XXII. I'm Fine

29 2 0
                                    

How you doin? Im fineMy sky is clearAll pain, say goodbyeGoodbye

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.




How you doin? Im fine
My sky is clear
All pain, say goodbye
Goodbye



Je marchais seul dans les rues désertes de Busan. Vendredi 13 août 20:13. On était en plein été le soleil commençait à se coucher. Le ciel devenait plus sombre mais m'offrait un dernier spectacle des plus magnifique. Le ciel rose orangé se reflétait à la perfection dans l'océan. L'horizon n'avait plus de limite. Mon horizon était tout aussi beau, lumineux et me promettant calme et prospérité tout comme le tableau idyllique devant mes yeux.

Les derniers rayons de soleil irradiaient ma peau mais cela n'empêcha pas le frisson de parcourir mon corps remontant le long de ma colonne vertébrale. J'avais froid. J'étais frigorifié et terrifié. Je marchais encore et éternellement. Ma vie était une course et j'arrivais à la ligne finale, celle que tout coureur rêve d'atteindre en premier.
Mes pas me guidaient seul, je n'avais plus aucun élan de vie. Mon corps était un pantin, je n'étais plus qu'une marionnette que la vie avait décidé de malmener.
Mon esprit était calme pour l'instant. Je pouvais m'entendre penser et réfléchir. C'était étonnamment agréable de ne pas avoir ce bruit incessant, ces voix dont j'ignorais encore l'origine malgré toutes ses semaines à me crier des atrocités. Elles m'oppressaient, me rendaient complètement fou. Quand elles s'emparaient de mon esprit je n'étais plus moi mais un amas de colère, de frustration et de violence. Ce n'était pas moi je le savais mais je ressentais néanmoins ses sentiments intenses. Je n'arrivais pas à m'en séparer.

Je compris que je commençais à arriver vers ma destination finale quand mon esprit commença à s'agiter. Les voix jusqu'alors absentes devenaient de plus en plus audibles. Elles résonnaient dans ma tête à chaque fois de plus en plus fortes. C'en était insupportable. Ma tête allait exploser. La pression était trop forte cette fois encore. Je devais les faire taire tout de suite.
Je posais un genou à terre compressant mes tempes par mes mains du plus fort que je pouvais. J'avais mal mais cette douleur physique n'était rien comparée à celle que j'endurais psychologiquement à cet instant et depuis si longtemps. C'en était trop. Je ne pouvais plus faire face. Mon état pitoyable actuel ne faisait que confirmer ce à quoi je pensais déjà.

Pris d'un élan soudain, une décharge électrique traversa chaque cellule de mon corps, chaque organe jusqu'à mon cœur qui se contracta. Il se brisa. Je me levais précipitamment et commençais ma course effrénée sur la digue. Rien ne pourrait arrêter mon corps, c'était trop tard. Même avec toute la volonté qu'il me restait, je n'en aurais pas été incapable car je suis faible et lâche. Je préférais fuir et abandonner plutôt que de combattre. J'étais égoïste, je le savais mais j'avais besoin de l'être pour mon propre bonheur. Même si je devais les détruire, le détruire. Je ne pouvais plus, c'était devenu trop dur à endurer.
Mes yeux s'embuèrent et se mirent à briller à leur pensée. Bientôt les larmes ravageraient mes joues et c'est ce qu'elles firent, se déversant à flots sur mon visage meurtrie et déformé par ma douleur et maintenant par mes émotions.
Des voix au loin me crièrent de m'arrêter. Surpris et paniqué par la situation je me retournais tout en continuant de courir pour observer et identifier les auteurs de ces voix mais rien. Personne n'était derrière moi. Personne ne me courait après. Personne n'essayait de me rattraper, de me retenir. Que restait-il à sauver ? Rien.
Ce n'étaient pas eux, ils n'étaient pas là. Cela me soulagea pensant qu'ils n'auraient pas à voir ça. Lui non plus n'était pas là. Il ne sera pas là cette fois pour me tendre la main et me sourire me demandant de lui faire confiance une fois de plus. Avais-je espéré que ce soit lui me hurlant de m'arrêter ? Sûrement, mais voulais-je vraiment être arrêté ? Non.

Black SwanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant