I. Forever Rain

220 14 8
                                    

"Are you calling me a sinner ? "

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.


"Are you calling me a sinner ? "

Il fait nuit noire. Le temps est doux, mais le ciel est menaçant, chargé de nuages lourds de sens. Il pleut à verse et je suis dehors, trempé jusqu'aux os. Les gouttes d'eau martèlent ma capuche déjà saturée. Ces dernières viennent ruisseler le long de mes cheveux et continuer leur course sur mon visage.
Ma capuche ne m'est plus d'aucune utilité, tout comme ma veste d'ailleurs mais je décide quand même de la garder. Je grelote, mes dents claquent entre elles et je ne sais pas quelle heure il est. Mon téléphone m'a lâché depuis bien longtemps et je n'ai pas de montre. La seule chose dont je suis sûr, c'est cette douleur atroce sur ma pommette.

Je déambule à travers la ville sans réel but. Les rues sont désertes, tous les habitants dorment dans les bras des personnes qui leur sont chères, alors que je suis là, seul avec pour seul compagnon mon esprit en ébullition. Le seul bruit perceptible malgré le vacarme de la pluie est le grésillement des néons lumineux placardés sur les devantures des échoppes de la rue. Il faudrait être complètement fou pour sortir par un temps pareil, et pourtant me voilà dehors. Suis-je fou ? Sûrement.

Cela doit déjà faire 1h que je marche perdu dans mes pensées, je ne sais pas où jevais. Mes pas me guident vers une destination encore inconnue.
Plusieurs options s'offrent à moi. Rentrer chez moi ? Je doute que ce soit unebonne idée, je risque de la réveiller et elle a besoin de repos. Surtout en cemoment.

Passer la nuit dehors ? Sous cet orage ? Je suis peut-être fou mais pas à ce point. Aller chez Nam ? Je vais sûrement l'inquiéter à venir si tard mais il reste ma meilleure solution.

Je m'arrête de réfléchir quelques instants, en relevant les yeux j'analyse où mes pas m'ont mené. Inconsciemment mon esprit a choisi. Il a fait le bon choix.
J'observe le bâtiment quelques instants, hésitant, avant de passer les portes du hall. En m'arrêtant devant sa porte, ma main prise d'une volonté seule se souleva d'elle-même et frappa à sa porte. Quelques secondes plus tard, il était là, devant moi.
A chaque fois que je me retrouvais dans cette situation c'était le seul endroit où je me sentais bien, chez lui.

NamJoon.

Il me regarda et sans un mot s'écarta du pas de la porte pour me laisser entrer.

_ Va t'asseoir, je vais chercher de quoi te soigner.

Me soigner ?
En allant vers son canapé qui faisait aussi office de lit, ma tête rencontra lemiroir de son entrée. Je pouvais enfin voir mon visage, j'avais la pommette gonflée et cette dernière passait du rouge au violet. S'ajoutais à ce constatune écorchure sur la joue et une lèvre fendue par la même occasion. Ce n'étaitvraiment pas beau à voir, voilà donc la raison de ma douleur.
La question était, qu'est ce qu'il c'est passé pour me retrouver dans cet état?

_ TaeHyung ?

Sans répondre je me retournai et marchai vers lui. En m'asseyant sur le canapé je commence à détailler son visage, il est bouffi, ses yeux sont rouges et gonflés, en plus de ses cernes. S'il n'était pas en pleine insomnie je venais de le réveiller.
Un coup d'œil à l'horloge derrière lui pendant qu'il soignait ma lèvre me donna enfin l'une des réponses que je cherchais.

3h23.

NamJoon finit sa tâche avec une perfection qui ne m'étonne plus, il a tellement l'habitude de me soigner.

_ Tu dormais ? Finis-je par prononcer avec une pointe de culpabilité.

Il me répond par un hochement de tête, ses yeux ne peuvent pas le trahir et il le sait.

_ Oui, donc maintenant tu vas te doucher et te coucher. On parlera de ce qui vient de se passer quand j'aurais fini ma nuit, toi dormis un minimum et après une bonne tasse de café. Dit-il fatigué mais le regard pesant, empli de colère et d'inquiétude.

Sur ces derniers mots Nam se faufila sous sa couette et me poussa pour m'inciter à me lever et me diriger vers la salle de bain. Il faisait toujours chaud chez Nam, mais trempé comme je l'étais il m'est totalement impossible de ressentir une quelconque chaleur. Sans réfléchir j'allumai l'eau de la douche et m'engouffrai dedans encore tout habillé. Je ressenti alors cette sensation de chaleur qui vous envahit quand l'eau chaude vous enveloppe alors que la minute d'avant vous grelottiez de froid. Cette sensation, est tout bonnement incroyable.
Je finis par me diriger vers le lit ou Nam était déjà en train de se rendormir. J'étais épuisé, ma pommette me faisait toujours mal. J'attrapai la glace qu'il avait mis à ma disposition et la colle sur ma joue. Je me crispe à ce contact froid mais me détend bien vite quand la douleur commence à diminuer. Je vais avoir un beau bleu demain. Je finis par m'installer dans le lit sous les couvertures et avant que Morphée ne m'emporte NamJoon se retourna et me serra contre lui comme il en avait l'habitude. Je m'endormis aussitôt d'épuisement.

Lorsque j'ouvris les yeux, ces derniers se posèrent directement sur le réveil de Nam. Celui-ci affichait 11h19. Pas que j'ai des choses à faire aujourd'hui, au contraire, mais je déteste me lever tard. Après avoir traîné un peu dans le lit essayant de me remémorer les événements de la veille, en vain je finis par sortir du lit. NamJoon était là, assis dans la cuisine, un livre à la main et son café sur la table, un vrai papa. Lorsque j'arrivai dans la cuisine ses yeux se levèrent de son livre et il me fixa. Fatigué et encore un peu endormis je m'assis en face de lui au comptoir. Il m'avança ma tasse de chocolat chaud tout en m'observant, essayant de trouver des réponses dans mon silence. Je n'osais pas le regarder dans les yeux, coupable de l'avoir réveillé et inquiété un peu plus tôt, mais surtout coupable de n'avoir aucune explication à lui fournir. Son sourcil se leva, il tourna sa langue dans sa bouche et avant qu'il ne me pose la question, ma bouche s'ouvrît d'elle-même :

_ Je ne sais pas ce qu'il s'est passé hier. Je ne me rappelle pas. Je suis désolé.

Black SwanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant