Un soir, alors qu'elle sortait de colle pour avoir joué aux fléchettes -avec des boulettes de papier- sur le dos d'un camarade de classe en compagnie de Jared, la jeune fille décida de passer au traiteur asiatique de Forks pour le dîner.
Peut-être que ça ferait oublier à ses parents ses problèmes disciplinaires ?
Pendant le trajet à moto, elle pensa à Paul.
Il lui manquait.
Le lycée n'était pas vraiment l'endroit préféré de Maïka. Il y avait tous ces gens, qu'elle ne comprenait pas et qui ne la comprenait pas. Et puis il n'y avait pas Paul.
Depuis quelque temps, à chaque soirée de la meute, ils étaient fourrés ensemble. Et maintenant, à cause de son manque d'attention, il lui manquait la journée.
En se garant, la jeune fille eut un mauvais pressentiment, mais elle l'ignora. Elle était tendue depuis quelques temps. Sûrement la fatigue et le stress de sa formation sur le contrôle de soi avec Sam.
Elle entra dans la petite boutique surchauffée et flâna le long du comptoir pour décider de ce qu'elle allait prendre. Alors qu'elle bavardait tranquillement avec le serveur, la porte tinta. Instinctivement, Maïka se retourna vers le bruit.
Deux hommes étaient entrés masqués de cagoules. L'un avait une batte de Baseball à la main et l'autre un petit revolver. C'était un de ces flingues qu'on voit dans les sacs des jeunes bourgeoises de banlieue dans les séries télés.
C'est drôle ce à quoi le cerveau peut penser en situation de stress.
Il n'y avait personne à part elle et le propriétaire dans la pièce. Mais la jeune fille savait que sa famille nombreuse habitait dans l'arrière-boutique.
« Tu vas me donner le contenu de ta caisse tout de suite, » ordonna celui avec le flingue. « Si tu es sage il ne t'arrivera rien et dans quelques jours tu rigoleras de la situation. »
Maïka n'arrivait pas à se souvenir du nom de celui qui ouvrit docilement la caisse enregistreuse les mains tremblantes. Elle avait beau se retourner le cerveau elle n'y parvenait pas.
« Tu te fous de ma gueule ! » Hurla le deuxième en secouant de sa main libre la liasse de billets. « Tu crois qu'on va se contenter de ça ? »
Il commença à attraper le vieil homme par le col et à le secouer énergiquement, le pistolet sur la tempe.
Les picotements annonciateurs de la transformation se firent ressentir alors que Maïka bouillait soudainement de rage.
Si tu sens que la transformation commence, il faut que tu respires à fond.
La voix de Sam résonnait dans sa tête. Elle voulait tellement le rendre fière d'elle. Et la brune savait très bien quel merdier ce serait si elle se transformait là, devant trois témoins.
Elle s'efforça de respirer calmement. Mais quand Monsieur Wong commença à gémir de douleur, elle n'y tint plus. Elle s'interposa et donna une belle droite à celui avec la batte.
Elle entendit la détonation en premier. Ensuite il y eu la douleur.
Une douleur si forte et saisissante qu'elle tomba à genoux, la bouche grande ouverte.
Quand elle baissa les yeux sur son abdomen. Une tache bordeaux se dessinait rapidement sur son débardeur blanc. Tranchant si vivement avec la pureté du haut qu'elle trouva ça presque beau.
Encore la douleur. Elle se laissa tomber l'épaule droite contre le comptoir. Du coin de l'œil elle vit les deux braqueurs courir à travers la vitrine et rentrer dans un vieux 4x4 tout cabossé.
Elle entendit très clairement Monsieur Won appeler au secours et vit sa femme sortir de l'arrière-boutique alarmée, se jetant sur son mari pour vérifier qu'il allait bien. Dans l'entrebâillement de la porte, elle vit trois petites filles, recroquevillées les unes contre les autres.
Elle avait fait sa BA de la journée. Mais putain ce que ça faisait mal !
Elle savait qu'elle perdait beaucoup de sang et qu'elle n'allait pas tenir longtemps. Aussi attrapa-t-elle la main de Madame Wong, et lui murmura :
« Appelez Billy Black. »
Après ça les sirènes. L'ambulance et ses cahots alors qu'elle traversait le trafic lent de la petite ville. L'odeur aseptisée de l'hôpital et le regard doux et chaud du médecin.
Presque doré.
« Dormez Maïka, Billy m'a tout expliqué. Vous êtes en sûreté. »
Rassurée, la jeune fille se laissa dériver vers les fantasmes de ses rêves.
-
Elle se réveilla avec une grosse migraine et la bouche sèche. Mais à part ça, elle se sentait plutôt bien. Surtout quand elle repensa au trou qu'elle avait dans l'abdomen il y a quelques heures à peine.
« T'as pas honte de faire la sieste aussi longtemps, » la voix de Jake venait de la droite et paraissait tendue.
Elle se tourna vers lui et sourit.
« C'est le seul moyen d'échapper aux rondes que j'ai trouvé ! » Plaisanta-t-elle en retour.
« Tu nous a fait une belle frayeur tu sais... »
Surprise par la voix de son alpha, la jeune fille jeta un regard au reste de la pièce. Tout le monde était là, sauf ses parents.
« Ils sont allés prendre un café avec Billy à la cafet', » lui expliqua Kim en prenant sa main et en la serrant fort.
Oui tout le monde était là. Même Paul. Il faisait les cents pas au bout du lit. Il explosa tout d'un coup :
« Bon Dieu Maïka ! Tu n'es pas invincible ! Tu ne peux pas te jeter devant le canon d'un revolver et espérer t'en sortir indemne ! »
Sam lui posa une main sur l'épaule. Sûrement un peu pour le calmer, mais surtout pour le faire taire.
Personne ne pouvait comprendre sa réaction. Mais Maïka savait que c'était plus fort que lui.
Il l'avait sûrement ressenti.
Autant que Maïka le ressentait quand il explosait de rire à l'une de ses blagues.
Là, dans ses tripes.
Le jeune Indien sortit en trombe et claqua la porte.
Soupirant, la jeune fille s'adressa à son alpha.
« Tu vas être fier de moi ! Je me suis contrôlée pour la première fois comme une grande. »
Il lui ébouriffa tendrement les cheveux.
« Tu aurais pu te transformer et bouffer tout cru ces deux connards. J'aurais été tout aussi fier de toi. »
Son cœur fit un bon.
Ils tenaient à elle.
Tous.
C'était peu être stupide mais les voir tous réuni dans cette petite chambre lui réchauffait le cœur et elle s'en fichait complètement d'avoir eu besoin de se prendre une balle pour enfin percuter.
Elle avait compris.
Ils étaient sa famille maintenant.
****** Hello à tous !
Voila le chapitre 10 ! J'espère qu'il vous plait !
J'aimerais bien pimenter un peu la situation dans les prochains chapitres ... Je crois avoir une idée mais je n'en suis pas encore sure...
En tout cas je dois vous prévenir que le prochain chapitre se fera un peu attendre...
J'ai deux semaines très intenses et je ne pourrais absolument pas écrire.
Il va donc falloir faire preuve de patience !
J'essaierais de faire en sorte que ça en vaille le coût :)
Bonne soirée !
W.S.C.
VOUS LISEZ
Let Me Out - The Call
Fanfiction"Et Paul et Maya ?" Demanda-t-elle. "Elle avait un frère, le meilleur ami de Paul, il s'est tué en voiture. Paul a pris soin de Maya surtout après qu'elle ait essayé de se foutre en l'air. Je crois qu'elle a toujours rêvé d'être avec lui et qu'il ép...