Douceur

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La veuve a le cœur gros, dans le cimetière, elle dépose tour à tour des fleurs sur les sépultures de ses fils, caressant de la main leurs noms gravés dans la pierre. A genoux, elle inspire longuement l'air, ses larmes ne coulent plus, bien qu'elles brillent dans ses yeux. Levant la tête en arrière, le regard tourné vers le ciel, la quadragénaire observe les nuages grisonnants au dessus d'elle, les premières neiges sont déjà tombées. Bientôt viendra l'anniversaire du petit Obito, son tout premier, celui qu'elle aurait préféré qu'il célèbre dans les bras de ses parents mais qu'à présent et dorénavant, cette tâche lui est dévolue.

« Tobirama, mon cher époux, je t'en prie guide moi... Donne moi la force nécessaire pour avancer... » pense-t-elle de toutes ses forces, comme un cri d'SOS qu'elle lancerait à la volée. La femme brune ferme les yeux, se concentrant davantage sur cette pensée, à la manière d'une prière qu'elle réciterait lorsqu'un vent frais vient lui caresser la joue droite. Aussitôt, elle rouvre les yeux, tourne la tête et aperçoit devant elle, entre les sépultures de ses deux fils, des iris bleus. Elle met une main devant sa bouche, stupéfaite, comment a t elle pu ne pas les apercevoir plus tôt ? Comment un tel détail a t il pu lui échapper ? Elle lève la tête vers le ciel, un léger sourire aux lèvres comme pour remercier les cieux de ce qu'elle prend comme un signe. Doucement, elle se relève, ses articulations commencent à lui lancer quelques douleurs, rien de bien méchant, sûrement dû à toute la tension qu'elle a accumulé ces dernières années. La veuve regarde une dernière fois les noms gravés, leur dit au revoir et, s'apprêtant à partir, s'avance vers la sortie du cimetière, soudain une personne apparaît non loin. L'homme qui se tient debout, devant une tombe, ne lui est pas inconnu. Lentement, elle s'avance vers lui pour le rejoindre.

- J'ai appris pour ta femme, Sakumo. Sache que je sais mieux que quiconque ce que l'on ressent et c'est pourquoi je ne te dirai aucune des phrases que l'on entend habituellement, car je sais qu'aucun mot ne saurait panser tes blessures. le jeune homme aux cheveux blancs se tourne vers elle, des larmes coulant le long de ses joues, Alors, reprend-elle, je vais simplement te dire ceci : si tu as besoin de quoique ce soit, te concernant ou pour ton fils, ma porte te sera toujours ouverte.
- Je vous remercie ... lui dit il en s'effondrant d'autant plus

Elle le laisse pleurer sur son épaule, connaissant que trop bien cette sensation que tout autour de soi s'écroule, que jamais la lumière ne reviendra parmi l'obscurité et que la joie ne fera plus place dans sa vie. Au bout de quelques minutes, Sakumo se redresse, essuie ses larmes, s'incline devant elle, la remerciant une nouvelle fois puis lui propose de la raccompagner jusque chez elle.
Le chemin du retour se déroule d'abord de manière silencieuse puis le jeune homme brise le silence qui règne pour lui parler de son fils qu'il a en adoration.

- Kakashi a l'air d'être un petit garçon incroyable. répond poliment Saé
- Il l'est. J'y pense, mon fils a plus ou moins le même âge que votre petit fils ?
- En effet, il est fort probable qu'ils se croisent à l'académie.

A cette pensée, Sakumo sourit, c'est sûr avec le petit fils de dame Saé, son fils ne pourra que bien s'entendre et leur amitié sera unique.

- Peut-être s'entendront ils bien ? dit-il, Peut être même deviendront ils bons amis ?
- C'est une possibilité.
- Et leur amitié marquera l'histoire !

La femme sourit, visiblement parler de son fils lui fait du bien et réussit à lui changer les idées. Une fois arrivés devant sa maison, la veuve le salue, le remerciant de l'avoir accompagnée jusqu'ici.

- Ne me remerciez pas, ça m'a fait du bien en vérité ... Je n'avais pas eu de conversations aussi agréable et légère depuis un moment ...
- Tu m'en vois ravie.

Le destin de Saé Uchiha - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant