Dahlia

Chapitre 3

J'arrive à l'aéroport à 8h30, vu le monde qu'il y a, j'ai bien fait de me laisser une grande marge de temps. Ce qui est le plus surprenant c'est que mes deux parents sont là pour m'accompagner. Je ne sais pas trop comment le prendre pour être honnête. Après avoir cherché pendant des lustres une place de parking dans des champs de béton, je prends mon énorme valise dans le coffre et me dirige tranquillement vers les navettes qui mènent au terminal Q. Je rentre dans cette énorme pieuvre remplie de personnes venant du monde entier. Le plafond est arrondi et tout en verre mais personnellement je trouve qu'il ne sert à rien car la grosse masse de pollution nous empêche de voir ne serait ce qu'un brin de lumière, ce sont donc des centaines de spots qui nous éclairent dans ce grand carrefour aux multiples nationalités. Il est 9h30, je décolle à 11H37, je suis assez fière de moi pour mon organisation au niveau de mon temps. Mes parents sont toujours là, c'est un miracle. Je leur fais un signe comme quoi je vais me poser dans un café, ils me font un oui de la tête et restent discuter un moment ensemble. Au bout de dix minutes, mon père et ma mère viennent vers moi, sûrement pour me dire au revoir. Ma mère me demande:

- Comment tu sens ?

- Ça va, je pense être prête.

- Il ne faut pas que tu penses, ma puce, il faut que tu le sois!

Je n'en reviens pas, ma mère m'a donné un nom affectif. Jusqu'au plus loin que je me souvienne, ma maman ne m'a jamais parlé avec "ma chérie", "ma puce",... Ca me fait chaud au coeur, dommage que cette première fois arrive au moment de mon départ.

- Oui, je le suis, je suis prête à changer de vie!

-Tu sais Aline, malgré tes nombreuses erreurs je suis fier de toi. Me dit mon père.

-Merci papa.

-On va te laisser maintenant, je pense que tu es assez grande pour continuer toute seule. Si je peux te donner un conseil, prends exemple sur ton frère et ai confiance en toi.

- Je ferai de mon mieux.

Je dis cette phrase accompagnée d'un sourire qui est tout sauf sincère, c'est ridicule.

Mes parents m'embrassent comme si on allait se revoir demain et partent vers la sortie de l'aéroport main dans la main. J'aurais aimé avoir un câlin ou quelque chose de similaire mais je pense que j'ai encore trop espéré.

Je fini mon café infecte et me dirige vers la douane. Je déteste ces contrôles, on doit enlever ses chaussures, ouvrir nos valises afin qu'elles passent dans des machines pour détecter tous objets interdits, on se fait aussi prendre en photo et des agents se chargent également de nous faire un petit interrogatoire sur nos motivations pour partir dans un autre pays et prennent nos empreintes digitales. Je n'aime vraiment pas ça, même si je n'ai rien à cacher, je suis angoissée. Je n'arrête pas de me faire des films comme quoi quelqu'un aurait pu cacher un détonateur de bombe dans ma valise ou quelques choses d'autres du même genre. Il est maintenant 10h30, je viens de sortir de ce labyrinthe, enfin! Il ne me reste plus qu'à rejoindre la porte 92 il me semble. Je suis sortie de la douane à la porte 46, génial, c'est parti pour marcher un bon moment. 11H15, j'aperçois le numéro 92, à côté de celui-ci un grand panneau lumineux indique "Embarquement du vol de 11h37 à direction de New York, embarquement imminent". J'arrive juste à tant on dirait, super! J'adore quand tout se passe comme prévu. Je me mets derrière la file pour monter à bord de cet avion énorme ! Quand arrive mon tour, je montre mon billet à un contrôleur qui me fait signe d'avancer. Je prends un petit moment avant de trouver ma place, il est 11h30 quand je commence à me détendre dans mon siège. Je me trouve au bout de ma rangée, au bord de l'allée principale. Une vieille dame est assise à côté de moi, elle dort. Je fais donc tout mon possible pour ne pas trop bouger afin de ne pas la réveiller.