Chapitre 11

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Maïka devait rester à l'hôpital pour faire bonne figure. Sa plaie ne la faisait presque plus souffrir, un des avantages à se transformer en loup. Mais le propriétaire de la boutique avait juré sur ses grands dieux qu'il avait vu la jeune fille "saigner comme un cochon qu'on mène à l'abattoir".

Charmante façon de présenter les choses. Pensa la jeune fille.

Du coup, le Dr Cullen, pour éviter les soupçons, avait préconisé qu'elle devait simuler sa convalescence pendant quelques jours. Bien évidemment, seul le Dr Cullen avait le droit de l'ausculter.

Du coup Maika se faisait chier à mourir. C'était exactement le terme. Cette balle ne l'avait peut-être pas tuée mais elle allait quand même mourir sur ce lit d'hôpital, elle en était certaine.

Une infirmière passa et elle dû jouer à la grande blessée, simulant des douleurs atroces au ventre. La femme, dont les plus belles années étaient déjà derrière elle et avaient laissé des traces sur son visage ridé, lui infecta quelque chose dans sa perf' et se retira en lui promettant que ça allait aller mieux d'ici peu.

Sans s'en préoccuper plus que de raison. La jeune fille ferma les yeux et tenta de faire une petite sieste. Autant profiter de la situation au maximum vu qu'elle avait une raison en or de louper les cours.

Quelqu'un toqua doucement à la porte. Tout son corps se raidit alors qu'elle humait l'odeur de la personne et la reconnut instantanément.

"Salut," fit l'objet de son désir en refermant le battant derrière lui. "Kim m'a envoyé un texto en disant que tu la harcelais de messages parce que tu et je cite "as l'impression d'être un rat de laboratoire dans une cage et que si tu ne te distrait pas tout de suite, tu vas faire exprès de te transformer pour manger toutes les braves personnes qui travaillent dans cet hôpital."

"Moi ?" couina la jeune fille d'une voix suraiguë. "J'ai dit ça ?"

Elle était d'une mauvaise foi désobligeante mais elle s'en fichait. Sa voix était étrange et elle se sentait étrangement bien. Elle mis ça sur le coup de la présence de Paul. Elle allait ouvrir la bouche pour lui demander comment il allait mais ...

"Je suis vraiment contente qu'on soit amis." Avoua la jeune fille.

Dis donc, c'est pas du tout ce que j'avais prévu de dire.

Elle se sentait de plus en plus bien. Elle avait l'impression que son corps flottait au-dessus du matelas.

Paul lui sourit et l'impression de chute libre s'intensifia.

"Je ne sais pas trop d'où ça sort, mais je vais prendre le compliment sans faire d'histoire." Répondit-il le regard tendre.


"Je me sens bizarre," avoua Maika.

"Tu sens bizarre." lui dit Paul, en fronçant les sourcils.

"J'espère que tu n'essaies pas de me dire que je pue." Rigola la brune.

L'infirmière de tout à l'heure passa la tête par la porte.

"Oh vous avez de la visite ! Je passais juste pour voir si la morphine avait fait effet !"

Paul et Maika se regardèrent instinctivement et explosèrent de rire. Elle était totalement défoncée.

Tout s'explique.

Sa tête lui tournait et elle croisa le regard de Paul.

"Pourquoi t'es aussi beau ?" Demanda-t-elle. J'ai l'impression d'être une abeille attirée par du miel. Tu crois que je pourrais être la Reine des abeilles si je le voulais ?"

C'était de pire en pire. Un délai de trois secondes s'étira avant que Maika réalise ce qu'elle venait de dire. Elle se couvrit le visage de ses mains et explosa de rire.

"Tu ferais mieux d'y aller, mon état mental n'a pas l'air de s'arranger."

"Et te laisser zigouiller tous ces gens ?" Rigola Paul en s'asseyant sur le bord du lit. "En plus, j'ai l'impression que ça va devenir marrant."

