Chapitre 7

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Un silence se déroula. Puis je fini par dire :

- Pourquoi ? Tu veux le faire ?
- Non, je demandais juste, sourit innocemment Karma.

Je réprimais un sourire, fini ma bière et enlevai mon haut.

- Tu fais quoi ?
- Prends un bain.

J'enlevai mon pantalon pour finir en boxer. Je fis lentement craquer les muscles de mon dos avant de courir vers la mer.

      J'y plongeai et ressorti en riant, je rejettai la tête en arrière et souris aux étoiles. Quand j'étais plus jeune, mon père m'avait raconté que chaque étoile renfermait un bien précieux, avec les dernières paroles des morts.

Je respirai plusieurs goulées d'air de mer et replongeai avec délectation dans l'eau salée. Je nageais à travers les eaux, sautai hors de la mer et replongeai en une courbe, je ressortais de l'eau en tournoyant parfois sur moi même, heureux de pouvoir nager dans un endroit illimité.

Si ça ne tenait qu'à moi, je nagerais aussi loin que mes forces me le permettraient puis me laisserais flotter sur l'eau. Mais ce n'était pas possible, alors je restais là à essayer diverses acrobaties aquatiques. C'était simple pour moi. J'avais grandi en nageant et mon corps avait fini par s'adapter pour avoir une meilleur musculature pour la natation.

          Lorsque les forces me manquèrent, je me laisser flotter sur le dos. J'entendis rapidement Karma s'approcher. Lorsqu'il fut près de moi je lui demandai :

- Pourquoi tu n'es pas venu nager ?
- Parce qu'il faut que l'un de nous deux reste sec, stupide.

Je ris, libéré d'un poids, et sortis en dehors de l'eau. J'étais bien. J'étais léger.

Au moment où je détournai mon regard de Karma pour le poser sur les cieux, une étoile s'y décrocha et fila vers le ciel, semblable à un grain d'or.
Je fermai les yeux et serrai aussi fort que possible mes paupières.
Inconsciemment, mon souhait fut différent de ce que j'aurais voulu souhaiter d'habitude.

《 Je souhaite de vivre heureux pendant ce petit mois...》

***
Malheureusement, mon bonheur fut de courte durée.
Lorsque je me réveillais quelques heures après m'être couché, il faisait encore nuit noire.
Mon portable vibrait comme un fou et faisait un boucan pas possible.
J'allais le jeter par la fenêtre lorsque je vis le nom de ma génitrice.
Je poussai un soupir et décrochais.

- Oui?
- T'es où sale gosse?!
- En voyage scolaire, répondis je platement.
- Quoi?! Qu'ce qui t'as permis ?!
- Tu l'as payé toi même, Mère, je dis lasse en me pinçant l'arrête du nez.
- C'mment qu'tu m'parle p'tit merdeux ?! J'ne suis pas ta mère!!
- Oui.
- Rentre immédiatement sale merde. Si j'ne te r'vois pas avant trois heures, j'appelle les flics. Ton école va prendre cher.

Je poussais un énième soupir. Mon sang commençait à s'échauffer et une brume noire semblait se poser dans mes poumons, me rendant la respiration encore plus difficile.

- Eh! Tu m'entends, fils de p**e?! Qui t'as permis de soupirer ?!!

L'insulte s'incrusta dans mon cœur déjà douloureux et je vis rouge. S'il y avait une chose qui ne passait pas avec moi, c'était cette insulte.
Je pris un ton coupant et glacial :

- Ferme la, tu me dégoûte. Si tu continue, ce ne sera pas la police qui viendra chez toi mais un de mes amis.
- C'mment...
- Pour ton propre bien, arrête toi là.
- Pour qui tu t'prends...
- Ferme la immédiatement.

Je raccrochais sans attendre et serrais la mâchoire. Elle me pousse hors de moi. Trop, c'est trop.
J'envoyais un rapide message au Doc et me levais.

         Je fis de rapide couettes avec mes cheveux, enfilais un sweat noire et un masque ainsi qu'un pantalon confortable et des bottes de cuire. Je me dirigeais à pas de loup vers ma valise et lorsque le cliquetis de métal chanta à mes oreilles, je soupirai, immédiatement plus calme.

        Je sortis les lames, une à une, méthodiquement, pour ne pas réveiller mon camarade de chambre. Les couteaux vinrent se positionner naturellement sur mes hanches et mes cuisses dans un délicat tintement.
Je sortis une petite boîte de marbre noire et soulevais le couvercle.
Les épingles taillés dans du cristal en forme de vipère y reposaient paisiblement.
À partir seul de la vue de ses bijoux, mon cœur se calma un peu, comme rassuré de ce qui va se passer ensuite. De la routine qui entrainait une sorte de stabilité dans ma vie tempétueuse.


J'en pris une et refermai la boîte, qui contenait une des trois choses qui m'étaient les plus précieuses.
J'ouvris la fenêtre et inspirai profondément l'air nocturne.
Mon rythme cardiaque accéléra, mon coeur pompant plus intensément mon sang.

         Je jetais un regard de regret vers Karma, triste de ne pas pouvoir réfréner cet instinct. S'il l'avait sur, il ne m'aurait plus jamais parler, tétanisé par la peur qu'engendrait mon nom.

Bizarrement, comme s'il sentait mon regard, Akabane tourna son visage vers moi.
Je regardais un instant mon camarade de chambre puis sortis dehors. Je n'avais pas la possibilité de penser à des choses aussi futiles. Qu'est-ce qu'il pouvait y faire ? De toute façon, je ne lui parlai que depuis aujourd'hui.

Je grimpai le long du mur et me redressai sur le toit, toisant les rares passants de cette hauteur, le vent éparpillant mes mèches sur mon visage.
Je restais en instant, immobile et insensible au froid.
Puis je sentis une effluve piquante. Mes pupilles se rétrécirent d'excitation.
Ma chasse venait de commencer.

***
Je mangeais tranquillement ma pomme lorsqu'une fille jeta un journal sur notre table.

- Qu'est ce'tu veux, Meg ?, avait grogné Terasaka.
- Regardez la une! C'est dé-mant.

Je n'y prêtais pas attention et sortis du réfectoire.

MEURTRE À 3 HEURE DU MATIN

Ce matin, on a découvert le cadavre d'un homme saoule près de la chambre de sa fille

<<  -C'était quelqu'un de très gentil qui venait souvent m'aider lorsque j'en avais besoin, regrette sa voisine. Hier j'avais bien entendu des cris, mais comme il m'arrive parfois d'entendre des choses qui n'existent pas je n'y ai pas prêté attention, raconte la veille dame.>>
C'est l'enfant de M. Boghank qui a alerté la police.
Des traces de coups ont été découverts sur le corps de la fille d'à peine 7 ans.

 <<   L'enfant refusait de prononcer le moindre mot et ne semblait avoir aucune réaction, annonce un policier chargé de la questionner. Il se pourrait que le père faisait preuve de violence physique depuis un long moment, continue l'officier.  >>

Mais le détail qui a le plus attiré l'attention de la police et qui a affolé tous les habitants du quartier a été l'objet trouvé sur le cadavre du trentenaire : une épingle de cristal en forme de vipère.
La Viperae semble vouloir s'installer dans la ville, après avoir piller la région du Planato.

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Un îlot aux EnfersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant