Let Me Out - The Call

Chapitre 24

Plus tard cette nuit-là, alors que Maika était dans les bras de Paul et qu'il jouait distraitement avec une mèche de ses cheveux, elle osa enfin lui poser la question qui lui brûlait les lèvres.

"Tu vas lui dire quand ?"

Elle sentit très clairement sa main qui lui caressait l'épaule se figer sur sa peau. Pendant quelques secondes elle se sentit mal de lui avoir posé la question. Mais après tout elle avait le droit de savoir. Elle avait tellement souffert de la situation, de tous ces non dits, qu'elle ne laisserait plus aucun doute subsister.

S'ils ne réglaient pas une bonne fois pour toute le problème, elle avait peut que quelque chose d'irréparable soit brisé entre eux.

La confiance.

"Aujourd'hui," répondit-il en reprenant ses caresses. "Je vais lui parler aujourd"hui."

Instantanément Maika se détendit. Elle n'aurait pas pu supporter une seconde de plus de devoir le partager avec une autre.

Le téléphone de Paul vibra sur la table de nuit. Il avait sonné toute les dix minutes depuis une heure.

"Tu devrais peut-être répondre," soupira la jeune femme.

"Je n'ai pas envie que cette nuit se termine," répondit-il simplement en lui effleurant les lèvres.

Elle rigola joyeusement.

"Beau parleur."

Elle attrapa le téléphone et le lui tendit. Tandis qu'il consultait l'écran, elle se leva pour se brosser les dents.

Quand elle revint dans la chambre, Paul fronçait les sourcils et se rhabillait.

"Tout va bien ?" Demanda-t-elle.

"Habille toi. Il faut qu'on aille à l'hôpital."

Le cœur de Maika ratta un battement. Le cauchemar ne finissait donc jamais ? Elle se rapprocha de lui, pour se rassurer et posa une main sur son bras.

"Qu'est-ce qu'il se passe ?"

Il se dégagea, comme si elle l'avait brûlé.

"Maya a tenté de se tuer."

En arrivant à l'hôpital, Maika ne savait pas trop ce qu'elle faisait là. La culpabilité l'empêchait de respirer et elle se sentait illégitime de courir aux urgences avec Paul. Le petit ami de Maya, avec qui elle avait passé la nuit. Qu'il ait fait un choix ou non la veille ne changeait rien. Il faut croire que Maya avait senti le vent tourner et qu'elle ne l'avait pas supporté.

Elle suivit comme un automate Paul dans les couloirs. Au troisième étage, tout de suite à droite, il y avait une petite salle d'attente. Il n'y avait pas grand monde à cette heure matinale. Une femme d'un certain âge se jeta dans les bras de Paul, et Maika comprit qu'il s'agissait de la mère de Maya.

"Paul, merci mon Dieu, tu es enfin là. Je l'ai retrouvée dans la baignoire. Il y avait tellement de sang... Je ne pourrais pas supporter de perdre un autre enfant." Débita-t-elle en sanglotant avant de s'effondrer dans les bras du jeune homme.

Maika fixa la scène comme si elle était à des kilomètres de là. Une légère torpeur s'empara d'elle et ses doigts la picotaient. Elle fit un pas en arrière. Silencieuse comme elle l'avait rarement été. Puis un deuxième. Elle marcha à reculons jusqu'à être assez loin pour se retourner et se mettre à courir le plus loin possible de lui. De Paul.

Au détour d'un couloir, elle se laissa glisser par terre et posa sa tête sur ses genoux, ses talons ramenés contre ses fesses. Sa tête lui tournait. Elle avait vécu pas mal de merdes ces derniers temps et elle avait l'impression que c'était le coup de grâce.