"Profiteur." Lui lança la jeune fille dans un demi-sourire.

Elle était vraiment heureuse qu'il soit là. Elle ne parvenait pas à détacher son regard du sien. Elle ne savait pas si c'était l'effet de la morphine ou l'imprégnation. Elle aurait plutôt misé sur la seconde, étant donné que Paul semblait lui aussi souffrir du même mal.

"Alors on fait quoi ?" Demanda-t-elle.

Sa voix ressemblait à celle des gens qui finissent bourré en sortant du bar un soir.

Il sortit de sa poche un jeu des 7 familles.

"C'est tout ce que j'ai trouvé à la boutique de l'hôpital..." Il semblait s'excuser. "Une chance que tu sois complètement défoncée, ça va rendre la partie rigolote. "

"Je veux que tu partes." Annonça-t-elle très sérieusement.

"Il y a deux minutes tu disais qu'on était les meilleurs amis du monde et maintenant tu veux me foutre à la porte ?" Rigola-t-il. "Il va falloir que tu me donnes une bonne raison."

"Parce que je vais dire plein de bêtises et tu vas te moquer de moi."

"Raison de plus pour que je reste," il reprit avec un sourire malicieux. "Quelle genre de bêtises ?"

"Je sais pas par exemple ma passion pour les Tortues Ninja !"

"Les Tortues Ninja ?"

"Bah ouais tu t'es jamais dit que leur vie devait être trop cool ? Elles ont des bandeaux trop beaux sur les yeux, elles peuvent faire du hip-hop grâce à leur carapace, elles ont leur maison sur le dos. Et surtout, surtout elles bouffent des pizzas toute la journée affalées sur un canapé dans les égouts !"

Le flot de paroles qui sortait de la bouche de la jeune fille était incontrôlable. Et si elle avait eu conscience de l'absurdité de ses propos, elle se sentirait sûrement mortifiée de déballer ça devant Paul. Mais elle n'en avait pas conscience alors elle était très sérieuse. Elle reprit :

"Mais chute, c'est un secreeeeet !"

"Je ne dirais rien à personne." Promit-il en souriant. "Ça ne s'arrange pas ton cas."

Maika étant en train de prendre sa revanche, elle avait déjà crié trois fois "Famille !" et plus qu'une fois et la victoire lui était garantie ! Ils avaient décidé de corser un peu le jeu et à chaque fois que l'une d'entre eux avait réussi à réunir une famille, il avait le droit de poser une question à l'autre.

C'est comme ça qu'il avait appris que malgré tout ce qu'elle pouvait dire en temps normal sa couleur préférée était le fuchsia qu'on voit dans les séries B. Qu'elle savait désormais que son film préféré était "N'oublie jamais" et qu'il pleurait à chaque fois qu'il le voyait. Et un tas d'autres trucs complètement stupides.

La porte s'ouvrit à voler et Maya débarqua dans la chambre furieuse.

"Paul, tu aurais pu me prévenir, ça fait une heure que je t'attends devant le Lycée. C'est Kim qui m'a dit où te trouver."

Cette dernière passa la porte et secoua la main d'un air désolée.

"Je vais prendre le relais," annonça-t-elle.

Paul ramassa son blouson, il avait l'air de s'en aller à contre-cœur.

"Fais attention à elle, elle est complètement défoncée, c'est génial." dit-il à Kim.

"Je suis sous morliiiine," chanta Maika.

"Morphine," corrigea sèchement Maya en sortant de la chambre à grands pas.

Paul la suivit en lui faisant un clin d'œil. 

***
Bonjour à tous,

J'espère que ce chapitre vous a plu, n'hésitez pas à appuyer sur la petite étoile en bas du chapitre, ça fait toujours plaisir et ça boost la motivation quand on sait que son histoire plait :)

A très vite,

WSC.

Let Me Out - The CallOù les histoires vivent. Découvrez maintenant