chapitre 2 : " tu veux pas parler ?"

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Je sors, frigorifié de la chaleur de l'appartement de ma professeur.
Je regarde autour de moi. Plus de traces d'Adam... Tant mieux, je crois.

J'avance au rythme de la musique quand je sens quelqu'un me frôler. Je fais volte face et vois cet Adam. N'a-t-il donc rien d'autre à faire?J'enlève mes écouteurs.

– C'est une manie de surgir de nulle part et de bousculer les gens?

Il rit.

– Je pourrais savoir ce qui est drôle?

– Tu parles comme... non même mes profs ne parlent pas comme ça!

Je lève les yeux au ciel.

– Normal t'es au lycée du bas.

Il rit encore, un vrai attardé.

Typique du bas.

Je frissonne. Rester en robe à l'extérieur à cette heure tardive début janvier n'est pas une bonne idée. Que tu habites sur la côte d'azur ou non.

Je me détourne.

– Et attends aurore !

Je me retourne.

– T'es en quelle classe?

– 6ème.

Je ne peux m'empêcher de rire face à son visage qui passe du choc au rire en comprenant que je me moque de lui.

– Je suis en Terminale S dit-il.

– Et bien j'aurai trouvé notre unique point commun. Je peux y aller maintenant?

– Tu veux pas parler?

Je le regarde les sourcils froncés et mon étonnement se lit très probablement. Il ne voit donc réellement pas que nous sommes aussi opposés que deux personnes puissent l'être.

– Non, j'ai froid.

– C'est ça le problème avec vous en fait, vous vous croyez supérieur à nous parce-que vous êtes riches alors que vous ne vivez pas. Parler à quelqu'un de différent, un petit peu d'aventure, ça vous ferait tant de mal.

Je fronce les sourcils cette fois-ci plus de contrariété mais je ne réponds pas et rentre, méditant ses paroles.

J'hésite à y retourner. Je me dis que si quand je rentre, le garde Du corps sourit j'y retourne. Il sourit, mais je change d'avis. Il faut quelque chose de plus inhabituel. Si la porte de villa est ouverte j'y vais. Elle l'est. Si mon manteau n'est pas rangé mais sur le canapé, j'y vais.

Ce n'est pas possible! Pensais-je face au manteau sur le canapé. Alors, j'y vais?

Arrête de trop réfléchir me disait-on sans cesse, et peut-être que pour une fois, j'allais écouter ce conseil.

Je sors, je fais croire au garde que j'ai oublié quelque chose.

Je descends jusqu'à l'endroit où  l'on se trouvait tout à l'heure. Je le vois assis dans l'ombre ses cheveux châtains foncés décoiffés par le vent. Même si les garçons de son rang ne sont pas mon genre, je ne peux nier qu'il est vraiment, vraiment beau.

J'hésite à y aller je n'aurais pas dû revenir. Il se retourne au moment où j'allais rentrer, alors, je reste. Nous nous présentons. Nous parlons une petite demi heure. Il est drôle et bizarrement, sa présence est plutôt plaisante.

– on pourrait se revoir? Demandai-je sans réfléchir, ai-je perdu la tête? Pourquoi suis-je entrain de parler à un inconnu, qui, en plus, vient de l'école du bas ? Je rougis immédiatement.

l'amour impossibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant