Chapitre 10

4 1 0
                                    


Je peine à ouvrir mes paupières fixées l'une à l'autre comme avec de la colle. C'est le cri de Madeleine qui me réveille totalement. Un homme, vêtu de peaux légères et muni d'un arc étrange se tient penché au-dessus d'elle. Un air amical plaqué sur le visage, il déclare en voyant nos yeux s'ouvrir :

« - Alakuhmi, fulu semne! »

Notre air ébahi doit parler pour nous puisqu'il reprend en une autre langue, une deuxième, puis une troisième qui ressemble vaguement à de l'espagnol et qu'Elika paraît comprendre. Ils discutent quelques instants, puis l'homme déclare en français :

« - Vous voulez venir ? Il y a de l'eau et pour manger.

Elika précise qu'il nous propose de le suivre dans unendroit qu'il nomme Balmala. Epuisés, nous n'hésitons pas deux secondes avantd'accepter. Il est venu avec un animal étrange, mélange de cheval et de lama, qu'il nomme alineo et qu'il nous propose de monter tour à tour pour arriver plus vite. La perspective d'enfin trouver de quoi nous restaurer nous donne des ailes, et nous nous mettons en marche sans plus tarder. Notre guide s'avère être loquace, et dès les premières minutes commence à nous poser des questions.

La barrière du langage bientôt dépassée, nous apprenons qu'il se nomme Malao, et qu'il nous emmène dans son village, une sorte d'oasis dans le désert. La joie d'avoir rencontré des étrangers au milieu des plaines infinies de son pays semble pourtant s'estomper, et bientôt nous marchons dans un silence confortable. Maintenant que nous nous sentons guidés, les paysages qui nous entourent nous paraissent presque beaux, fascinants. Je sais néanmoins les dangers qui s'y cachent, et j'apprécie d'autant plus le soin de notre monture à renifler le sol avant de l'arpenter de son pas sûr.

En fin de matinée, nous arrivons finalement en vue de l'oasis. A perte de vue, d'immenses arbres occupent la ligne d'horizon. Des maisons apparaissent entre les feuilles, et quelques habitants passent au milieu des animaux d'élevage.

Nous sommes invités à rencontrer la cheffe du village qui nous accueille avec bienveillance et nous offre l'hospitalité. Assise dans un grand fauteuil de lianes tressées, elle impose le respect alors même qu'elle se tient un peu plus bas que nous. C'est une femme d'un certain âge, à la peau noire et aux cheveux maintenus en une coiffe sophistiquée agrémentée de plumes multicolores. Ses yeux dorés et pétillants à souhait démentent les rides sur ses joues. Habillée des mêmes habits de peau que son congénère, elle lui pose quelques questions en leur langue avant de s'adresser à nous.

« - Bonjour, étrangers, bienvenue à Balmala. Il est rare de voir des enfants comme vous dans notre désert, et je suis certaine que vous aurez beaucoup d'histoires à nous raconter qui raviront les oreilles de mon peuple, une fois reposés. En attendant, puis-je vous proposer de vous conduire à nos chambres communes ?

Elle hésite à parler français mais opte finalement pour le tchi-long, langue officielle de l'empire mondial qu'elle semble mieux maîtriser. Nous mettons quelques temps à nous adapter à sa façon étrange de prononcer les mots avec ce léger accent guttural que je ne parviens pas à reconnaître, et puis Madeleine répond :

- Un peu de sommeil ne serait pas de refus en effet. Je ne sais comment vous remercier de votre gentillesse. Vous nous sauvez la vie, et s'il y a quoi que ce soit que nous puissions faire pour vous rendre la pareille, sachez que nous serions heureux de nous mettre à votre disposition.

- On a toujours besoin d'aide au village, mais nous pourrons discuter de tout cela demain. Nous vous avons laissé de quoi manger dans la salle centrale, voici les chambres.

Elle désigne de la main une suite de cocons de bois, posés au milieu d'un bosquet très dense. C'est là qu'elle nous laisse finalement en nous souhaitant une bonne nuit.

________________________________________________________________________________

Alors... Comment dire... Il se peut que j'ai fait une petite pause récemment :)). Plus sérieusement je suis désolée de ma longue absence et pour me faire pardonner je vais mettre un autre chapitre juste après.

Gravity GamesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant