Je m'observe dans l'unique miroir du dortoir, une plaque de métal toute simple, sans ornements. Mes cheveux châtains voire presque roux s'éparpillent en bataille sur ma tête et dans mon cou, je n'ai pas eu l'occasion de les couper depuis un certain temps. Mes yeux, d'un vert d'eau trouble m'observent, critiques. Ils ont abrité dans leur vie bien des doutes, mais aujourd'hui ils sont formels, il est temps de repartir.
J'ai goûté avec plaisir au bonheur d'être en vie après la peur de devoir renoncer, mais cela fait bientôt deux semaines que nous sommes là. Deux semaines d'intense bonheur pour moi, à retrouver des sensations que je pensais à jamais perdues. Deux semaines d'intense tristesse à penser que ma sœur ne les vit pas avec moi. Malila a compris, dans mes silences des derniers jours, que je partais bientôt et que rien ici ne pouvait me retenir. Quand nous avons finalement annoncé notre départ pour la semaine suivante, elle a simplement hoché la tête sans dire un mot. Ce n'est qu'au moment des adieux, alors que nous nous tenons côte à côte une dernière fois, qu'elle me glisse dans la main un petit bracelet de cuir serti d'une pierre joliment bleutée. Et c'est en plongeant dans ses yeux que je comprends enfin ce vieux proverbe de mon grand-père : « Il est de ces trésors qui surpassent les mots ».
Quand nous reprenons la route, c'est sans Marco qui m'a confié la veille : « Rien ne m'attend dehors, si ce n'est un monde ravagé. Je ne veux pas de cette vie. » Après un dernier aurevoir à tous nos amis que nous quittons pleins de gratitude, nous entamons la suite de notre voyage. En quittant la forêt, nous retrouvons le désert, toujours plein de ses mystérieux dangers qu'il se plaît à nous dissimuler. Pourtant, il semble un peu moins menaçant maintenant que je l'ai regardé à travers les yeux clairs des Balmalies.
Depuis le dos des alineos que l'on nous a confiés, j'observe avec délice les courbes du sable se mouvoir, donnant une impression de douceur envoûtante. Les vivres sont abondantes pendant les premiers temps, nous nous débrouillons pour trouver ce qu'il nous manque jusqu'à quitter la zone blanche. Nous parvenons malgré tout à la frontière juste à temps, un mois après notre départ de Balmala.
Nous laissons nos montures peu après, en bordure du désert. Avec un dernier regard attendri pour nos compagnons fidèles, nous nous détournons pour de bon. Devant un petit café, nous nous arrêtons un instant. Il n'y a pas un bruit dans les rues, tout est calme. Nous n'avons aucune nouvelle des mesures du gouvernement depuis plusieurs mois, et pas la moindre idée de ce à quoi ressemble la situation actuelle. Assis autour d'une table en terrasse, on se met tout à coup à penser au futur.
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« - Andreï... »
La stupéfaction se lit sur les traits de ma sœur avant qu'elle ne se jette dans mes bras. Toute la fatigue des derniers jours s'efface quand elle me sourit. Elle croise le regard d'Elika derrière moi, elle a tenu à m'accompagner quand on s'est séparé des autres. Je fais les présentation, elles se serrent la main amicalement, puis Katty nous invite à entrer. Une tasse de chocolat chaud dans les mains, elle nous explique tout. Attentif, je l'écoute retracer les évènements des deux derniers mois. Quand elle a fini, elle me regarde, et alors tout se fige. Le monde pourrait s'effondrer, exploser, s'éteindre, ça ne compterait pas, parce qu'elle est là.
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Voilà, c'est la fin de gravity games. Il était prévu que ça dure bien plus longtemps mais je n'ai malheureusement pas encore le talent nécessaire pour faire vivre mon histoire comme je le voudrais. Je continue quand même à écrire et à poster des histoires en tous genres alors si vous avez aimé n'hésitez pas à aller voir !
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Gravity Games
ParanormalQuand les lumières s'éteignent, quand les yeux se ferment, il est toujours plus difficile d'imaginer l'avenir. Que faire, alors, quand les lendemains se brouillent soudainement ? Moi, j'ai fait comme j'ai pu, rêvant pour l'éternité à ces lendemains...