Chapitre 3

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C'était un étrange rêve. D'abord peuplé de monstres suceurs de sang aux yeux pourpres. Puis d'une étrange sensation de chaleur, une aura bienveillante veillant sur elle. Il y avait des périodes d'inconscience et d'autres où elle pouvait percevoir des murmures, des bribes de conversations décousues.

« ... Tu n'aurais jamais dû la laisser seule la haut ... »

« ... Elle aurait pu se faire tuer ! » Une voix plus forte.

« Calme toi mon grand ... » Une voix apaisante.

« ... Sans ça nous aurions mis plus de temps à comprendre qu'elle était... »

L'inconscience encore.

Maïka ouvrit péniblement les yeux, la lumière trop vive pour sa pauvre tête. Elle avait chaud, beaucoup trop chaud. Passant une main sur son front elle en décolla une mince pellicule de sueur. Encore assommée, elle tenta laborieusement de se redresser dans ce lit qui n'était pas le sien. Elle se trouvait dans une chambre dans les tons beiges qu'elle ne connaissait pas. Elle aurait dû se sentir menacée. Après tout elle avait perdu connaissance après avoir été témoin du meurtre d'une petite fille. Mais étrangement, elle ne se sentait pas mal à l'aise. C'était dû aux ... odeurs qui régnaient dans la maison ?

Hein ?

Elle était en sécurité, elle ne savait pas comment mais elle en était persuadée. Soudain, le visage de la petite fille lui revint en mémoire et rejetant les couvertures elle posa les deux pieds au sol. Elle tenta de se mettre debout mais prise d'un vertige, elle parvint à moitié à se retenir au bord du lit avant de se retrouver par terre. Des bruits de raclements de sièges et de pas se firent entendre avant que la porte ne s'ouvre à la volée laissant apparaître Paul de toute sa hauteur.

Maïka retint un sanglot tant elle était soulagée de voir un visage connu. Le jeune homme se précipita vers elle, un pli soucieux lui barrait le front. Il la souleva comme si elle n'avait pas pesé plus de 15 kilos et la remit au lit.

« Comment tu te sens ? » Demanda-t-il.

« Je, » commença-t-elle. « Qu'est ce qui m'est arrivé ? »

Il ouvrait la bouche pour répondre mais elle le coupa :

« La fillette ? »

Il referma la bouche, et la regarda d'un air sombre avant de secouer lentement la tête. Maïka ramena ses genoux sous sa poitrine, se sentant vidée. Une larme s'échappa et roula lentement sur sa joue avant qu'elle ne l'essuie rageusement. C'était de sa faute. Si elle avait manifesté sa présence plus tôt, l'homme n'aurait peut-être pas eu le temps de la tuer.

« Comment je suis arrivée ici ? » Demanda-t-elle après quelques instants.

Au même moment, la porte s'entrouvrit pour découvrir un grand indien au regard dur. Instinctivement, la jeune fille se couvrit du drap même si sa tenue n'avait rien d'extravagante.

« Bonjour Maïka, » dit-il simplement. « Je suis content de voir que tu es réveillée et relativement en forme compte tenu de la situation. »

« Vous êtes qui vous ? »

Sa méfiance arracha un sourire à l'homme beaucoup trop sérieux à son goût.

« Quand tu seras prête, rejoins-nous dans la cuisine, » annonça-t-il en refermant doucement la porte derrière lui.

« Prête pour quoi ? » Demanda la jeune fille en se tournant vers Paul.

Celui-ci soutint son regard un instant avant de lui dire de s'habiller et de les rejoindre.

Let Me Out - The CallOù les histoires vivent. Découvrez maintenant