Chapitre 7

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              « - Ecoutez-moi ! Je vous en prie, écoutez-moi tous. Je sais que la situation telle que je viens de vous l'expliquer semble désespérée, mais tout n'est pas perdu. Oui, il nous faudrait posséder un milliard d'éoliennes en plus, et oui, tout cela nous arrive alors que nous n'étions pas prêts. Mais nous ne sommes pas démunis. Il nous reste assez d'énergie pour nous permettre de survivre le temps de trouver une solution. Je vous en conjure, ne cédez pas à la panique, nous avons besoin de vous. Battons-nous, et à la lumière du jour qui vient, tout nous paraîtra soudain moins sombre. »

L'écran s'éteint dans un grésillement, et le silence revient dans l'hôpital, seulement ponctué par les légers reniflements d'Amélie. Nolan, à côté d'elle, lui caresse doucement le dos en chuchotant des paroles réconfortantes. Cela fait bientôt douze heures que nous nous sommes réunis dans la salle d'attente. Sur une équipe de treize joueurs, tous sont revenus blessés, dont quatre gravement et une en danger de mort.

Elika s'est endormie contre moi il y a une heure. Héloïse et Madeleine sont parties faire un tour dans l'espoir d'en apprendre plus sur l'état des patients, et peut-être aussi de quitter cette ambiance étouffante. Marco et Michaël se tiennent contre le mur, en face de moi. Aucun de nous ne parle, la présence de nos frères et de nos sœurs nous suffit.

Quand les deux filles reviennent de leur expédition, les regards se lèvent, la possibilité d'obtenir ne serait-ce que des informations nous fait bouger au-delà de toute fatigue.

« - Le bras de Line va bien, elle guérira. Je sursaute presque tant la voix d'Héloïse semble déplacée ici, maladroite et rauque d'avoir tant gardé le silence.

- Les blessures de Levi sont superficielles mais les médecins ont préféré le garder un peu pour limiter les risques d'infection. Pour Ji et Clément, c'est un peu plus grave parce que ça touche le ventre, mais apparemment aucun organe n'a été endommagé. Il vont rester un petit moment ici mais si tout se passe bien ils s'en sortiront.

- Et pour Lucie ? c'est Nolan qui a posé la question.

Il se passe une éternité avant que Madeleine ne se décide à prendre la suite.

- On ne sait pas. Elle est dans le coma, et sans électricité, on n'a plus aucune information. Les meilleurs médecins sont débordés, les autres font de leur mieux.

- Je vais partir. Je ne suis qu'à moitié surpris de constater que c'est moi qui ai parlé. Je dois retrouver ma sœur. Je pensais attendre les résultats de Lucie, mais si je ne pars pas maintenant j'ai peur d'arriver trop tard. Vous êtes les personnes que j'ai de plus chères au monde, sachez-le, mais j'ai besoin d'elle. »

Un instant de flottement s'ensuit, avant qu'Amélie n'éclate brusquement en sanglot, détendant étrangement l'atmosphère. Puis Michaël lance :

« - J'aimerais t'accompagner. Si nous devions être séparés, je préfère avoir fait mes adieux à mes parents et mes frères.

- Si vous partez, je viens aussi, renchérit Marco, la France est ma maison.

- Je suis désolée, mais je ne peux pas. Lucie est bien plus qu'une amie pour moi, et je ne la laisserai pas seule ici. » Curieusement, je ne suis pas étonné de la décision d'Amélie, pas plus que de celle de Nolan qui reste à ses côtés.

De leur côté, Héloïse et Madeleine se regardent, incertaines. C'est finalement la seconde qui prend la parole :

« - Je... je vais aller avec eux.

- Et moi je reste.

- Alors on se dit au revoir c'est ça.

- Oui.

- A bientôt Héloïse.

- A bientôt Madeleine. »

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Enfin un chapitre un peu plus long ! De base l'histoire était censé être une nouvelle mais j'ai décidé de la rallonger donc c'est normal si pendant les premiers chapitres vous avez l'impression que l'histoire va un peu vite.

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