

J'inspirai profondément. Si je devais me laisser aller, autant jouer le jeu au plus vrai.

- Au passage, jolie tenue.

J'ouvris la fenêtre et sautai dans le jardin. Voyant que Karma ne me suivait pas, je me retournai. Il semblait désarçonné par mon changement radical de comportement mais finit par sortir à son tour après avoir éteint la lumière dans la chambre et avoir fermé la porte à clé. Son sourire diabolique s'étendait d'une oreille à l'autre et il passa un bras sur mes épaules, profitant de sa grande taille. Il me tira la langue et dit :

- Je sens que cette nuit, on va beaucoup s'amuser.
- Tant mieux, je ne souhaite rien d'autre.
***
- Eh bien, Nagisa, je ne m'attendais pas à ce que tu aies une fausse carte d'identité, siffla Akabane.
- J'ai de bons contacts, souriai je en portant la bouteille de bière à mes lèvres.

Oui. Comme n'importe quel adolescent idiot, nous avions acheté de l'alcool. Et c'était un achat que je ne regrettai pas du tout.

Nous marchâmes un peu avant de nous assoir sur une plage, derrière une petite ruelle de pierre.
Karma me tendit un mochi dans lequel je mordit à pleine dents directement de sa main. Je me léchai les lèvres. La surprise de Karma s'estompa et il mangea le reste du mochi avec un sourire amusé.

- Tu me surprends, rit il.
- Karma, je peux te demander ton orientation sexuelle ?

Il s'étouffa avec sa bière et je retins un rire, laissant malgré tout échapper un gloussement.

- Désolé, souris je.
- Et quelle est la tienne?, demanda Karma.
- Je suis gay.

Je souris encore plus en portant mon regard sur la mer à l'horizon. C'était la première fois que je le disais à quelqu'un de mon âge.

- Alors ?
- Et bien... Je me pensais hétéro mais je me suis remis en question quand je t'ai vu tout à l'heure.

Je pouffai.

- Mais pourquoi tu demande ?
- Rien, j'étais juste curieux. On peut traîner ensemble ?
- Pour faire quoi ?, me taquina Karma.

Je lui tirais la langue et lâchais un "les autres ont peur de me parler". Ça le fit rire et j'eus un petit sourire aussi.

Je ne lui dis pas le vrai fond de ma pensée. Il n'avait pas besoin de savoir que j'étais beaucoup moins impulsif avec quelqu'un à mes côtés. Ni que je cherchais à oublier ma vie.

- Tu dois vraiment avoir quelque chose de grave pour les effrayer autant. Mais pourquoi tu veux trainer avec moi ? Même si ça ne me dérange absolument pas, soit en certain.

- Je suis dans un endroit que je ne verrais sûrement plus après ce voyage et ça me donne l'impression que je peux faire ce que je veux. Sûrement parce que je semble être dans une sorte d'espace temps, un lieu coupé du monde et du temps. Je veux ...

Je m'allongeai sur le sable en enterrant un peu ma bière pour qu'elle tienne debout.

- J'ai accumulé trop de chose, j'ai besoin de me vider de tout, un peu comme une toile qu'un peintre lave pour la repeindre. Et je ne peux pas me débarrasser de ce que je renferme en moi tout seul.

- Tu me demande d'être ta poubelle en faite ?, s'outra le roux.

Je ris en secouant la tête, l'insultant d'idiot.

- De temps date la dernière fois que tu as vidé ton sac ?, demanda Karma en me regardant.

Je réfléchis.

- ... La dernière fois, je devais avoir...7... 9 ans ?

Karma siffla.
Il eu un silence.

- Alors tu me demande d'être ton petit ami hm?

Je rougis.

- Un... un ami, pour commencer...
- Du coup, si je t'embrasse maintenant, tu me repousserais ?

Un îlot aux EnfersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant