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PDV Eren:

Je me déteste. Je l'aime. Il me déteste. Il ne m'aime plus. Ces phrases tournaient en rond dans ma tête depuis bientôt deux semaines. Ça faisait une semaine et demi que je n'avais pas vu Livai, que je n'avais pas mis les pieds au lycée. Onze jours que je me morfondais dans mon lit en regrettant mon acte. Je savais bien que j'étais légèrement impulsif sur les bords, mais pas au point de d'en venir à la violence, pas au bout de le frapper...Un bruit me stoppa dans mes réflexions, c'était ma mère.


«Mon chéri? Super, tu es réveillé! Tu ne veux pas manger un bout Eren? Ça fait 2 jours que tu n'as rien avalé...»

«Non merci...»

«Que se passe-il mon chou? Pourquoi tu ne veux pas aller à l'école? On t'embête? Tu veux que j'en parle à ton père?»

«Parce qu'il en a quelque chose à foutre de ma vie? Est-ce qu'il sait que j'existe au moins ?»

«Mon chéri...Ne sois pas dur avec ton père...Je sais qu'on n'a jamais vraiment été là pour toi et je m'en excuse. On veut juste partir en étant sûr que tu es de quoi vivre aisément, tu comprends? Explique moi ce qu'il se passe Eren, je t'écoute d'accord?»

J'hochai la tête de haut en bas et je me blottis contre elle. Ma mère avait toujours été très compréhensive et très calme. Elle était à l'écoute quand j'en avais besoin, et je la remercierais toujours pour ça. Je débutai alors mon monologue. Ma rencontre avec Levi, notre rapprochement, mon amour pour lui...

«Oh et il te rend heureux ce jeune homme?»

«Oui très...Il ne m'a pas jugé lorsque je lui ai raconté mon passé, il m'a soutenu au moment où tu étais à l'hôpital et quand je me sentais mal...Il est presque trop bien pour moi.»

«Je suis contente qu'il te rende heureux, tu l'inviteras à la maison pour dîner un de ses jours !»

«Justement en parlant de ça...»


Je continuai mon histoire: ma sortie avec Livai, notre rencontre avec Saiki, sa venue dans mon lycée, ma dispute avec Livai et enfin ça. Ma mère ne m'avait ni jugé ni interrompu durant mon récit. A la fin de celui-ci, elle prit la parole alors que mes larmes menaçaient de tomber.

« Tu as mal agis Eren, mais malgré ça, il faut que vous discutez.»

«Il ne répond pas à mes messages!»

«Tu dois réessayer.» Insista ma mère.

«Je lui fais peur maman! Livai...a peur d-de moi...J-Je »

Super, le grand retour de mes crises d'hyperventilation. Moi qui croyais que j'avais réussi à surmonter tous ça.

«Eren! Respire! Fais comme maman mon chou, inspire et expire doucement! Ma mère commençait à paniquer voyant que mon état ne s'améliorait pas.


J'essayai de me calmer mais en vain. Je fus pris de violents vertiges avant de sombrer dans les ténèbres.»





                         ******




PDV Livai:


7 jours. 168 heures. 10 080 minutes et 604 800 secondes que je n'avais plus aucune nouvelle d'Eren. Il avait arrêté de m'envoyer des messages et depuis il jouait le mort. Ça faisait presque deux semaines qu'il n'étais pas revenu en cours. Tous le monde commençait sérieusement à s'inquiéter alors que moi, je commençais de plus en plus à culpabiliser. J'aurais peut-être du l'écouter et le laisser s'expliquer. Au lieu de ça, j'ai pris peur. Je l'ai ignoré pendant tous ce temps où il avait très certainement besoin de moi. Son geste n'étais pas intentionnel et je le sais. Il était frustré et il avait réagit sur le coup de la pression. Eren est impulsif. Eren est instable. Très instable. A tous moment, il peut faire une connerie. Je l'ai compris la première fois où je suis venu chez lui. Il était prêt à sauter de la fenêtre quand il avait appris que sa mère allait peut-être y passer. Et si jamais...si il se suicidait par ma faute? Je m'en remettrai jamais, c'est sûr. Il était 14 heures 36. Je pris mon téléphone et je composai le numéro de la résidence du disparu, une boule au ventre.


«Bonjour, Résidence Jäger, je vous écoute.»

«Je...Euhm voudrais parler à Eren Jäger, s'il vous plaît.»

«Je m'excuse, Monsieur Eren n'est pas disponible pour le moment.»

«Oh...je vois. Alors je pourrais avoir Carla Jäger ?»

«Bien sûr, je vous la transmet.»

Il eut une petite musique insupportable comme lorsque nous sommes mis en attente. Puis, quelques secondes plus tard, la voix de Carla retentit dans l'appareil.

«Ici Carla Jäger, j'écoute»

«Bonjour Madame, je suis....euhm un ami à Eren. Ça fait une semaine que je n'ai plus de nouvelles de lui, est-ce qu'il va bien?» Demandais-je encore plus inquiet maintenant que je savais que "monsieur Eren n'est pas disponible".

«Est-ce que tu t'appellerais pas Livai Ackerman par hasard?»

« Oui...c'est exacte.» Répondis-je perplexe.

« Écoute Livai, cela ne va pas plaire à Eren mais tant pis. Il va très mal. Il a arrêté de manger depuis deux jours, il ne dort plus la nuit, il fait de nombreux cauchemars et j'en passe. Il passe ses soirées à pleurer en regrettant son geste. Ce matin, il a fait une crise d'hyperventilation et il s'est évanouie. Rien de grave, je t'assure mais il est inconscient depuis ce matin. Je ne peux pas décider à ta place, mais je crois qu'il faudrait que tu parles avec lui et que tu l'aides. Je sais qu'il a très mal agis mais je te le demande personnellement. Parle avec lui, ne fit-ce que ça. Je veux juste que mon fils aille bien»

Ses mots furent comme des couteaux, ils m'avaient transpercé le cœur. Eren souffrait à cause de moi...Je me sentais terriblement mal. D'une voix tremblante, je demandai :

«Puis-je le voir s'il vous plaît...?»

«Bien sûr, viens quand tu le souhaites !»

«Pourquoi vous ne m'en voulez pas Madame? C'est à cause de mo-» Elle m'interrompit.

«Ne t'inquiète pas Livai, ne te sens pas coupable d'accord?»


Je la remerciai et je raccrochai. Je filai dans ma chambre pour me préparer. J'envoyai un message à ma mère pour lui prévenir que je serais pas à la maison et je sortis de chez moi en courant. J'arrivai chez les Jäger en dix minutes, ce fut Carla qui m'ouvrît la porte avec un grand sourire

«Tu peux monter le voir. »

«Merci madame.»

«Voyons! Appelle moi juste Carla.»

J'entrai dans leur demeure, je montai les escaliers à une vitesse que je croyais inexistante jusqu'ici et j'ouvris délicatement la porte de sa chambre. Il dormait paisiblement dans son lit. Sa peau de nature bronzée était pâle, des cernes étaient présente sous ses yeux émeraude, ses cheveux de nature soignée, étaient en bataille. Et tous ça, c'était à cause de moi. Je soupirai et je pris sa main dans la mienne. Je caressais le dos de sa main en jouant avec ses quelques mèches rebelles. Même endormi, Eren restait magnifique. Je l'observai pendant une trentaine de minutes ou peut-être plus quand je le sentis bouger. Il se réveillait. Je tentai:

«Eren?»

Il lui fallut quelques secondes pour s'habituer à la lumière et sûrement pour se rappeler de certains détails.


«L-Livai...?»

| Eren X Livai | INSTABLEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant