chapitre 12 : " mais assumes tes actes "

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Point de vue d'Aurore :

Adam est derrière moi.
Je le sais.
Je le sens.

" j'allais partir " dis-je sans me retourner.

" je suis là maintenant "

L'ambiance est tendue. J'attends son arrivée depuis une heure.

Je me retourne, il tente de soutenir mon regard mais je n'y arrive pas. Je regarde le sol tristement.

" tu as décidé ? " demandai-je de but en blanc.

Ses yeux émeraude me transpercent. J'en ai des frissons. Mon regard se pose sur ses lèvres. Elles me manquent trop. Je crois que je ne vais pas supporter sa réponse.

" Aurore... " il ne dit plus mon nom de la même façon qu'avant. Son ton a changé.

" je pense qu'on doit en rester là. C'est mieux pour nous deux. On a eu de la chance que presque personne n'aie été au courant mais ça n'aurait pas tardé à se savoir. Ça m'a fait du mal que tu n'aie pas eu confiance en moi donc cette décision elle nous profite à tous les deux "

J'acquiesce et il me prend dans ses bras.

" au revoir " dis-je la gorge nouée.

Je m'en vais. J'ai eu ma réponse. Quand je suis assez loin pour qu'il ne m'entende pas, je laisse échapper les sanglots que je retenais. Pourquoi ?

J'essuie mes larmes avec rage et rentre chez moi. J'ai des comptes à régler avec Marie.

Elle n'est pas là, donc je vais dans ma chambre. Et, pour la première fois depuis des lustres je ferme les rideaux de mon lit à baldaquins. Je m'étale sur mon lit, les bras en croix. J'en ai marre.

Pourquoi je suis amoureuse de lui?

Pourquoi pas d'un autre?

Pourquoi ma soeur a fait ça?

•••

J'entends ma porte s'ouvrir. Et les rideaux de mon lit s'ouvrent sur marie.

- Aurore je suis désolée, je pensais pas...

- ta gueule casses toi !

- tu vois, c'est exactement pour ça que j'ai voulu vous éloigner regarde comment tu es maintenant tu parles mal comme lui !

- PUTAIN TA GUEULE TU COMPRENDS PAS JE L'AIMAIS. J'AVAIS UN TRUC INTÉRESSANT DANS MA VIE. UNE PERSONNE QUI NE ME COMPARAIT PAS À TOI, UNE PERSONNE POUR QUI J'AURAIS FAIT N'IMPORTE QUOI ET TU ME L'AS ENLEVÉ ! J'AVAIS SEULEMENT UN TRUC QUE T'AVAIS PAS. ET TU ME L'AS ENLEVÉ MAIS POURQUOI? Hurlai-je.

- je... aurore c'était pour ton bien... et puis quoi toi t'as la vie parfaite. T'as beau faire toutes les conneries du monde tu sais bien que papa et maman sont plus fiers de toi que de moi. Et pourtant ! Si je bosse autant, c'est pour qu'ils me voient. J'ai l'impression d'être invisible tout le temps ! Et en plus toi tu trouves l'amour avec un gars des quartiers... Voila enfait je suis jalouse de toi je crois...

- toi? T'es jalouse de moi? Premier prix de violoncelle, meilleur résultat de l'établissement au bac, 50eme sur 3000 au concours de première année de médecine ! J'ai rien à côté de toi ! J'ai toujours voulu être comme toi. J'ai commencé le violon pour être comme toi, j'ai fait première S pour être comme toi. Et j'avais trouvé Adam. Avec qui je pouvais être moi au lieu de la Marie version ratée.

- je suis désolée...

- sors.

•••

Le mois qui suit je ne revois pas Adam. Même pas devant son lycée. Il a disparu. Je n'ose pas lui envoyer de message. Je dois respecter sa décision.
Tout se passa le mois suivant.

•••••

Je rentre du violon. Je ne souris pas. Dès que je passe dans cette rue... je ne vois qu'Adam.

A-t-il changé maintenant?

A-t-il une petite amie?

Mon cœur se serre.
J'ouvre le portail de chez moi et entre. Mes parents sont plantés devant la porte et ma soeur me regarde avec de grands yeux l'air de dire " fais attention ".
Je ne comprends rien. En plus mes parents ne rentrent jamais tôt donc...

- AUROORE!! Hurle la voix de mon père.

Et là j'ai vraiment peur. Plus que quand ils avaient remarqué ma frange ( qui avait maintenant poussé et s'était transformé en une espèce de mèche sur le côté ).
Tu m'expliques ce que c'est ça : il brandit une photo. Une photo de moi et d'Adam. Sur laquelle on me voit très clairement mais pas beaucoup Adam ( voir photo ). Je commence à trembler...

- je... ne... je...

- COMMENT???? C'EST UNE CLIENTE QUI NOUS A DONNÉ CA UNE CLIENTE NON MAIS TU TE RENDS COMPTE !!! T'AS 18 ANS RÉFLÉCHIS À TON AVENIR T'ÉTAIS TRÈS BIEN AVEC ANTOINE !!! C'EST FINI LES ÂNERIES! MAINTENANT REPRENDS TOI EN MAIN !! UN... il fait une moue de dégoût UN ARABE, UN PAUVRE MAIS À QUOI TU PENSAIS? Hurle mon père.

Mon père s'approche de moi et... il me gifle.
J'ai les larmes aux yeux. Mon père qui ne m'a jamais touchée vient de me mettre une gifle. Je monte en courant dans ma chambre, fourre une robe au hasard dans mon sac et je pars. Sans rien prendre d'autre. Je cours hors de la villa en ignorant les regards de ma soeur et les :

" MAIS ASSUMES TES ACTES UN PEU " que répètent mes parents.

Je n'en peux plus.

l'amour impossibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant