chapitre 3 : " j'ai foiré "

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Point de vue d'Adam

Adossé à un mur, j'attends l'arrivée d'Aurore.

Ça fait bizarre d'être ami avec une meuf du haut quand même. Elle arrive, tout sourire. Sa joie de vivre fait dorénavant parti de mon quotidien.

– coucou!

Elle vérifie que personne ne nous regarde et me fait la bise.

– qu'est ce qui te rend si joyeuse?

– ma soeur dort chez des amis et mes parents rentrent tard, on pourra parler plus longtemps! Et puis c'est le week-end

– cool! Attends là, je reviens.
...

Je reviens avec un paquet de bonbons que nous nous partageons sur un banc dans la rue sombre.

Nous nous levons en continuant de parler. Elle me raconte sa journée, je lui raconte la mienne. Nous avons toujours quelque chose à ajouter et nos conversations ne rencontrent presque aucun silence. Nos vies sont totalement opposées, et c'est sûrement cela qui fait que je ne me lasse jamais de ses histoires. Nos problèmes sont totalement différents : elle a été collée parce-qu'elle parlait en classe, j'ai seulement une observation alors que j'ai envoyé ma trousse sur mon professeur quand il m'a interrogé. Bah ouais, il m'avait gavé.

Au début, on se sentait mal à l'aise ensemble, c'est vrai on est pas du même monde. Et puis plus on se voyait plus on se détendait et on s'amusait.

J'aimais beaucoup la faire rire, elle était vraiment mignonne quand elle riait.

Je lui sors une autre blague et elle éclate de rire.

Je regarde ses lèvres souriantes, je m'approche d'elle. Je rêve de l'embrasser depuis que je l'ai rencontrée, alors que jusqu'ici je n'avais jamais réellement voulu embrasser qui que ce soit. Quelque chose chez elle m'attirait irrémédiablement.

Mais qu'est-ce qu'il me prend? Elle ne m'apprécie pas ! Nous sommes de simples amis et même pas vraiment puisqu'elle a certainement honte de moi.

Je me penche malgré tout et l'embrasse. Mon premier baiser. Oui, le bad boy de 18 ans n'a jamais embrassé de filles et alors?

Je me sens très vulnérable d'un coup, peut-être est-ce à cause de toutes ces sensations qui se mélangent à l'intérieur de moi.

Je n'en suis pas sur.

Son rire s'arrête et elle répond au baiser pendant une demie seconde. Mais elle se dégage, aussitôt un silence s'installe entre nous. Et elle part en courant vers chez elle.
J'ai foiré.

Point de vue d'Aurore

Je cours jusqu'à chez moi et reprends mon souffle devant le portail. Si le garde me voit essouffler, il va se poser des questions.

Une fois calmée, je rentre dans la villa et monte directement dans ma chambre. Je m'allonge sur mon lit en me mordant la lèvre.

La partie raisonnable de moi me dit que j'ai bien fait de partir. Mais l'autre partie de rappelle à quel point il embrasse bien et que je n'ai jamais ressenti de tels sentiments en embrassant quelqu'un. Je sais que je ne peux pas l'aimer etc... mais je ne regrette pas ce baiser, la seule chose que je regrette c'est sa durée.
Pendant plusieurs soirs, je l'attends, mais il ne revient pas.
Le jeudi de la semaine d'après alors que cela faisait presqu'une semaine que je ne l'avais plus vu je le croisai avec sa bande devant son lycée. au début je voulais l'appeler, m'excuser, parce-que je dois l'avouer, il me manquait. Énormément.
Mais je n'en fis rien car sa bande et la mienne étaient présentes.
Je le regardai avec insistance et lui aussi. Il me fit un infime signe de la tête et je compris immédiatement qu'il serait là ce soir. Un soulagement intense se fit ressentir, c'est fou comme quelqu'un peut prendre en quelques semaines une si grande place dans la vie d'un autre.
Et il vint, mais, le jeudi était mon vrai jour de violon et je ne pouvais pas me permettre de le rater.
Je le vis à la fin de ma leçon.

– Aurore, je suis désolé, c'était une erreur, je voul...

Je mets mes mains sur ses joues et je l'embrasse, réellement cette fois. C'est plus fort que moi. Au début il est surpris, puis il passe ses mains autour de ma taille et me rends mon baiser. Quelque chose s'emballe dans mon ventre et je comprends que je ne suis pas loin de tomber amoureuse. C'est ridicule, on pourrait nous voir, moi en robe, lui en jogging, moi avec mon violon, lui avec son skate, moi avec mes tresses, lui avec son casque mais disons qu'en ce moment, cela m'importe peu.

Lorsqu'on se détache, il affiche un air d'incompréhension mais je perçois son sourire.

– c'était une erreur mais nous ne l'avions pas finie. Expliquai-je.
Son sourire s'agrandit.

– je dois y aller ma soeur va se douter de quelque chose si je ne rentre pas. Ciao!
Et je m'en vais sans un mot de plus.

l'amour impossibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant